Après les textes d’Hannah Arendt pour le spectacle Fragments, Bérengère Warluzel porte au plateau la voix et la pensée de Maria Montessori dans un nouveau spectacle intense et inspirant.
Visionnaire, Maria Montessori l’a été, très certainement, et les réflexions de cette femme du début du XXe siècle résonnent si justement aujourd’hui encore. Son incroyable parcours de femme, féministe et moderne, l’a conduite à exercer inlassablement auprès d’enfants démunis, ceux qu’on appelait « les idiots de Montessori », et leur a rendu, peu à peu, leur dignité. L’approche sensorielle et la confiance portée aux enfants sont au cœur de sa pédagogie qui allie ordre et liberté. Elle a voulu comprendre l’enfance pour mieux appréhender la vie. Et ce qui intéresse dans cette expérience théâtrale ce n’est pas tant ces outils pédagogiques que son merveilleux pari sur les promesses de l’enfance. Ainsi, Maria Montessori perturbe, car elle ne se penche pas seulement sur l’enfant mais sur l’humanité dans son ensemble, et nous éclaire sur l’étoffe dont est faite la vie. Seule-en-scène, sous le regard tout en nuances de Charles Berling, Bérengère Warluzel nous fait (re)découvrir cette femme qui a pris le parti de l’amour et de la liberté.
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D’après Maria Montessori
Mise en scène, décor et lumières Charles Berling
Adaptation et interprétation Bérengère Warluzel
Dramaturgie et collaboration artistique Amélie Wendling
Création sonore et visuelle Vincent Berenger
Régie lumière et régie générale Yoan Ruffato
Régie plateau Darshan Laborde
Régie son Sébastien Edonel
Production Châteauvallon-Liberté, scène nationale
Photos © Guillaume Castelot — Châteauvallon-Liberté, scène nationale
Texte © Bérengère Warluzel
Nous remercions Nadia Hamidi, fondatrice et directrice de l’école Montessori Internationale de Nice et Présidente de l’Association Montessori de France.
Comment l’idée de ce spectacle est-elle venue ?
Charles Berling — Avec Bérengère Warluzel, qui a fait avec moi Fragments, un montage de textes d’Hannah Arendt, nous nous intéressons aux femmes du XXe siècle qui ont transformé la société. On a évoqué Maria Montessori. Et moi qui étais autrefois très mauvais à l’école, qu’on traitait d’idiot, de paresseux, moi que le théâtre a sauvé de cette pédagogie normative, j’ai découvert une femme médecin qui avait une vision révolutionnaire de l’enfant et de l’éducation. Et ça m’a fait rêver.
En quoi était-elle révolutionnaire, cette fameuse méthode ?
Charles Berling — C’était à l’époque tout à fait nouveau de voir en l’enfant le régénérateur de la société, de l’observer pour appréhender le monde à venir, de ne pas essayer d’en faire une reproduction de nous-mêmes.
Il n’y aura que quatre représentations de Montessori en mai… C’est peu.
Charles Berling — Ce n’est qu’une première étape. J’ai la chance de vivre dans un théâtre où je dispose de temps. Ça fait plus de trois ans que Bérengère joue Fragments. Pour Montessori, c’est une première session, je transformerai encore. Je suis sûr que ce sera passionnant, mais il faut élaborer une forme théâtrale, trouver une tension dramatique. Représentation après représentation, ça se précise. C’est de l’artisanat.
Propos recueillis par Jacques Nerson — Théâtral magazine, mai 2024