Théâtre
La langue d’Aimé Césaire demande à être dite autant qu’elle est faite pour être entendue. Une poésie vivante, riche, luxuriante et tout à la fois précise, tranchante, même quand elle joue à nous surprendre par l’inventivité de sa musique.
Cahier d’un retour au pays natal est un texte symbolisant la fierté ainsi que la dignité retrouvée des peuples noirs à travers le monde. La poésie comme arme, comme richesse et foisonnement, pour redonner la parole à tous les opprimés. Aimé Césaire affirme ici l’égale dignité de tous les humains et de toutes les cultures. Car ici, l’inventeur est clairement un génie. Marqué du sceau de son impatience, de sa révolte devant les coltis infranchissables du préjugé et de la sottise, devant la violence, celles que subissent non seulement les peuples noirs mais tous les peuples dominés, reniés dans leur humanité, un homme-juif, un homme-cafre, un homme hindou de Calcutta, un homme de Harlem qui ne vote pas et dont l’auteur dénonce l’asservissement. Aimé Césaire a posé pour les générations à venir les ferments d’une nouvelle fraternité toujours à refaire.
Texte Aimé Césaire
Mise en scène Daniel Scahaise
Avec Étienne Minoungou
Assistanat à la mise en scène François Eboule
Production La charge du Rhinocéros, Théâtre en Liberté et compagnie Falinga
Photo © Adrian Zapico et Carmine Penna
