En dix ans, le Munstrum Théâtre est devenu maître dans l’art de la métamorphose. Dans chacune de ses pièces, il endosse masques et costumes monstrueux pour mieux nous captiver. Avec Makbeth, la compagnie adapte une des pièces les plus sombres de Shakespeare pour en faire une expérience cathartique intense qui prend à bras-le-corps les angoisses contemporaines, tout en déployant un univers comique et fantastique.
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Dans le cadre de l’engagement de la Scène nationale en faveur de l’environnement, Châteauvallon-Liberté, vous encourage à partager vos trajets avec d’autres spectateurs.
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En partenariat avec le réseau Mistral, une navette BUS, offerte, vous transporte de la place de la Liberté jusqu’à Châteauvallon les soirs de spectacle au Théâtre couvert.
Départ de l’arrêt Liberté à 18h50.
Réservation nécessaire et possible jusqu’à la veille du spectacle, par téléphone au 09 800 840 40 ou lors de votre réservation sur internet.
Chaque soir de représentation, l’équipe Les Têtes d’ail vous propose désormais une petite restauration locale et de saison, pour manger sur le pouce ! Vous avez la possibilité de vous restaurer au moins une heure avant le spectacle et à l’issue.
Après une bataille, le général Makbeth découvre que la couronne est bientôt à lui. Pressé par son épouse Lady Makbeth, il assassine le roi pour accéder au trône. Mais très vite, la culpabilité l’envahit. Pour le Munstrum Théâtre, il y a de nombreuses similitudes entre ce texte et nos conflits actuels. Cette réécriture nous emmène dans une contrée indéfinie : là où les personnages sont à la fois sublimes et monstrueux, là où le sang jaillit. Et où le comique, intimement lié à l’effroi, souligne l’absurdité du monde. À travers des tableaux spectaculaires mêlant musique, son et lumière, nous plongeons dans une escalade meurtrière. Une spirale violente qui pousse à la réflexion.
D’après William Shakespeare
Mise en scène Louis Arene
Une création du Munstrum Théâtre
Avec Louis Arene, Sophie Botte, Delphine Cottu, Olivia Dalric, Lionel Lingelser, Anthony Martine, François Praud et Erwan Tarlet
Conception Louis Arene et Lionel Lingelser
Traduction et adaptation Lucas Samain en collaboration avec Louis Arene
Collaboration à la mise en scène Alexandre Éthève
Dramaturgie Kevin Keiss
Chorégraphe Yotam Peled
Assistanat à la mise en scène Maëliss Le Bricon
Scénographie Adèle Hamelin, Mathilde Coudière Kayadjanian, Valentin Paul et Louis Arene
Lumières Jérémie Papin et Victor Arancio
Création sonore Jean Thévenin et Ludovic Enderlen
Conception costumes Colombe Lauriot Prévost
Costumière Thelma Di Marco Bourgeon
Masques Louis Arene
Construction et figuration Valentin Paul assisté au plateau par Amina Rezig
Création coiffes-maquillages Véronique Soulier Nguyen
Effets de fumée & accessoires Laurent Boulanger
Prothèses et marionnettes Céline Broudin, Louise Digard
Fabrication costumes avec le soutien de l’atelier des Célestins, Théâtre de Lyon
Stagiaires Tom Cantrel, Gabrielle Fuchs, Elsa Potiron, Manon Surat, Agnès Zins
Régie générale et plateau Valentin Paul
Régie lumière Victor Arancio
Régie son Ludovic Enderlen
Régie costumes et habillage Audrey Walbott
Régie plateau Amina Rezig
Administration, Production Clémence Huckel, Noé Tijou (les Indépendances)
Diffusion Florence Bourgeon
Presse Murielle Richard
Production Munstrum Théâtre
Coproductions Les Célestins, Théâtre de Lyon / Théâtre Public de Montreuil, Centre dramatique national / TJP, Centre dramatique national de Strasbourg – Grand Est / La Comédie, Centre dramatique national de Reims / La Filature, scène nationale de Mulhouse / Châteauvallon-Liberté, scène nationale / Les Quinconces et L’Espal – Scène nationale du Mans / Théâtre Dijon Bourgogne, Centre dramatique national / Théâtre Varia, Bruxelles / Malakoff scène nationale / Le Carreau, Scène nationale de Forbach et de l’Est mosellan
Soutiens Direction Régionale des Affaires Culturelles du Grand Est – Ministère de la Culture au titre du Fonds de production & de la S.A.S. Podiatech – Sidas, dispositif d’insertion professionnelle de l’ENSATT et la Ville de Mulhouse
Accueil en résidence Théâtre Dromesko / Le Melting Pot / Le Bercail / Cromot maison d’artistes et de production / La Maison des métallos
Le Munstrum Théâtre est associé à la Filature, Scène nationale de Mulhouse ainsi qu’au Théâtre Public de Montreuil, Centre dramatique national, au TJP CDN Strasbourg Grand Est et aux Célestins, Théâtre de Lyon
La compagnie est conventionnée par la DRAC Grand Est – Ministère de la Culture et la Région Grand Est. Elle est soutenue par la Ville de Mulhouse.
Photos © Bart Hess et Munstrum Théâtre
Texte © Vanessa Asse
Chez Shakespeare, la mort de Macbeth, prise au pied de la lettre, guérit l’Écosse, rétablit l’ordre et vient légitimer sur le trône la lignée du roi Jacques 1er, alors présent dans la salle. Pour un spectateur contemporain, cette conclusion peut laisser perplexe.
En inscrivant la pièce et certaines de ses adaptations célèbres dans le contexte des grandes idéologies, le XXème siècle voit au contraire dans le mythe de Macbeth une farce politique (souvent absurde, parfois féroce) sur la conquête et la pratique du pouvoir en général : les tyrans s’imposent, s’autodétruisent, mais surtout nourrissent en leur sein les tyrans à venir dans un cycle qui ne connaît pas de fin.
Si cette analyse a permis de faire jaillir l’humour et de couvrir d’un ridicule salutaire ces figures de pouvoir, peut-être a-t-elle pu parfois les enfermer dans un discours politique connu, attendu, et par conséquent rassurant.
Qu’en est-il en effet de la noirceur, du sursaut d’horreur et d’effroi provoqué par ce couple d’assassins aux prises avec des forces surnaturelles ? Qu’en est-il de la fascination qu’il continue d’exercer sur le spectateur, et de cette complaisance que nous ressentons parfois pour les grandes figures criminelles ?
Il y a dans le théâtre élisabéthain un plaisir de l’horreur, qui n’est pas sans rapport avec l’excitation et l’amusement que nous pouvons ressentir devant un film d’horreur ou un thriller fantastique. Macbeth est l’histoire d’une ambition dévorante qui s’accomplit dans un premier meurtre et en entraîne d’autres en cascade. Ce schéma narratif, sans doute déjà classique à l’époque de Shakespeare, est devenu omniprésent dans la production fictionnelle contemporaine et a été amené à de très hauts degrés de subtilité. Comment concilier la richesse de cet imaginaire avec la radicalité poétique et l’épure du geste shakespearien ? Dans notre environnement saturé par les récits de true crime et l’obsession narratologique du meurtre parfait, comment redonner à l’intrigue sa charge d’épouvante et d’humour noir ?
Il y a quelque chose de jubilatoire à venir ici déjouer les attentes, bouleverser des figures attendues, s’amuser du plaisir de la reconnaissance. Pour qu’elle puisse nous saisir dans l’horreur ou dans le rire, la galaxie des personnages qui habitent la pièce doit continuer de nous surprendre, par sa cruauté, son exubérance, et la proximité insoupçonnée entre ses motivations les plus noires et nos propres obsessions contemporaines.
Dans ce Moyen-Âge violent et grotesque que nous fantasmons après Shakespeare, Ionesco et Müller, il doit y avoir un danger renouvelé à passer les portes du château de Dunsinane. Et un plaisir paradoxal à se laisser piéger par les Macbeth.
Lucas Samain
Makbeth est une nouvelle étape artistique et humaine dans l’évolution du Munstrum. Après avoir monté le Mariage Forcé de Molière en 2022 à la Comédie-Française, je poursuis l’exploration du répertoire classique tout en continuant de creuser les obsessions chères à la compagnie. Les monstres, la métamorphose, les mondes qui s’effondrent et ceux qui naissent… autant de portes d’entrée qui trouvent une résonance certaine dans le théâtre shakespearien. Notre geste s’affirme dans la création d’un objet théâtral ambitieux et singulier.
L’identité du Munstrum s’est établie grâce à une attention portée tout autant sur le travail du sens, de la langue et de la poésie que sur celui du corps, de la technique ou de la machinerie théâtrale. Au fil des spectacles, nous avons construit un univers scénique qui nous est propre. Forts de ce ce savoir-faire, nous désirons aborder ce monument du théâtre avec irrévérence sans pour autant le corrompre. Par une forme théâtrale innovante et ambitieuse Makbeth sera un spectacle total qui agencera dans un même mouvement la force de la pièce de Shakespeare ainsi que l’inventivité formelle. Une expérience brute et sensuelle.
Nous traversons une mutation planétaire. Nous vivons des temps extraordinaires où l’humanité contemple sa possible fin prochaine dans une sorte de torpeur cataleptique. La révolution écologique que nous devons collectivement entreprendre semble inévitable, mais l’apathie de nos dirigeants confine à la folie. Les conflits d’intérêt et la corruption auront peut-être raison de l’avenir de notre planète et d’une partie de ses habitants. Comme le dit Hamlet à la mort de son père, « the time is out of joint », le temps est hors de ses gonds.
Notre temps est déjointé. En réaction, des mouvements de révolte jaillissent un peu partout sur la planète pour remettre en question le système capitaliste et tentent de renverser la domination patriarcale qui, elle aussi, a colonisé nos imaginaires, jusque dans nos rapports les plus intimes. Sentant grandir cette aspiration au changement, les forces réactionnaires et conservatrices prennent de l’ampleur. Le fascisme et le nationalisme gangrènent les démocraties. Les ténèbres sont à l’œuvre tout autour de nous. Elles remplissent l’espace physique et émotionnel, colonisent nos imaginaires et notre pensée. À la télévision, sur les réseaux, dans les institutions politiques, dans nos rapports humains au quotidien, c’est un combat de chaque instant pour ne pas se laisser happer par le cynisme, par les passions les plus sombres, la bêtise et la désespérance. Nous sommes paralysés par l’ampleur de la catastrophe civilisationnelle à venir, en attente de nouvelles manières de créer du lien.
Pourtant, un changement de paradigme sociétal majeur est à notre portée. Nous sommes confrontés au défi d’une transformation dont le calibre est analogue aux grands événements historiques tels que la révolution néolithique ou la révolution industrielle. Notre chance est que la pandémie de Covid-19 a ouvert une brèche dans nos représentations de ce qui était possible et ce qui ne l’était pas.
Chez beaucoup de gens, des pensées dissidentes ont émergé et la possibilité d’une autre vie, d’un autre rapport à la réalité est devenue concrète. Les membres du Munstrum prennent très au sérieux leurs rôles d’artistes dans cette société en mutation, en refusant de se faire happer par l’angoisse grandissante qui ronge notre condition humaine. Bien que la tâche soit immense.
Ce moment inédit de notre histoire nous oblige à repenser notre rapport à l’espoir et à la transcendance en dehors des catégories du vieux monde. En tant qu’artistes, nous avons le pouvoir d’agir sur les représentations que les individus se font de la réalité. Le changement doit avant tout commencer dans les consciences. Puisqu’un nouveau paradigme doit être perçu comme possible, mais surtout désirable et lumineux, nos récits, nos manières de raconter, de jouer avec la fiction doivent induire la possibilité de son avènement. C’est dans les imaginaires que le nouveau monde doit germer. Dans notre époque qui déconsidère cruellement la vie de l’âme, il est du devoir des artistes de raviver ce feu. Nous pouvons influer sur la manière dont nous interagissons les uns avec les autres et nous devons nous battre pour faire plus de place à la spiritualité, à un rapport au réel et à l’autre qui s’émancipe de la vision marchande et des systèmes de domination.
Ces dernières années, le public nous témoigne un engouement grandissant. Et c’est particulièrement la jeunesse qui semble touchée par notre travail. Après les spectacles, lors des rencontres avec les spectateurs, par de nombreux messages et sollicitations en tous genres, nous constatons que le Munstrum réveille en elles et eux une vitalité qui touche à l’essence de notre quête. Une force de vie, une « flamme » comme nous la nommons pendant nos répétitions, qui leur permet de donner du sens à leur parcours personnel et/ou artistique face à un monde insensé, violent et absurde. Ces témoignages nous donnent la force de continuer à nous dépasser, de travailler sans relâche. Ils donnent du sens à ces fins de représentations dont nous ressortons exténués, souvent à bout de forces.
Notre engagement trouve une reconnaissance si gratifiante à l’endroit de ces nouvelles générations qui continuent à croire en la puissance salvatrice du théâtre. Avec le public, nous construisons une communauté qui a soif d’histoires, de rêve, de poésie et qui recherche dans la représentation théâtrale une expérience proche du rituel, voire du sacré. Ce sont des temps de tous les possibles, de tous les rêves : puisque ce monde se meurt, de nouveaux mondes attendent d’être inventés.
Louis Arene est comédien, metteur en scène et plasticien. Il fait ses études au lycée Claude Monet, où il rencontre Emmanuel Demarcy-Mota avec lequel il jouera par la suite dans plusieurs spectacles (Le Diable en Partage et Marcia Hesse de Fabrice Melquiot, Peine d’Amour Perdue de Shakespeare) . Il se forme ensuite à l’École du jeu (École de théâtre de Paris) puis entre au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique. Il a pour professeurs Alain Françon, Dominique Valadié, Michel Fau, Mario Gonzalez, Christiane Cohendy, Caroline Marcadé… Il se passionne très vite pour le travail du corps et un théâtre physiquement engagé. La danse et l’improvisation seront très tôt présents dans ses travaux.
En sortant du Conservatoire, il écrit, met en scène et interprète son premier spectacle, le solo La Dernière Berceuse, qui obtient le Prix des Arts de l’Académie Nationale d’Art Dramatique Silvio d’Amico de Rome et le Prix du Jury 2011 du festival Passe-Portes de l’île de Ré.
Pensionnaire de la Comédie-Française entre 2012 et 2016, il y met en scène et joue La Fleur à la bouche de Pirandello. Il y joue pour de nombreux metteurs-en-scène : Muriel Mayette, Christian Hecq et Valérie Lesort, Clément Hervieu-Léger, Giorgio Barberio Corsetti, Jean-Yves Ruf…
En 2015, il créé les masques de Lucrèce Borgia de Victor Hugo dans la mise-en-scène de Denis Podalydès. En dehors de la Comédie-Française, il joue pour Philippe Calvario, Laurent Hatat, Cosme Castro et Jeanne Frankel, Annabelle Simon, Dominique Catton, Mélodie Berenfeld…
En 2012, il fonde le Munstrum Théâtre avec Lionel Lingelser, compagnie au sein de laquelle il est metteur en scène, acteur, scénographe et créateur de masques. Louis Arene monte notamment Le Chien, La Nuit et le Couteau (2016) de M. von Mayenburg et 40° Sous Zéro (2019), diptyque autour des Quatre Jumelles et de L’homosexuel ou la difficulté de s’exprimer de Copi et Zypher Z (2021), création mobilisant toute l’équipe du Munstrum, écrite en collaboration avec Kevin Keiss.
Avec Lionel Lingelser il co-signe la mise en scène de L’Ascension de Jipé (2014) et Clownstrum (2018) et intervient comme collaborateur artistique sur le solo Les Possédés d’Illfurth (2021).
En 2022, à la Comédie-Française, il monte Le Mariage Forcé de Molière. En 2025, avec le Munstrum, il créera le spectacle Makbeth, d’après l’œuvre de Shakespeare.
Au cours de la saison 2019 – 2020, il est intervenant metteur en scène à l’Université Bordeaux-Montaigne, auprès des étudiants en deuxième année. En 2023 il intervient comme metteur en scène et pédagogue à L’Académie de l’Union à Limoges, à l’ENSATT à Lyon et à l’ESCA à Asnières.
Illustrateur, il a publié un livre pour enfants, Histoires et Célèbres Inconnues (2007), avec Fabrice Melquiot. Il prête régulièrement sa voix pour des livres audios des Editions Gallimard et Thélème.
Né à Mulhouse , Lionel Lingelsier commence ses études de théâtre en intégrant la Classe Libre des Cours Florent. En 2006, il entre au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris.
Parallèlement, il joue au Théâtre du Rond-Point sous la direction de Jean-Michel Ribes dans Musée Haut Musée Bas. En 2006, il participe à la création de la compagnie Lalasonge dirigée par Annabelle Simon et joue dans La Dispute de Marivaux ainsi que dans un cabaret autour de Dario Fo.
En 2009 et 2010, il interprète le rôle titre dans Les Fourberies de Scapin, mis en scène par Omar Porras et part en tournée internationale. Cette rencontre lui fait poursuivre son travail sur le masque avec le Théâtre Nomade autour d’une création collective, La Dernière Noce. En 2011, il joue dans Une Visite inopportune de Copi sous la direction de Philippe Calvario au Théâtre de l’Athénée. Il rejoint en 2012 le Théâtre du Phare dirigé par Olivier Letellier pour le spectacle solo Oh Boy ! (moliérisé en 2010) ainsi que la création Un Chien dans la tête.
En 2016, il joue dans le spectacle de Pauline Ribat Depuis l’Aube, Ôde aux clitoris. Il rejoint le Collectif Les Possédés sous la houlette de Rodolphe Dana en septembre 2017 pour Price, adaptation du roman de Steve Tesich.
En 2012, il crée la compagnie Munstrum Théâtre à Mulhouse aux côtés de Louis Arene, alors pensionnaire de la Comédie-Française. Le Munstrum Théâtre a depuis présenté L’Ascension de Jipé (2014), Le Chien, la Nuit et le Couteau de Marius von Mayenburg (2016), 40° sous Zéro (2019), diptyque autour de L’Homosexuel ou la difficulté de s’exprimer & Les Quatre Jumelles de Copi, et à l’automne 2021, Zypher Z, mis en scène par Louis Arene.
Au sein de la compagnie, Lionel Lingelser crée deux formes de micro-théâtre pour la Nuit des Compagnies à Mulhouse, Intempéries (2015) et Leaks (2016). Il co-met en scène avec Louis Arene Clownstrum (2018). En 2021, il met en scène et joue dans Les Possédés d’Illfurth, forme solo co-écrite avec Yann Verburgh. En 2022, il est le collaborateur à la mise en scène de Louis Arene pour Le Mariage Forcé, de Molière, qui sera créé en mai au Studio-Théâtre de la Comédie- Française.
Au cinéma, il fait ses premiers pas dans 15 ans et demi de F. Desagnat et T. Sorriaux et à la télévision sous la direction de Joël Santoni et Philippe Monnier. En 2015, Lionel Lingelser tourne son premier grand rôle au cinéma au côté de Gérard Depardieu dans le film Big House de Jean-Emmanuel Godart ainsi que dans la série américaine Outlander où il joue le personnage de Louis XV. Il joue également dans la série Netflix Osmosis et dans le dernier film de Katia Lewkowicz.
Pour Radio France, on le retrouve dans des fictions adaptées et réalisées par Cédric Aussir, ou encore Benjamin Abitan. Sa passion pour le masque l’amène à développer tout un pan pédagogique autour du théâtre physique, du corps et des techniques masquées. Il intervient en milieu scolaire (collèges et lycées) ainsi qu’auprès des amateurs. Il est notamment intervenu à l’Université de Strasbourg, à la Sorbonne Paris 3, à l’Université de Rennes 2 et est invité avec Louis Arene à l’Université de Princeton aux États-Unis pour un workshop autour du travail du masque. Il enseigne deux ans au LFTP (Laboratoire de Formation au Théâtre Physique) à Montreuil et intervient sous forme de workshops au Conservatoire de Mulhouse. Avec la Filature, il intervient à la Maison d’arrêt de Mulhouse en 2018 et crée un spectacle avec les détenus aux côtés de Vladimir Perrin. En 2019, ils réalisent avec Claudius Pan un film autour de ce stage.
Tous deux formés au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris, Lionel Lingelser et Louis Arene créent le Munstrum Théâtre, en Alsace, en 2012.
Depuis près d’une dizaine d’années, ils ont constitué une bande d’acteurs, de créateurs et de techniciens qui a su développer son propre langage. Entre créations originales et mises en scène de textes contemporains, la singularité de leur travail s’exprime par un geste esthétique puissant et une radicalité poétique au service de thématiques sociétales fortes.
Comme un fil rouge qui relie chaque création, la compagnie invente des mondes « d’après ». Après la catastrophe, le point de non-retour. Ils sont une projection chaotique des angoisses contemporaines. Et cependant ils portent toujours en eux la possibilité d’un changement. Ici, le corps est transformé et hybridé, il devient l’expression vivante du poème théâtral qui dans un même mouvement, fait se rejoindre le fond et la forme.
Un travail méticuleux et organique sur le sens et la langue, se combine à une recherche visuelle et plastique ambitieuse. Les images et les corps produisent une dramaturgie sensorielle et émotionnelle. La sculpture, la peinture, la musique, la danse s’entrechoquent dans des spectacles polymorphes ou mauvais et bon goût n’ont plus de sens mais deviennent un langage esthétique au delà des normes et des codes.
En nous offrant une plongée en nous-même, le masque nous met face à nos propres monstres. De l’obscurité et du chaos émergent des figures de légère anticipation, familières et inquiétantes. Par un effet de miroir déformant, le monstre sur la scène devient le monstre en nous. Dans une transe joyeuse et dévastatrice est célébré un théâtre de la catastrophe et de la cruauté certes, mais un théâtre du rire et de la surprise avant tout.