La (nouvelle ronde)
Marionnettes

La (nouvelle) Ronde

Yann Verburgh — Johanny Bert

En 1897, Arthur Schnitzler faisait scandale avec La Ronde, une pièce sur les libertés sexuelles dans la société viennoise. Dans ce spectacle, Johanny Bert donne un coup de jeune à ce texte, célébrant l’amour sous toutes ses formes. Porté par six acteurs marionnettistes, ce spectacle nous donne à voir avec humour un nouveau genre de marionnette.

La (nouvelle) Ronde
La (nouvelle) Ronde
La (nouvelle) Ronde
Lieu
  • Châteauvallon
  • Théâtre couvert
Accessibilité
  • Pour toutes et tous
    • dès 16 ans
  • Dates Durée 1h40
  • vendredi 29 novembre 2024 20:00
Tarifs
  • Plein tarif 30 €
  • Tarif adulte avec la carte Châteauvallon-Liberté 20 €
  • Tarif partenaire (CSE et Associations culturelles partenaires) 20 €
  • Tarif - 30 ans 15 €
  • Tarif - 18 ans 10 €
  • Tarif solidaire 5 €

Avec la Carte Châteauvallon-Liberté, votre 6ème place de spectacle est offerte !

Informations pratiques

Comme dans l’œuvre initiale, cette adaptation relate des rencontres intimes. Ici la modernité tient aux thèmes abordés. Il est question de bisexualité, de polyamour, d’asexualité ou d’amours transgenres. Dans une mise en scène très cinématographique, les marionnettes au réalisme troublant se font le reflet de ces amours plurielles. Une mosaïque de récits qui montre avec sensibilité la liberté des sentiments et des désirs.

Tetxe Johanny Bert à l’exception de la scène 6, écrite par l’équipe
Conception et mise en scène Johanny Bert
Dramaturgie Olivia Burton
Avec Yasmine Berthoin, Yohann-Hicham Boutahar, Rose Chaussavoine, George Cizeron, Enzo Dorr, et Elise Martin
Musique live Fanny Lasfargues
Collaboration à la mise en scène Philippe Rodriguez Jorda
Scénographie Amandine Livet et Aurélie Thomas
Décors Atelier du Théâtre de la Cité
Création costumes Pétronille Salomé
Création lumières Gilles Richard
Création son Tom Beauseigneur
Création des marionnettes Laurent Huet, Johanny Bert assistés de Camille d’Alençon, Romain Duverne, Judith Dubois, Pierre Paul Jayne, Alexandra Leseur, Ivan Terpigorev, Benedicte Fey, Doriane Ayxandri, et Franck Rarog
Régie générale et plateau Camille Davy
Régie plateau Charly Osmond

Administration, production, développement le petit bureau – Virginie Hammel et Nora Fernezelyi
Production Théâtre de Romette
Coproductions Le Théâtre de la Croix Rousse / Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes de Charleville-Mézières / Le Bateau Feu – scène nationale de Dunkerque / Théâtre de la ville – Paris / Malakoff scène nationale / Le Théâtre de la Cité – CDN Toulouse Occitanie / Le Sablier – Pôle des Arts de la Marionnette en Normandie / Le Sémaphore de Cébazat / Le Trident – Scène nationale de Cherbourg-en-Cotentin

Avec le soutien de l’Espace Périphérique (Mairie de Paris – Parc de la Villette), du dispositif d’insertion professionnelle de l’ENSATT, de l’Institut International de la Marionnette dans le cadre de son dispositif d’aide à l’insertion professionnelle des diplômé.e.s de l’ESNAM, du dispositif Jeune Fabrique du TXR, de l’École de la Comédie de St Etienne / DIESE # Auvergne Rhône Alpes, de la Cour des 3 Coquins – Clermont-Ferrand.

Le Théâtre de Romette est conventionné par la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, la Région Auvergne-Rhône-Alpes et la Ville de Clermont-Ferrand.
Le Théâtre de Romette est compagnie en résidence à Malakoff scène nationale.
Johanny Bert est artiste complice du Théâtre de la Croix-Rousse – Lyon.

Photos  © Christophe Raynaud de Lage
Texte © Vanessa Asse

Après la création du projet Hen, j’ai eu envie de poursuivre un récit au théâtre de nos identités sexuelles et amoureuses. Avec cette nouvelle création je souhaite approfondir le sujet à travers une écriture théâtrale plus politique et sociétal.

La collaboration avec un.e auteur.trice contemporain.e est toujours au centre de mon travail associé à une recherche esthétique de corps marionnettiques.

Aujourd’hui, nos corps sont affirmés comme politiques et la représentativité des identités est multiple, complexe aussi, lumineuse et témoigne d’une richesse de désirs, de sentiments et d’une réflexion inscrite à l’endroit de l’intime.

Le projet s’inspire d’une pièce de l’auteur Arthur Schnitzler : La Ronde.

En 1897 Schnitzler écrit une suite de dix scènes convoquant à chaque fois des personnages issus de classes sociales différentes : prostituée, soldat, femme mariée, comte, femme de chambre, poète… Il met en scène des rencontres avant et après l’acte charnel, évoqué par de simples points de suspension. À chaque révolution de la ronde, l’un des deux protagonistes se retrouve dans le duo suivant. Pour compléter cette ronde, le dernier personnage rencontre alors le tout premier de la pièce.

La pièce excita la censure dès sa publication en 1903 et déclencha un long scandale de plus de deux décennies. On considérait alors que l’auteur, également médecin viennois, y portait atteinte aux bonnes mœurs. La publication eu un succès immédiat et la pièce fut enfin porté en scène en 1920 et joué dans différents pays, plusieurs fois adaptée à l’opéra, au cinéma dont la version de Max Ophüls avec Gérard Philipe, Simone Signoret, Jean-Louis Barrault, Danielle Darrieux.

Schnitzler créé des dialogues plus complexes qu’il n’y paraît mettant face à face des Femmes et des Hommes dans une hétérosexualité omniprésente mais dont la fragilité des rapports nait du désir, abolissant souvent les classes sociales, renversant parfois par toutes petites touches le patriarcat.

Même si je trouve la pièce pertinente, elle ne me semble plus représenter aujourd’hui notre société sous plusieurs aspects. Mais cela m’a donné envie d’utiliser son procédé d’écriture, son insolence comme une source littéraire forte pour écrire « notre nouvelle ronde ».

J’ai proposé à Yann Verburgh, auteur contemporain de théâtre et scénariste, d’écrire cette ronde nouvelle. Une réécriture complète de la pièce (personnages et dialogues) à partir de la structure originelle de l’auteur (10 personnages et leurs rencontres). Une nouvelle pièce donc, qui parle d’aujourd’hui, de demain, avec comme propos et moteur de réflexion, des identités amoureuses rarement (ou jamais) abordées au théâtre comme la bisexualité, le polyamour, l’asexualité, les amours transgenres. Notre envie est de donner la parole à des personnages d’âges différents, femmes, hommes ou non-binaires qui ne choisissent pas d’aimer d’une façon ou d’une autre mais qui aiment tout simplement.

Pour penser ce projet, nos inspirations ont été multiples (auteurs, philosophes actuels ou plus anciens, podcast, documentaires). Avec Yann, nous avons commencé par rencontrer une dizaine de personnes d’âges différents, venant de différentes villes de France qui, anonymement, ont accepté de témoigner et de nous raconter leurs histoires d’amour, leur sexualité.

Nous voulions nous rapprocher de différentes réalités en complément de nos recherches. Une façon d’être au plus proche de la compréhension du réel, sans jugement.
Ces témoignages forts nous ont permis d’affirmer certaines intuitions que nous avions et d’en faire bouger d’autres. Nous ne voulons pas faire un spectacle documentaire. Le projet est bien d’écrire une fiction théâtrale, plastique et sans doute volontairement non exhaustif.

Le propos n’est pas de faire un spectacle sur une communauté en particulier mais bien d’ouvrir notre regard, de rendre accessible et sensible ce propos à tous et d’apporter une réflexion large sur nos identités sans jamais être dans un rapport de jugement. Je ne voudrais pas que le spectateur se sente voyeur d’un théâtre érotico-pornographique. Notre ambition est de montrer avec sensibilité et justesse, une grande liberté des sentiments, de décrire aussi une complexité de nos corps politiques et lumineux.

Chaque rencontre, comme à l’origine de la pièce, doit pouvoir permettre de confronter des personnages (femmes, hommes, et personnes non-binaires) à travers des classes sociales différentes et ainsi révéler des désirs, des blessures, des frustrations, des constructions et clichés de genre, mais aussi des vies amoureuses fortes et des affirmations d’identités.

Un spectacle qui doit parler d’amour peut-être tout simplement. Un projet pour une jeune équipe d’actrices et acteurs manipulateurs de marionnettes. J’ai eu envie que ce projet soit porté au plateau par une jeune équipe d’acteurs et d’actrices représentant aussi cette jeune génération qui secoue les codes établis et se questionne sur le genre et les identités. Yohann- Hicham Boutahar, Elise Martin et George Cizeron sont trois acteurs sortant de formations professionnelles inclus dans le projet de La jeune fabrique que nous développons avec le Théâtre de la Croix Rousse à Lyon, engagés sur deux saisons et sur plusieurs projets. Un soutien à l’insertion professionnelle post-covid durant deux ans. Rose Chaussavoine et Enzo Dorr sont deux jeunes acteurs qui sortent de L’ESNAM, école de marionnettes de Charleville Mézières. Yasmine Berthoin est sortie dernièrement du conservatoire de Lyon

Le travail que je leur demande est précis, à la fois dans un jeu ciselé proche du cinéma et dans une grande technicité puisqu’ils ou elles vont manipuler des corps marionnettiques représentant les personnages.

Je ne pouvais traiter ce propos et ces personnages qu’à travers la marionnette comme un prolongement pudique mais peut-être, plus radical de nos corps et de nos sentiments. Une déréalisation nécessaire pour entrer plus profondément dans des questions philosophiques, détachées de l’érotisme cru du corps humain, pour faire émerger des corps libres, hybrides, joyeux, sensuels et incarnés.

Les marionnettes sont manipulées à vue par les 6 acteurs. Chaque marionnette est manipulée à vue par deux acteurs. L’un prête sa voix au personnage et par ses impulsions de jeu, manipule le visage et le corps. L’autre acteur accompagne dans les mouvements, manipule les jambes, les bras. Une synchronisation précise, un travail d’écoute, de prolongement de l’acteur au service d’un autre corps, au service d’un propos.

Pour la construction des marionnettes, le propos plastique n’est pas de chercher de l’hyper réalisme mais nous avons eu envie avec Laurent Huet, plasticien, de chercher le charnel, la matière des corps. Nos inspirations picturales sont la plasticienne Jenny Saville et le peintre Lucian Freud.

Autour de Laurent Huet une équipe de cinq plasticiens pour modeler en terre chaque membre de chaque personnage puis mouler les corps pour une réalisation précise en mousse de latex. Pétronille Salomé, créatrice de costumes depuis mes 6 dernières créations dessine des vêtements pour les marionnettes pouvant parfois se retirer, se déchirer…

J’avais envie que ces personnages s’inscrivent dans des espaces à leur échelle. Nous avons conçu une scénographie pour marionnettes à l’échelle d’un grand plateau. Une structure conçue pour le spectacle avec toute sa machinerie permettant des transformations de tableaux. Les marionnettes évoluent sur un grand espace panoramique de 9m d’ouverture sur tapis roulant, permettant un travelling des décors qui apparaissent et disparaissent. Les différents espaces imaginés par Amandine Livet et Aurélie Thomas sont construits à l’échelle des personnages. Rue, toilettes de bar underground, open-space, bar libertin, chambre d’hôtel, salle de bains, musée…

En pensant le projet, j’ai eu tout de suite envie que la vibration des corps puisse dialoguer avec les vibrations musicales. Comme souvent dans mes spectacles, j’aime que la musique soit incarnée. Fanny Lasfargues , musicienne électro-acoustique va composer et interpréter en scène la musique de cette Ronde.
Johanny Bert

Metteur en scène, comédien, plasticien, c’est au fur et à mesure de ses rencontres et des créations qu’il construit un langage singulier en cherchant principalement à confronter l’acteur, à la matière, la forme marionnettique. Chaque création nait d’une nécessité intime, d’un désir artistique et c’est en équipe qu’il bâtit un dispositif qui se réinvente à chaque spectacle en fonction de la dramaturgie, du propos créant des formes toujours nouvelles.

Johanny Bert ne souhaite pas restreindre son travail de créateur à un seul rapport au public et c’est dans cette identité multiple et assumée qu’il crée. Ses projets naissent souvent de commandes d’écritures ou de textes d’auteurs contemporains notamment Marion Aubert pour Les Orphelines pour le CDN de Vire (2010), Stéphane Jaubertie pour De Passage (2014) en coproduction avec les Tréteaux de France, Magali Mougel Elle pas princesse, Lui pas héros (2016) en coproduction avec le Théâtre Sartrouville Yvelines CDN, puis Frissons en 2020, Waste de Guillaume Poix au Théâtre Poche de Genève (2016), Catherine Verlaguet, Gwendoline Soublin, Arnaud Cathrine, Thomas Gornet pour la création de Une épopée (2020) mais aussi pour d’autres créations avec Emmanuel Darley, Philippe Dorin, Fabrice Melquiot, Sabine Revillet, Pauline Sales…

Johanny Bert aime travailler en collaboration avec d’autres artistes comme Yan Raballand pour Krafff (2007), Le Petit Bain (2016) ou pour des collaborations avec d’autres compagnies.

Engagé dans un travail de territoire, sa compagnie est implantée à Clermont-Ferrand (région Auvergne Rhônes-Alpes) Depuis septembre 2018, Johanny Bert est artiste compagnon au Bateau Feu, scène nationale de Dunkerque. Il y développe des temps de recherche et des créations, notamment Hen cabaret insolent (2019), Une épopée (2020) et débute une collaboration avec le Théâtre de la Croix Rousse à Lyon.

Il a présenté au festival d’Avignon 2021 une commande du festival et de la SACD dans le cadre du programme Vive le Sujet ! Une nouvelle recherche entre l’installation et le spectacle vivant avec le musicien Thomas Quinart : Làoùtesyeuxseposent. Il prépare une suite de projets sur l’amour avec Le Processus, texte de Catherine Verlaguet, La (nouvelle) ronde, texte de Yann Verburgh et en décembre 2022 son premier opéra proposé par l’Opéra du Rhin La Flûte enchantée de Mozart.

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