Exposition

Les travailleurs de la mer

Aglaé Bory

À l’invitation de Charles Berling et de la scène nationale Châteauvallon-Liberté, et en collaboration avec la Rue des Arts et Stéphane Brasca, directeur de la rédaction du magazine de l’air, un·e grand·e photographe est accueilli·e chaque année à l’occasion d’une résidence. Ce rendez-vous s’intitule Balcons.

Vernissage le mardi 12 mars à 18h Rue des Arts et à 19h au Liberté.

Lieu
  • Hall du Liberté et Rue des Arts
Accessibilité
  • Pour toutes et tous
  • Dates
  • Du mercredi 13 mars 2024
  • Au samedi 1 juin 2024
Gratuit en accès libre

Au Liberté : tous les jours du mardi au samedi, de 11h à 18h (sauf dimanches et lundis)

Informations pratiques
  • Exposition Rue des Arts – Toulon
    Mer. 13 mars → Dim. 28 avril
  • Exposition au Liberté
    Mer. 13 mars → Sam. 1er juin
    Du mardi au samedi de 11h à 18h

Les métiers de la mer sont cette année au cœur de cette résidence originale, en totale osmose avec Passion bleue #4 et le Théma #46 — Oh! Travail…Aglaé Bory s’est ainsi plongée dans l’univers de celles et ceux dont la Méditerranée est leur matière première.

Habituée à osciller entre documentaire et fiction, à associer portraits et paysages, à révéler l’invisible sous le visible, la photographe est partie à la rencontre de pêcheurs, ostréiculteurs, militaires, marins, pisciculteurs, chercheurs, artisans, ingénieurs et de tous ceux pour qui lamer coule dans les veines. Avec la douceur qui caractérise son empreinte artistique, elle propose un tableau tout en couleurs des multiples labeurs maritimes qui singularisent la métropole toulonnaise. À travers ses images, à bord ou à terre, l’artiste place l’humain au cœur de son travail et le travail au cœur de l’humain. Cette subtile imbrication dont elle est la metteuse en scène nous entraîne, tel un courant, au-delà de ce que reproduit la photographie. Elle délivre une histoire, son histoire, en opérant une percée dans l’intimité de ces enfants de la mer, si différents mais pourtant si proches.

Le vernissage de l’exposition est organisé avec le Conseil Interprofessionnel des Vins de Provence et en partenariat avec les domaines Figuière et Lolicé. À cette occasion, un sommelier animera un atelier de dégustation ludique

Le vernissage au Liberté sera suivi d’un DJ set de Yaguara, de 19h30 à 20h30 et de 22h à 23h. L’océan, les tropiques…Un Dj set qui prend le large et s’éloigne de la terre ferme pour mettre le cap vers d’ondulantes polyphonies.

En partenariat avec le magazine de l'air et la Rue des Arts

Avec le soutien de THD 83 et de Veolia Eau

Après avoir étudié l’Histoire de l’Art à l’université d’Aix-en-Provence et la photographie à l’Ecole Nationale de Photographie d’Arles, Aglaé Bory vit et travaille depuis vingt ans à Paris où elle collabore régulièrement comme photographe de presse. Le travail d’Aglaé Bory a été présenté dans le cadre de plusieurs festivals en France et à l’étranger (Festival Circulation(s), Photaumnales, Photofolies, Bourse du Talent, Voies Off, Quinzaine Photographique Nantaise…) a fait l’objet de différentes expositions individuelles et collectives ( La Conserverie, Galerie du Château d’Eau, Bibliothèque Nationale de France…).

Son travail Corrélations a reçu plusieurs distinctions ( KL Photo Awards, Bourse du Talent…) et est entré en 2009 dans le fond photographique de la Bibliothèque Nationale de France. Un livre de ce travail est paru aux Editions Trans Photographic Press en 2011.

Aglaé Bory fait partie du corpus de travaux photographiques France(s) Territoire Liquide dont un livre a été publié aux éditions du Seuil en 2014. En octobre 2019 elle est la marraine du festival les Rencontres Photographiques du Xème dans le cadre duquel elle honore une commande, Les Garçons d’en bas.

En 2019, elle fait partie des photographes sélectionnés pour la commande du CNAP, « Flux, une société en mouvement » avec son projet documentaire Figures Mobiles exposé en 2020 au festival les Photaumnales. Ce travail est entré dans les collections du Fond National d’Art Contemporain. En juin 2020, elle est la lauréate du Prix Caritas de la Photo Sociale avec son travail Odyssées qui a donné lieu à une exposition à la galerie du Jour Agnès b. à Paris et qui a été édité aux éditions Filigranes en novembre 2020. En janvier et février 2021 elle est en résidence à La Gacilly avec son projet Les Horizons, cartographie des possibles qui est exposé lors du festival à l’été 2021 ainsi qu’aux Champs Libres à Rennes.

En novembre 2021 elle est lauréate du Prix Balzac avec son travail sur l’exil, Les Invisibles.

En 2022 elle fait partie des photographes sélectionnés pour la Grande commande Nationale de la BNF /Ministère de la Culture, « Radioscopie de la France » avec L’Art en jeu, un travail documentaire sur les pratiques artistiques de la jeunesse. En 2023, elle réalise un travail photographique pour La Filature, Scène Nationale de Mulhouse, intitulé Ici Ailleurs restitué lors d’une grande exposition.

La figure humaine occupe une place importante dans votre travail photographique. Qu’est-ce qui vous a intéressé dans ce projet autour des travailleurs de la mer ?

Aglaé Bory— Cette résidence photographique est un prolongement de mes travaux antérieurs. J’aime explorer l’humain dans son environnement et jouer sur l’articulation entre le paysage et le portrait.

Par ailleurs, ce qui me fascine avec la mer, c’est le rapport au temps : elle était là avant nous et elle va nous survivre. C’est l’élément le plus constitutif de notre planète et en même temps elle reste très mystérieuse, très ambivalente, émouvante et tout le temps différente. Cet espace si singulier permet une circulation d’émotions, de pensées et de regards, qui est intéressante pour un photographe.

J’observe, j’essaie de trouver l’endroit, la lumière où ils vont être bien, où ils vont être beaux, où l’on va voir qu’il se passe quelque chose. Quelque chose doit se produire dans la relation avec l’autre, une ouverture vers un ailleurs.

Qu’est-ce qui vous a particulièrement marqué dans votre découverte de ces métiers de la mer ?

Aglaé Bory— J’ai été très impressionnée par le travail des pilotes de la rade, des remorqueurs, des lamaneurs…L’Armée, la Marine, toute cette agitation, l’engagement de ces hommes et de ces femmes, les manœuvres, le contact des bateaux, des machines, des gros bâtiments…Les bateaux ont une existence à part, une présence particulière.

J’ai aussi été frappée par le professionnalisme des travailleurs de la mer, leur concentration, mais aussi leur vulnérabilité à l’égard de ces bateaux.

Qu’avez-vous ressenti concernant le lien émotionnel de ces travailleurs avec la mer ?

Aglaé Bory— Ce sont des métiers de passion. Ces travailleurs aiment la mer, ils en ont besoin. Plusieurs ont l’âge de la retraite et n’ont pas envie d’arrêter. Ils sont fiers de leur travail.

De nombreuses personnes m’ont dit avoir du mal à embaucher des jeunes, car ce sont des métiers fatigants, ce qui génère une inquiétude quant à la transmission de leur savoir et l’avenir de ces métiers. Mais cela ne les empêche pas de partager leur amour de la mer et de cet environnement de travail exceptionnel qu’est la rade de Toulon.

Entretien réalisé en février 2024

Nous remercions chaleureusement les entreprises qui se sont prêtées au jeu en ouvrant leurs portes à Aglaé Bory lors de ses résidences photo- graphiques : RD TPM Réseau Mistral, Veolia Eau, Euro-voiles Hyères, La Ferme Cachalot, Helio Water, l’IFREMER, la Maison Giol, le Yacht Club de Toulon, Transmétal Industrie avec le concours de l’Associa – tion de Développement Éco nomique de Toulon Ouest, la Chambre de Commerce et d’Indus – trie du Var, la Station de Pilotage de Toulon, la Coopérative du lamanage du Port de Toulon, la Compagnie Maritime Chambon, la Marine nationale, le Parc national de Port- Cros, Naval Group, le Service Phares et Balises Méditerranée et TLV-TVM.

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