Rien ne s’oppose à la nuit 1280
Théâtre

Rien ne s’oppose à la nuit — fragments —

Delphine de Vigan — Fabien Gorgeart

Douze ans après la sortie de son livre devenu best-seller, Delphine de Vigan a accepté qu’il soit adapté au théâtre. Avec la sociétaire de la Comédie-Française, Elsa Lepoivre, elle nous dévoile l’histoire de Lucile, sa mère. Une histoire aussi singulière qu’universelle.

Rien ne s’oppose à la nuit 1
Rien ne s’oppose à la nuit 2
Rien ne s’oppose à la nuit 3
Lieu
  • Châteauvallon
  • Théâtre couvert
Accessibilité
  • Pour toutes et tous
    • dès 16 ans
  • Dates Durée 1h10
  • mardi 16 avril 2024 20:30
  • mercredi 17 avril 2024 20:30
Tarifs
  • Plein tarif 30 €
  • Tarif adulte avec la carte Châteauvallon-Liberté 20 €
  • Tarif partenaire (CSE et Associations culturelles partenaires) 20 €
  • Tarif - 30 ans 15 €
  • Tarif - 18 ans 10 €
  • Tarif solidaire 5 €

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Informations pratiques

Après le suicide de sa mère, Delphine de Vigan a cherché à mieux la comprendre. Elle a alors questionné ses frères et sœurs, récupéré écrits et photos pour nourrir un récit qui a bouleversé ses lecteurs. Dans ce seul-en-scène, Elsa Lepoivre interprète des fragments de ce roman. Nous y découvrons des drames familiaux et la bipolarité de sa mère. Toute de bleu vêtue, dans une ambiance de clair-obscur, elle livre cette parole de la façon la plus juste possible, afin de partager avec le public l’émotion qu’elle a ressentie à la lecture de cette œuvre.

D’après Delphine de Vigan
Adaptation Delphine de Vigan et Elsa Lepoivre
Mise en scène Fabien Gorgeart
Avec Elsa Lepoivre
Scénographie et lumières Thomas Veyssière
Costumes Céline Brelaud 
Lumières Henri Coueignoux
Collaboration artistique Aurélie Barrin

Production Comédie-Française / Studio-Théâtre

Photos © Brigitte Enguérand
Texte © Vanessa Asse

Jusqu’ici j’ai toujours refusé que Rien ne s’oppose à la nuit soit adapté. Je ne pouvais pas imaginer de voir incarner les personnages du roman, ni au cinéma ni au théâtre. Ces personnages inspirés de ma famille – ma mère en premier lieu – sont trop intimement liés à mon enfance, à mon histoire. Ce sont des personnages à part entière pourtant, qui ont pris forme dans l’écriture elle-même, mais que je ne peux, encore aujourd’hui, dissocier de leurs modèles. En outre, j’entretiens avec ce livre un lien fébrile, viscéral, à cause du geste qui l’a engendré, inconscient et impérieux, et du retentissement que celui-ci a eu dans ma vie. Un lien ambivalent, de paix et de rejet mêlés.

Lorsque Elsa Lepoivre m’a contactée, ma première pensée a été : comment dire non et trouver les mots pour l’expliquer. Puis j’ai senti son amour du texte, son enthousiasme, la finesse de sa lecture, et compris qu’elle entrevoyait une forme particulière, qu’elle porterait seule sur scène. J’ai pensé non mais j’ai dit oui, parce que c’était elle, parce que c’était le bon moment. Parce qu’elle pensait déjà à Fabien Gorgeart, dont j’avais beaucoup aimé la mise en scène de Stallone (accueilli au Liberté en 2021).

Ensuite il a fallu passer des 500 pages du roman aux 50 qui seront jouées. Faire des choix, trouver un axe, une direction. Nous sommes arrivées ensemble à ces Fragments. Il a fallu parfois négocier, argumenter, batailler, Elsa me poussant sans cesse dans mes retranchements ou me délogeant de mon abri. Elsa m’obligeant de nouveau à assumer ce texte, la violence et l’amour qu’il contient.
Delphine de Vigan

Du superbe roman que Delphine de Vigan a écrit sur sa mère […], la comédienne Elsa Lepoivre a réalisé, avec l’auteur, une adaptation sensible, précise, respecteuse […]. Une pépite. artistik rezo

Un spectacle bouleversant, lumineux, où chaque mot, chaque geste de la comédienne vrille le cœur.
Les Échos

Il faut beaucoup de doigté, de métier, pour aborder ce rôle, ne pas le surcharger, rester simple, faire preuve de délicatesse. Elsa Lepoivre est tout cela, d’une précision sans faille […] Soyez au rendez-vous de ce moment unique de théâtre ! Un Fauteuil Pour l’Orchestre

Intelligente et fine, cette vision fragmentée de l’œuvre entraîne le public dans les méandres d’une mémoire contrariée. Hier au Théâtre

Delphine de Vigan

Après avoir exercé différents métiers, Delphine de Vigan se consacre aujourd’hui à l’écriture. Dans Jours sans faim, son premier roman publié sous un pseudonyme en 2001, elle revient sur l’anorexie qu’elle a traversée jeune fille. Quatre ans plus tard, sortent Les Jolis Garçons et Un soir de décembre, avec cette fois son nom sur la couverture. Grâce à No et moi relatant la rencontre entre Lou, lycéenne surdouée de 13 ans, et No, marginale de 18 ans en errance, elle s’acquiert l’adhésion du grand public. Lauréat du prix des Libraires en 2008, le roman est adapté au cinéma par Zabou Breitman. La souffrance au travail et la solitude urbaine sont au cœur de son roman suivant, Les Heures souterraines, adapté par Philippe Harel pour Arte. Dans Rien ne s’oppose à la nuit, Delphine de Vigan évoque la bipolarité et le suicide de sa mère et remporte, avec ce livre, le prix du roman Fnac et le Renaudot des Lycéens en 2011. D’après une histoire vraie reçoit en 2015 le prix Renaudot et le prix Goncourt des lycéens. Suivront Les Loyautés et Les Gratitudes, ce dernier, dont la forme est proche du théâtre, sera prochainement mis en scène par Fabien Gorgeart. Son dernier roman, Les enfants sont rois – publié en 2021 chez Gallimard, – raconte l’histoire de Mélanie, jeune femme nourrie à la téléréalité, qui crée un empire en publiant des vidéos de ses enfants sur les réseaux sociaux.

Romancière aux ouvrages multirécompensés et traduite dans une trentaine de langues, Delphine de Vigan est aussi scénariste pour le cinéma et la télévision (Tu seras mon fils, Damoclès et Tropique de la violence).

Fabien Gorgeart

Après avoir fait ses armes au théâtre comme assistant à la mise en scène, Fabien Gorgeart réalise, entre 2007 et 2016, six courts-métrages tous sélectionnés et primés dans de nombreux festivals et diffusés à la télévision, en France comme à l’étranger. Le Sens de l’orientation remporte le prix spécial du jury au Festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand de 2013. Quatre ans plus tard, son premier long-métrage, Diane a les épaules, dont Clotilde Hesme tient le rôle principal, est récompensé du prix du jury de myfrenchfilmfestival, festival du film francophone en ligne. En 2019, il met en scène sa première pièce de théâtre, Stallone (accueilli au Liberté en 2021), adaptée d’une nouvelle d’Emmanuèle Bernheim, avec Pascal Sangla et Clotilde Hesme – récompensée par le Molière de la meilleure comédienne dans un spectacle de théâtre public. À l’automne 2020, il tourne La Vraie Famille, son deuxième long-métrage, porté par Mélanie Thierry, Lyes Salem et Félix Moati. Le film est doublement primé au festival du film francophone d’Angoulême. Rien ne s’oppose à la nuit – fragments – est sa première mise en scène pour la Troupe.

Elsa Lepoivre

Après le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, Elsa Lepoivre est mise en scène par Emmanuel Demarcy-Motta, Jacques Lassalle et Marcel Bozonnet. Engagée à la Comédie-Française en 2003, elle en devient la 516e sociétaire le 1er janvier 2007. Elle joue entre autres sous la direction de Christophe Rauck dans Le Mariage de Figaro, de Michel Vinaver dans sa pièce L’Ordinaire, d’Alain Françon dans Les Trois Soeurs, La Trilogie de la villégiature et La Mer, d’Omar Porras dans Pedro et le Commandeur, de Galin Stoev dans Tartuffe, de Christiane Jatahy dans La Règle du Jeu, de Robert Carsen dans La Tempête, de Lilo Baur dans La Maison de Bernarda Alba, de David Lescot dans sa pièce Les Ondes magnétiques et de Julie Deliquet dans Fanny et Alexandre puis dans Jean-Baptiste, Madeleine, Armande et les autres… Elle interprète le rôle-titre dans Phèdre par Michael Marmarinos et dans Lucrèce Borgia par Denis Podalydès. Christophe Honoré lui confie le rôle d’Oriane dans Le Côté de Guermantes d’après Marcel Proust. Elsa Lepoivre participe au Cabaret Boris Vian imaginé par Serge Bagdassarian qui la sollicite également pour Mais quelle Comédie !, revue musicale conçue avec Marina Hands. En 2016, elle reçoit le Molière de la meilleure comédienne pour son interprétation de la Baronne Von Essenbeck dans Les Damnés par Ivo van Hove, metteur en scène qu’elle retrouve pour Électre / Oreste d’Euripide. Elle tourne au cinéma avec Paul Vecchiali, Carine Tardieu, Valeria Bruni-Tedeschi et Christophe Honoré, et à la télévision dans la série En thérapie.