Danse

Ballet Preljocaj — Le Lac des Cygnes

[COMPLET]

Angelin Preljocaj s’attaque à un monument du répertoire. Comme il l’avait fait pour Roméo et Juliette ou Le Sacre du printemps, il insuffle une nouvelle vie au chef-d’œuvre de Tchaïkovski. Le chorégraphe reprend son Lac des cygnes, créé en 2020, et le repense pour l’Amphithéâtre de Châteauvallon, ajoutant ainsi un nouvel épisode à la longue histoire qui l’unit au festival.

Lieu
  • Châteauvallon
  • Amphithéâtre
Accessibilité
  • Pour toutes et tous
    • dès 12 ans
  • Dates Durée 1h50
  • vendredi 29 juillet 2022 22:00
  • samedi 30 juillet 2022 22:00
Les Nocturnes
  • Plein tarif 35 €
  • Tarif adulte avec la carte Châteauvallon-Liberté 25 €
  • Tarif partenaire (CE et Associations culturelles partenaires) 25 €
  • Tarif - 30 ans 15 €
  • Tarif - 18 ans 10 €
  • Tarif solidaire 5 €
Informations pratiques

La trame du Lac des cygnes, à partir d’une légende allemande, a inspiré à Tchaïkovski la géniale musique de son premier ballet et à Marius Petipa la chorégraphie de référence, représentée en 1895 deux ans après la mort du compositeur. Avec ce Lac, Angelin Preljocaj renoue avec son goût du ballet narratif. Pour lui la meilleure façon de rendre hommage au modèle est d’entrer dans son processus créatif et de se réapproprier l’œuvre. En réduisant la partition, en empruntant à d’autres pièces orchestrales de Tchaïkovski, en subvertissant les thématiques, il réussit à demeurer fidèle à l’esprit du livret tout en proposant une lecture très personnelle.

Pour cette représentation exceptionnelle, Preljocaj a dû adapter sa chorégraphie aux lieux. Afin de tirer pleinement parti des conditions du plein air, il a redessiné l’espace avec son équipe. Les vingt-six danseurs qui composent sa troupe sauront transfigurer la nuit. Dans le site naturel de Châteauvallon le spectateur aura l’impression de suivre le jeune prince Siegfried au bord du lac et sera au plus près de l’univers onirique et des accents mélancoliques de l’œuvre sur lesquels le chorégraphe de renom projette sa vision du monde.

Chorégraphie Angelin Preljocaj
Musique Piotr Ilitch Tchaïkovski
Musique additionnelle 79D
Vidéo Boris Labbé
Costumes Igor Chapurin
Lumières Éric Soyer
Assistant, adjoint à la direction artistique Youri Aharon van den Bosch
Assistante répétitrice Cécile Médour
Choréologue Dany Lévêque

Danseurs
Odette – Odile Isabel García López
Siegfried Leonardo Cremaschi
Mère de Siegfried Nuriya Nagimova
Père de Siegfried Elliot Bussinet
Rothbart Víctor Martínez Cáliz

Et Angela Alcantara Miranda, Lucile Boulay, Araceli Caro Regalon, Celian Bruni, Lucia Deville, Matt Emig, Mar Gómez Ballester, Naïse Hagneré, Florette Jager, Erwan Jean-Pouvreau, Beatrice La Fata, Théa Martin, Zoë Mc Neil, Ygraine Miller Zahnke, Florine Pegat-Toquet, Agathe Peluso, Simon Ripert, Leonardo Santini, Redi Shtylla, Micol Taiana, Lin Yu-Hua

Direction technique Luc Corazza
Régie générale et son Martin Lecarme
Régie lumières Anaïs Silmar
Régie scène Mario Domingos
Machiniste Juliette Corazza
Régie vidéo Fabrice Duhamel
Costumière Nina Langhammer

Production Ballet Preljocaj
Coproduction Chaillot – Théâtre national de la Danse, Biennale de la danse de Lyon 2021, Pôle européen de création – Ministère de la Culture / Maison de la Danse, La Comédie de Clermont-Ferrand, Festspielhaus St Pölten (Autriche), Les Théâtres – Grand Théâtre de Provence, Théâtres de Compiègne
Résidence de création Grand Théâtre de Provence

Le Ballet Preljocaj / Centre Chorégraphique National est subventionné par le Ministère de la culture et de la communication – DRAC PACA, la Région Sud -Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Département des Bouches-du-Rhône, la Métropole Aix-Marseille Provence / Territoire du Pays d’Aix et la Ville d’Aix-en-Provence. Il bénéficie du soutien du Groupe Partouche – Casino Municipal d’Aix-Thermal, des particuliers et entreprises mécènes ainsi que de ses partenaires.

 

Photos © Jean Claude Carbonne
Texte © Frédéric Mari

En tant que chorégraphe contemporain, que représente Le Lac des cygnes pour vous ?

Angelin Preljocaj — Pour moi c’est un Everest, un monument de la danse. S’y attaquer est un vrai défi en soi, le vivre de façon tout à fait imprévue, en plein COVID, ajoute encore du stress à cette création.

Que gardez-vous du ballet original de Marius Petipa, Lev Ivanov sur la musique de Piotr Illitch Tchaïkovski ?

A. P. — Je garde la trame amoureuse, le conte ensorcelant, lié à la transformation d’une femme en cygne. Par contre, je modifie tout à fait la place des parents. Dans, la plupart des versions du Lac des cygnes, ils sont plutôt des personnages potiches, ils ne dansent pas ou peu, jouent un rôle secondaire. Cette fois, ils sont très importants, dansent beaucoup, car ils ont une incidence sur les relations des protagonistes. Le père de Siegfried est un homme assez tyrannique, porté sur les abus de pouvoir. Sa mère est plutôt protectrice, un peu en écho à l’univers de Proust. D’ailleurs, il est assez amusant de constater que À la Recherche du temps perdu met en scène Swan et sa maîtresse Odette ! J’ai l’impression qu’il était assez proche du Lac des cygnes… Rothbart est toujours là, c’est un sorcier à ses heures, un personnage très ambigu. Il n’est pas seulement magicien, il a d’autres fonctions sociales. Il peut représenter des hommes d’affaires ou des industriels exploiteurs, qui peuvent être néfastes à nos sociétés. Le père de Siegfried est un peu dans le même profil sans être magicien. On dirait qu’il se trame une sorte de plan, de complot entre eux.

Y verriez-vous une forme de marchandisation des corps ? Car d’une certaine façon, dans le livret original déjà, Rothbart utilise sa fille à des fins délétères…

A. P. — C’est exactement ça ! En réalité le père et Rothbart se mettent d’accord pour marier le fils à la fille, pour faire fructifier le patrimoine. 

« C’est peut-être le meilleur hommage à rendre à Marius Petipa que d’entrer dans son processus créatif, de réinventer les choses. » Gardez-vous la partition de Tchaïkovski ?

A. P. — Je garde 90% de Tchaïkovski dont 90% sont issus du Lac des cygnes, et 10% d’autres œuvres du même compositeur. Je n’ai pas conservé toute la musique du Lac des cygnes, qui dure trois heures, et comme j’avais envie de raconter des choses qui ne sont pas dans le livret original, j’ai recherché d’autres éléments dans l’œuvre et j’ai redécouvert Tchaïkovski. J’ai ainsi exploré les symphonies, les œuvres pour orchestre. La base, le socle musical, demeurent Le Lac, complété par des extraits du concerto pour violon, d’ouvertures, de symphonies…

Pourra-t-on retrouver des éléments issus de la chorégraphie de Petipa / Ivanov ?

A. P. — J’ai trouvé intéressant de m’appuyer sur certains traits chorégraphiques, comme pour un palimpseste. Comme si j’arrivais sur un Oppidum et que, sur ces traces de constructions anciennes je bâtissais une nouvelle ville. Pour certaines parties, justement dans l’acte blanc, je me suis beaucoup amusé.  Ce sont des moments démonstratifs tout à fait jubilatoires, que j’ai conservés comme des petits numéros et que j’ai essayé de me réapproprier. En vérité, la chorégraphie n’est pas du tout d’après Marius Petipa, car je l’ai entièrement réécrite. Ce n’est donc pas un remaniement, structurellement et fondamentalement c’est une chorégraphie originale. C’est peut-être le meilleur hommage à rendre à Marius Petipa que d’entrer dans son processus créatif, de réinventer les choses. 

Odette / Odile, c’est-à-dire le cygne blanc et le cygne noir, seront-ils réunis en un seul rôle comme dans la version classique actuelle ?

A. P. — Oui. C’est un rôle difficile qui requiert des qualités opposées, en terme de virtuosité, d’interprétation, et il faut vraiment un travail intense pour trouver l’équilibre dans les deux personnages, sans rien céder sur l’exigence nécessaire.

Angelin Preljocaj
Propos recueillis par Agnès Izrine en octobre 2020

Né en 1957 en région parisienne, Angelin Preljocaj débute des études de danse classique avant de se tourner vers la danse contemporaine auprès de Karin Waehner, Zena Rommett, Merce Cunningham, puis Viola Farber et Quentin Rouillier. Il rejoint ensuite Dominique Bagouet jusqu’à la création de sa propre compagnie en décembre 1984. Il a chorégraphié depuis 55 pièces, du solo aux grandes formes et s’associe régulièrement à d’autres artistes dans des domaines divers tels que la musique (Goran Vejvoda, Air, Laurent Garnier, Granular Synthesis, Karlheinz Stockhausen), les arts plastiques (Claude Lévêque, Subodh Gupta, Adel Abdessemed), le design (Constance Guisset), la mode (Jean Paul Gaultier, Azzedine Alaïa), le dessin (Enki Bilal) et la littérature (Pascal Quignard, Laurent Mauvignier)… Ses créations sont présentées dans le monde entier et reprises au répertoire de nombreuses compagnies, dont il reçoit également des commandes comme le New York City Ballet, le Staatsoper de Berlin ou le Ballet de l’Opéra national de Paris. Il réalise également des courts-métrages et des films mettant en scène ses chorégraphies. Il a reçu plusieurs prix dont le « Grand Prix National de la danse » (1992), le « Benois de la danse » (1995), le « Bessie Award » (1997), « Les Victoires de la musique » (1997), le « Globe de Cristal » (2009) et le « Prix Samuel H. Scripps » de lʼAmerican Dance Festival pour lʼensemble de son œuvre (2014). Son premier long-métrage, Polina, danser sa vie, réalisé avec Valérie Müller et adapté de la bande-dessinée de Bastien Vivès, est sorti en salle en 2016. En avril 2019, il est élu à l’Académie des Beaux-Arts au sein de la nouvelle section chorégraphie. Après Le Lac des cygnes en 2020 et Deleuze / Hendrix en 2021, il chorégraphie et met en scène l’opéra Atys de Lully pour le Grand Théâtre de Genève en 2022. Parallèlement, il imagine une courte chorégraphie pour l’application Danse Europe !, projet participatif ouvert à tous. Pour Dior, il crée la chorégraphie et le film Nuits romaines avec les danseurs du Ballet de l’Opéra de Rome dans le cadre de la Journée internationale de la danse. Il participe par ailleurs à la série télévisée Irma Vep de Olivier Assayas, en tant qu’acteur et chorégraphe.

 Le Ballet Preljocaj est installé à Aix-en-Provence depuis 1996 et au Pavillon Noir depuis 2006. Aujourd’hui constitué de 24 danseurs permanents, le Ballet Preljocaj donne en moyenne 120 représentations par an en France comme à l’étranger.

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