Shiver nous parle de frisson : frisson d’excitation, de froid, de peur. Au plateau avec Yurié Tsugawa, Edouard Hue nous offre une chorégraphie millimétrée d’une très haute exigence technique. Sur une musique de Jonathan Soucasse, les deux interprètes enchaînent les figures jusqu’à la transe et nous transmettent avec joie leurs vibrations.

Dive est une plongée dans un studio de répétition. Sept danseurs s’y échauffent, se mettent au travail. Doucement, leur joie de créer devient contagieuse. Ce spectacle est une très belle célébration du mouvement.

Shiver
Chorégraphe Edouard Hue
Danseurs Edouard Hue et Angélique Spiliopoulos
Compositeur Jonathan Soucasse

Dive
Chorégraphe Edouard Hue
Compositeur Jonathan Soucasse
Lumières Arnaud Viala
Costumière Sigolène Pétey
Conseils dramaturgiques Hugo Roux
Danseurs Alison Adnet, Alfredo Gottardi, Delphine Guigue, Jaewon Jung, Tilouna Morel, Rafaël Sauzet, Mauricio Zuñiga
Administratrice Laetitia Gex

Shiver
Coproduction Yokohama Ballet Festival
La Beaver Dam Company / Edouard Hue est soutenue par la Ville d’Annecy, la Ville de Genève, Loterie Romande, Ministère de la Culture et de la Communication – DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, Fondation Stanley Thomas Johnson, Fondation Sophie et Karl Binding, Fondation Ernst Göhner, Conseil Départemental de la Haute-Savoie, Région Auvergne-Rhône-Alpes, République et Canton de Genève, Pro-Helvetia – Fondation Suisse pour la Culture, CORODIS – Commission Romande de Diffusion des Spectacles

Dive
Production Beaver Dam Company
Coproduction Kurtheater-Baden / Salle du Lignon-Vernier / Equilibre-Nuithonie-Fribourg / OCA-Bonneville / Fonds des programmateurs de Reso – Réseau Danse Suisse-soutenue par Pro Helvetia – Fondation suisse pour la culture
Partenaire de coopération Residenzzentrum tanz+ Baden
Résidences Tanzhaus-Zürich, Kurtheater-Baden, Residenzzentrum tanz+ Baden, L’Imprimerie-Genève
Soutiens Loterie Romande, Ville de Genève, Ville de Vernier, Pro-Helvetia – Fondation Suisse pour la culture, Swisslos – Kanton Aargau, Pour-cent culturel Migros, Ville d’Annecy, Conseil Départemental de la Haute-Savoie, République et Canton de Genève, CORODIS – Commission Romande de Diffusion des Spectacles

Photos Dive © Zoé Dumont ; Shiver © Laurent Philippe
Texte © Vanessa Asse

Shiver — La pièce décline le frisson d’excitation, de froid, de peur… dans toutes ses possibilités pour parvenir à une pièce frénétique. Les danseur.euse.s sont propulsés dans une chorégraphie millimétrée où la précision du mouvement et du rythme est mise à l’épreuve à son extrême. La musique, composée par Jonathan Soucasse, entraine les interprètes dans une transe où le frisson se transmet au spectateur par les vibrations de cette musique et de la chorégraphie.

Dive — L’instinct est le pilier qui anime les pièces d’Edouard Hue. Cette tendance innée et puissante, commune à tous les êtres vivants est aussi mystérieuse que naturelle. C’est une sensation primaire présente à chaque instant. Pour le chorégraphe, l’instinct pourrait être imagé comme un générateur de sensations et d’émotions qui nous accompagne tout au long de notre vie. Une notion dont la source est imperceptible. Qu’est-ce qu’elle est vraiment ?

Dive submerge la scène d’une vague chorégraphique qui tire sa source de l’instinct du chorégraphe et des interprètes de la pièce. Cette nouvelle création d’Edouard Hue est une recherche profonde des origines de l’intuition, son catalyseur et son influence sur nos choix. Les interprètes sont dans des questionnements perpétuels viscéraux sur l’existence de l’être qui magnifient les chorégraphies brutes et virtuoses. Le chorégraphe profite de ce sujet intime, presque autobiographique pour les danseur.euse.s, pour ouvrir sur scène son processus de création au public et le faire plonger un peu plus dans l’univers de la pièce. Après divers projets indépendants, avec Dive, Edouard Hue revient avec sa Beaver Dam Company à son écriture chorégraphique source transportant puissamment le public d’une émotion à une autre dans un cocon d’intimité suave.

Shiver

Les deux interprètes prennent des allures d’aimants, jouant autant sur l’attraction que la répulsion. Ils sont deux êtres sortis dont on ne sait où, se débattant avec leur impossibilité d’être ici et maintenant, créant un véritable cataclysme intérieur. Tels des anges déchus, ils dansent jusqu’à ne plus être, laissant la place aux autres. Laurent Bourbousson, Ouvert aux publics

Occupant tout l’espace épuré, le duo, d’une grande virtuosité, exprime toute une palette de sentiments (amour, peur, excitation, etc.), à travers des mouvements suffisamment précis pour transcrire la puissance des émotions qui traversent les deux danseurs. Revue Bancal

Deux corps secoués et flottant comme en transe vivent leur histoire et en disent autant sur la beauté d’une rencontre que sur le côté absurde de l’existence. La fluidité du mouvement chez Edouard Hue impressionne par la longueur des bras dans une souplesse qui lui confère quelque chose d’un Teshigawara accéléré. Thomas Hahn, Danse Canal Historique

Entre sensualité et  puissance, ces deux corps au bord de la rupture oscillent entre la soumission à ces frissons qui s’emparent de leur chair et l’émancipation qui leur permet de les contrôler pour en faire des déclencheurs de mouvements. L’espace scénique devient ainsi le terrain d’exploration d’une myriade d’émotions, et on vibre en même temps que ces âmes qui tournoient et frémissent. Un Fauteuil Pour l’Orchestre

Edouard Hue est d’abord un danseur qui met sa physicalité au service du mouvement pur. Formé au Ballet junior de Genève, il expérimente par la suite les extrêmes chez les chorégraphes Hofesh Shechter, Damien Jalet et Oliver Dubois en tant qu’interprète. Il développe rapidement son propre style, un mélange de virtuosité maîtrisée et de spontanéité espiègle. Son appropriation du mouvement et son charisme lui font l’honneur de recevoir le prix Suisse de Danse 2019 « Danseur Exceptionnel ». Inspiré de ses expériences professionnelles, c’est naturellement qu’il se tourne vers la chorégraphie qui lui permettra d’assouvir sa quête d’indépendance et de développer un langage chorégraphique.

En 2014 Edouard Hue crée la Beaver Dam Company, une compagnie franco-suisse basée à Annecy et à Genève. Son répertoire composé d’un solo, de duos et de pièces de groupe propose une diversité artistique, produite au niveau international et destinée aux enfants et au grand public.

À ses débuts, il est soutenu par Pro-Helvetia – Fondation Suisse pour la culture, qui met en place un mentoring avec Olivier Dubois pour Meet me halfway. Son solo FORWARD intègre le Programme Danse & Dramartugie initié par Philippe Saire – Théâtre Sévelin 36. Edouard Hue est artiste en résidence à L’Auditorium Seynod – Scène Régionale Auvergne Rhône-Alpes de 2016 à 2021.

En 2021 il crée sa pièce signature All I Need qui reflète la singularité chorégraphique de sa recherche corporelle. La première du spectacle a fait partie de la programmation du Festival de Danse de Cannes et représente un tournant dans la carrière du chorégraphe. Cette même année, il créé sa première pièce jeune public intitulée Yumé, dans laquelle il utilise pour la première fois une scénographie dynamique, composante majeure de la poésie de la pièce.

Depuis plusieurs années, il est régulièrement demandé au chorégraphe de créer des pièces pour des compagnies existantes reconnues. Cela a été le cas avec la pièce Requiem de Yoann Bourgeois pour laquelle Edouard Hue a créé la partie du Domine Jesu (Grenoble-France), No Matter à Gauthier Dance Company (Stuttgart-Allemagne), Titan pour le Ballet Basel (Bâle-Suisse), et L’Oiseau de Feu en 2023 pour l’Opéra du Grand Avignon.

Certains de ses travaux sont également remontés et revisités pour des compagnies professionnelles et des écoles supérieures de danse comme pour la Frontier Danceland Company (Singapour), Le Marchepieds (Lausanne-Suisse), SEAD (Salzburg-Autriche), l’École de Danse Contemporaine de Montréal (Montréal-Canada) ou encore Dance Area (Genève-Suisse).