Aventure en milieu scolaire avec le spectacle 8M3 de Michel Kelemenis dans le cadre de l’ E.A.C. (Éducation Artistique et Culturelle).
Alors que nous traversons ce 2ème confinement à rideau baissé et portes fermées, il nous a semblé plus que jamais urgent de réactiver notre lien, lieux culturels et artistes, avec le public.
C’est animé par cette volonté que nous avons organisés le 17 novembre au Collège du Vigneret au Castellet et le 7 décembre au Lycée Beaussier de la Seyne-sur-Mer, quatre représentations du dernier spectacle, imaginé et scénographié par le chorégraphe Michel Kelemenis , directeur du KLAP Maison pour la danse à Marseille.
8m3
« une riposte d’artistes pour amortir, en s’en emparant, l’atteinte portée au corps » pièce créée par et pour sept danseurs.
Moment privilégié où danseurs-chorégraphes, chorégraphe, collégiens et lycéens se sont retrouvés autour de 3 solos de danse joués dans le respect des gestes barrières.
Pour le collège du Vigneret : Alexandre Lesouëf, Ana Perez et Aurore Indaburu (pour Michel Kelemenis).
Pour Le lycée Beaussier : Alexandre Lesouëf, Ana Perez et Aurore Indaburu (pour Michel Kelemenis).
Ce sont ces mêmes limites, ce cadrage, que Michel Kelemenis et ses quatre danseurs-chorégraphes de la région mettent au cœur de 8m3. Formule d’application de cette distanciation physique, métaphore du confinement, 8M3 s’empare de l’atteinte portée au corps engagé et évoque l’espace dont chacun doit disposer pour être déconfiné.
Les collégiens et lycéens traversent à chacun de ces solos d’une dizaine de minutes, le confinement stylisé et réinventé par chaque danseur.
Sur fond de bulletin météo marine, ils se plongent dans l’espace lointain et étranger de De là à De là au côté de Corinne Pontana.
Dans Seul et Après, ils sont intrigués par Alexandre Lesouëf, qui caché par un masque de roses rouges sur le visage, entame une chorégraphie repoussant ses propres limites dans une physicalité débridée et éperdue.
Dans Carrito, ils partagent l’espace exigu d’Anna Pérez, où se déploie l’imaginaire comme dans cette chambre d’enfant où se rêve le monde.
Enfin, ils rencontrent L’Ingénue sorcière, Aurore Indaburu, pour laquelle Michel Kelemenis s’empare de la musique de l’apprenti sorcier de Paul Dukas et orchestre une série de mouvements frénétiques incontrôlables, écho à notre humanité dont l’ambition et ses excès déséquilibrent le monde et ne se maitrisent plus.
Collégiens de cinquième et de troisième, élèves de terminale arts plastiques, de terminale lettres ou encore de seconde option théâtre, chacun a pu échanger avec les artistes à la suite des représentations. Le processus de création, le rapport au confinement ou encore le parcours respectif de chaque danseur ont été autant de thématiques soulevées par tous ces élèves face à cette riposte artistique dans laquelle sensation d’oppression et liberté d’expression coexistent.
Nous remercions vivement Frédéric Lassare Principal du Collège du Vigneret et Laurent Le Drezen Proviseur du Lycée Beaussier ainsi que leurs équipes pédagogiques pour leur investissement.
Alice Pernes & Sybille Canolle