Prenant appui sur le livre Le Musée des contradictions d’Antoine Wauters, prix goncourt de la nouvelle en 2022, le Collectif Ildi ! eldi donne la parole à plusieurs êtres extraordinaires et ordinaires à la fois, qui nous racontent depuis la forêt la façon dont ils ont voulu à leur manière se rapprocher d’elle. Ces individus de générations et de milieux sociaux différents nous parlent depuis un aujourd’hui qui semble légèrement dystopique et questionnent leur façon d’être au monde. À la tombée de la nuit, l’Altiplano de Châteauvallon se transforme en théâtre à ciel ouvert.
Samedi 24 juin 2023 — 18h10
Réservation conseillée et possible jusqu’à la veille du spectacle par téléphone au 09 800 840 40
Rejoignez notre groupe Facebook Covoiturage Châteauvallon-Liberté pour proposer ou demander un trajet partagé en cliquant ici.
Sur un chemin balisé à l’aide d’un dispositif lumineux et sonore autonome en énergie, le collectif propose aux spectateurs une déambulation d’une heure, pour venir écouter ces discours dans les bois.
Vous rencontrerez, entre autres, un jeune homme marginal et révolté, qui rêvait juste de voir la mer avec ses potes et en a été empêché par les autorités. On pourra rencontrer une femme qui parmi d’autres mères, s’est retirée dans les bois pour élever ses enfants loin du monde et se reconnecter au vivant…
Autant de parcours de vie étonnants à découvrir au gré de votre promenade nocturne.
Conception et mise en scène Sophie Cattani et Antoine Oppenheim
Avec Sophie Cattani, Catherine Morlot et Léopold Pélagie
Musique Damien Ravnich et Pierre Aviat
Scénographie, lumières et images Patrick Laffont de Lojo
Son Guillaume B0sson
Production Ildi ! eldi
Coproduction Théâtre des Halles – Avignon
Soutiens Châteauvallon-Liberté, scène nationale / Théâtre d’Arles / Le Lieu-Dit-Claveisolles
Image © DR
Texte © Vanessa Asse
« Ce qui caractérise une intelligence humaine de premier ordre, c’est son aptitude à garder simultanément à l’esprit deux idées contradictoires sans pour autant perdre sa capacité à fonctionner. On devrait, par exemple, être capable de voir que les choses sont sans espoir et pourtant déterminé à les changer. » La fêlure — Francis Scott Fitzgerald
Sortir la parole des murs du théâtre
Nous désirons sortir ces discours de la salle de théâtre pour qu’ils puissent résonner au grand air comme si nous avions le sentiment qu’ils étaient à l’étroit dans le théâtre et qu’ils avaient besoin, comme les personnages de Wauters, de nous reconnecter au vivant.
À la tombée de la nuit et dans un périmètre prédéterminé, le public sera guidé dans plusieurs espaces où il rencontrera différents individus. La forêt sera scénographiée et mise en son afin d’englober ces paroles dans une forme commune et immersive. Un retour de la poésie, comme si elle venait de là, au sauvage, à la nature, à la forêt profonde, à la non civilisation. Confronter la langue à son élément premier, comme si les mots étaient non pas issus du bruit des hommes dans la cité mais des sons de la nature : oiseaux, vents, eaux, arbres, insectes. Ré-ensauvager la langue, la frotter à son origine et tenter de ne faire qu’un avec elle.
Comme si la langue se perdait dans les villes, se déprimait dans les boîtes noires des théâtres et des cinémas, les boîtes blanches des galeries d’art, se sentait à l’étroit dans les étales des libraires et ne trouvait pas sa place dans les smartphones.
Comme si l’heure était venue pour le poème de retrouver son souffle ample et volubile parmi les éléments.
Comme si nous étions là pour ça, passer le poème par nos corps pour créer le lien, la jonction par le son, car la nature ne sait pas lire mais peut entendre : des actrices et acteurs des forêts, des diseuses des bois, des passeurs des montagnes, pour un théâtre sauvage, alliance du sens, du son et de la nature.
Sophie Cattani et Antoine Oppenheim
Ildi ! eldi est une structure de création et de recherche dont la direction artistique est assurée depuis 2008 par Sophie Cattani et Antoine Oppenheim.
Le collectif ildi ! eldi est constitué d’acteurs et de techniciens qui travaillent sur les écritures contemporaines. Ils choisissent des textes qui les déplacent et les obligent à inventer des approches et des formes dramaturgiques nouvelles en travaillant de l’intérieur : ils se mettent en scène en jouant, se dirigent depuis le plateau et sont à la fois interprètes et créateurs de leurs propositions.
Quel que soient les formes d’écritures sur lesquelles ils travaillent,leur obsession pour le montage des textes est constante.
Ils ont besoin de mettre les mains dans les mots sans être auteurs eux-mêmes. Leur application à modifier les dramaturgies déjà existantes pour en construire de nouvelles naît d’une nécessité d’appropriation, d’immersion totale dans l’écriture afin de la modeler depuis le plateau.