Elles ont une passion commune pour Bérénice. Carole Bouquet l’a interprétée en 2008. Muriel Mayette-Holtz a mis en scène ce chef-d’œuvre à la Comédie-Française. Le succès de leur nouvelle adaptation est à la hauteur du défi relevé: celui d’apporter de la modernité à la puissance des alexandrins.
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Bérénice, reine de Palestine, et Titus, empereur de Rome, sont amoureux. Mais dès qu’il accède au trône, il comprend que les Romains n’accepteront jamais une reine étrangère. Entre amour et pouvoir, Titus renonce à Bérénice. Incapable de l’affronter, il demande à Antiochus de lui annoncer la séparation. Muriel Mayette-Holtz n’a gardé de cette tragédie de Racine que les éléments essentiels. Dans une mise en scène épurée, contemporaine, où la musique joue un rôle important, le trio donne à voir une myriade de sentiments qui font de cette pièce une grande histoire d’amour.
Texte Jean Racine
Mise en scène Muriel Mayette-Holtz
Avec Augustin Bouchacourt, Carole Bouquet, Frédéric de Goldfiem, Jacky Ido et Ève Pereur
Décor et costumes Rudy Sabounghi
Lumière François Thouret
Musique Cyril Giroux
Assistanat à la mise en scène Laure Sauret
Assistanat aux costumes Quentin Gargano-Dumas
Construction décor Ateliers du Théâtre National de Nice – CDN Nice Côte d’Azur
Production Théâtre National de Nice – CDN Nice Côte d’Azur
Photos © Sophie Boulet et © Virginie Lançon (Photo 4 slider)
Texte © Vanessa Asse
J’ai déjà mis en scène ce chef-d’œuvre de Racine il y a quelques années à la Comédie-Française. Le plaisir était de raconter une grande histoire d’amour, le défi était de partager la puissance des alexandrins… Mais cela ne fut pas suffisant, c’est un texte que l’on voudrait remonter chaque année pour y traquer les infinis lapsus, la contradiction des sentiments : comment dire ce que l’on tait ? Comment réfléchir avec le cœur ? Comment chanter en susurrant et jouer jusqu’à l’évanouissement ?
Racine propose une caresse brutale de mots échangés, « J’ai tout fait pour l’amour » ou « J’étouffais pour l’amour »…
Mettre en scène la pièce signifie chercher dans l’indicible et ne pas se perdre en musique, tout en étant mélodieux ; c’est du son que surgissent les vrais sens. Il s’agit surtout de mettre en lumière la différence des deux héros, l’un se retranche derrière le devoir et l’autre aime !
Bérénice ou le désir d’une femme pour un homme.
Muriel Mayette-Holtz
Carole Bouquet porte remarquablement la tristesse majestueuse de son personnage. Nous plongeons tête la première dans cette symphonie des sentiments. Le Figaro
D’une limpidité et d’une efficacité quasi-cinématographiques, la mise en scène donne corps aux mouvements du cœur et des mots avec précision et élégance. La Terrasse
Classique dans sa forme, la mise en scène ciselée de Muriel Mayette-Holtz révèle ses contours tragiques, noirs, dans les détails. Face à une majestueuse Bérénice qu’incarne Carole Bouquet, Frédéric de Goldfiem dévoile un jeu subtil et juste, dont le minimalisme maîtrisé fait mouche. L’Œil d’Olivier
Muriel Mayette-Holtz est comédienne et metteur en scène. Ancienne élève de Michel Bouquet, de Claude Régy et de Bernard Dort, elle a été professeur au Conservatoire national supérieur d’Art dramatique entre 1996 et 2005. Entrée comme actrice à la Comédie-Française en 1985 après une formation au Conservatoire national supérieur d’Art dramatique, elle est nommée 477e sociétaire en 1988.
Elle a travaillé notamment avec Matthias Langhoff, Jacques Lassalle, joué les plus grandes pièces du répertoire et mis en scène plus de quarante spectacles. Elle devient la première femme à diriger la troupe comme administratrice générale, de 2006 à 2014. Après un détour par Rome comme directrice de la Villa Médicis pendant trois ans, elle est reçue à l’Académie des beaux-arts dans le fauteuil de Maurice Béjart, en mai 2017. Directrice du CDN Nice Côte d’Azur depuis novembre 2019, elle retrouve, à Nice, la scène, le théâtre, son métier depuis ses quatorze ans et projette d’y mettre en valeur les grands textes du répertoire de l’Europe de la Méditerranée. À compter du 1er janvier 2023, Muriel Mayette-Holtz, de la section des membres libres de l’Académie, a été élue directrice de la Villa Ephrussi de Rothschild.
Muriel Mayette-Holtz est membre de l’Académie des beaux-arts, Chevalier de la Légion d’honneur, Chevalier de l’Ordre national du Mérite, Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres.
Après ses études, Carole Bouquet intègre rapidement le Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris. Elle est alors remarquée par Buñuel, qui la fait tourner dans Cet obscur objet du désir (1977) dans lequel elle partage le rôle principal féminin avec Angela Molina.
James Bond girl dans Rien que pour vos yeux aux côtés de Roger Moore en 1981, Carole Bouquet incarne ensuite la Mort en personne dans Buffet froid de Bertrand Blier. La jeune actrice exerce ainsi un fort pouvoir de fascination, qu’elle met au service des oeuvres les plus singulières, comme Le Jour des idiots de l’Allemand Werner Schroeter, Double messieurs (1986), deuxième opus du comédien Jean-François Stévenin ou encore le futuriste Bunker Palace Hotel (1989) de Enki Bilal. En 1985, elle est nommée au César du Meilleur second rôle pour Rive droite, rive gauche avec Gérard Depardieu, qu’elle retrouvera à l’occasion de Trop belle pour toi qui lui vaudra le César de la Meilleure actrice en 1989. Carole Bouquet s’adonne à tous les registres, elle prend part à des comédies acides telles que Tango (1993) de Patrice Leconte, elle incarne une grande figure de la Résistance dans Lucie Aubrac de Claude Berri (1997), une héroïne romantique dans Un pont entre deux rives (1999), film co-réalisé par Gérard Depardieu, ou encore une épouse inquiète dans le thriller Feux rouges (2004).
En 2014, la comédienne est choisie pour présider la 31e cérémonie de remise des Césars avant de tenir le haut de l’affiche d’Aurore, le conte dansé de Nils Tavernier. Elle se prête également aux séries télévisées dans Rosemary’s Baby de Agnieszka Holland dans le rôle de Margaux Castevet (2014), Les hommes de l’ombre de Frédéric Garson (2016) ou encore dans La Mante dirigée par Alexandre Laurent et plus récemment dans Voyez comme on danse en 2017, film de Michel Blanc.
Enfin, sa carrière théâtrale lui permet d’endosser de grands rôles classiques du répertoire de Racine notamment Phèdre en 2002 mise en scène par Jacques Weber, Bérénice en 2008 mise en scène par Lambert Wilson, mais également dans un registre plus récent dans Home de David Storey en 2015 et dans Dispersion mise en scène par Gérard Desarthe en 2016.
Au cinéma, Carole Bouquet a joué dans le succès Chambre 212 de Christophe Honoré, ainsi qu’à la télévision dans la série Grand Hôtel. Dernièrement, Carole Bouquet a été à l’affiche du film de David et Stéphane Foenkinos, Les Fantasmes et dans la nouvelle saison d’En Thérapie diffusée sur Arte.