Calek
Théâtre

Calek

D'après Calek Perechodnik — Charles Berling

« Je vous demande de considérer ces mémoires comme une ultime confession. Je ne me fais aucune illusion. Tôt ou tard, je partagerai le sort de tous les Juifs de Pologne. » Dans ce spectacle, créé à la Maison de la Poésie en 2014, Charles Berling met en scène les mémoires de Calek Perechodnik.

Calek
Lieu
  • Châteauvallon
  • Studios du Baou
Accessibilité
  • Pour tous
    • dès 14 ans
  • Dates Durée estimée 1h10
  • mardi 25 mars 2025 19:30
  • mercredi 26 mars 2025 19:30
Tarifs
  • Plein tarif 30 €
  • Tarif adulte avec la carte Châteauvallon-Liberté 20 €
  • Tarif partenaire (CSE et Associations culturelles partenaires) 20 €
  • Tarif - 30 ans 15 €
  • Tarif - 18 ans 10 €
  • Tarif solidaire 5 €

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Informations pratiques

Après l’invasion allemande, la ville d’Otwock, où vit une importante communauté juive, se retrouve au coeur du Gouvernement général de Pologne. Fin 1940, Calek Perechodnik, sa femme Anna et leur fille Athalie sont alors obligés de quitter leur logement et de s’entasser dans le ghetto de la ville. Deux ans plus tard, lors de « l’Action de liquidation », la famille de Calek est déportée. Après son évasion, il trouve refuge dans un appartement à Varsovie et commence l’écriture de ses mémoires. Il meurt à la fin de l’été 1944 lors de l’insurrection de Varsovie, après avoir confié son journal à un ami polonais.

En 2009, Charles Berling rencontre Robert Badinter qui lui fait découvrir le journal de Calek Perechodnik. Il lui demande d’adapter, de mettre en scène et de jouer ce texte majeur, élément fondamental et incontournable de notre mémoire collective. Un théâtre nécessaire, puissant et hautement sensible à un moment où notre vieille Europe voit réapparaître les démons du racisme, de l’antisémitisme et de l’intolérance.

Production Châteauvallon-Liberté

D’après les mémoires de Calek Perechodnik
Traduction Paul Zawadzki
Adaptation Charles Berling et Sylvie Ballul
Mise en scène et interprétation Charles Berling
Avec la complicité de Sylvie Ballul
Musique György Ligeti
Assistanat à la mise en scène Léa Ortelli

Production Châteauvallon-Liberté, scène nationale
Source du manuscrit Yad Vashem, the Holocaust Martyrs’ and Heroes’ Remembrance Authority, Jérusalem
Cette lecture-spectacle a été créée à la Maison de la Poésie en 2014

Photo © Daniel Kapikian — Communauté du Pays d’Aix

Il y a quelques temps, un grand connaisseur de l’histoire de la Shoah m’a fait découvrir le journal de Calek Perechodnik. Il m’a demandé d’en faire l’adaptation, de le jouer et de le mettre en scène. Il m’a fallu plusieurs jours pour achever la lecture de ce manuscrit laissé à la postérité par cet ancien membre de la police juive, tant ce qu’il décrit est insoutenable. Il est cependant des textes majeurs auxquels on sait qu’on n’échappera pas. Calek est de ceux-là, mais il est aussi un élément fondamental et incontournable de notre mémoire collective. Il m’est donc apparu essentiel de le porter au jour.

Le théâtre, à un moment où notre vieille Europe voit réapparaître les démons du racisme, de l’antisémitisme et de l’intolérance, se doit de s’emparer de ce sujet brûlant. Représenter le récit poignant de cet homme atrocement broyé par le système nazi, comme des millions d’autres victimes, est une entreprise périlleuse et très délicate, je ne le sais que trop. Mais il y a dans cette réalisation, je crois, la promesse d’un théâtre nécessaire, puissant et hautement sensible.

Charles Berling

[…] Perechodnik demande à Wladysław Błażewski, « Magister » de publier les cahiers de mémoires Confessions qui se trouvent en sa possession, tout en précisant qu’il ne s’agit que d’une « obligation morale, car il peut s’avérer qu’ils ne se prêtent pas à la publication », sans doute en raisons des faiblesses littéraires du texte. De même, dans les dernier mots de l’épilogue, il exprime sa crainte : « il se pourrait que ces mémoires s’avèrent trop faibles, trop pâles comparées à la tragédie juive ».

Pourrions-nous exprimer quelque part cette volonté morale de témoigner ? En laissant de côté les considérations générales, elle me parait très importante dans le cas particulier de Perechodnik, précisément parce que le personnage s’accable lui-même en se décrivant comme un être hétéronome, pensant peu, ou mal, à la remorque des situations, suiviste…

En allant trop vite en ces matières à la fois sensibles et complexes, je dirai la chose suivante : bien entendu, si on se situe dans une morale de l’obéissance ou de la conformité, Perechodnik peut être sauvé. Mais si on se situe dans une morale de la liberté humaine (et donc de la responsabilité), on ne peut plus le sauver. Un peu comme Joseph K, il est coupable non pas parce qu’il fait quelque chose, mais précisément parce qu’il n’a rien fait, ni oeuvre, ni action d’amélioration du monde…

Or, dans cette perspective-là, la seule chose qui fasse œuvre/action dans la vie de Perechodnik, c’est… son texte. Autrement dit, c’est en faisant œuvre d’écrire et de témoigner, y compris en se montrant sous un jour accablant, qu’il retrouve la dimension d’autonomie ou de liberté qui fait la vocation humaine dans les morales de la liberté. Et donc, ce devoir d’écrire, de témoigner, puis l’injonction morale faite à Błażewski de publier son récit apparaissent comme la pierre angulaire du « salut laïc » du personnage.

Voilà pourquoi, à mes yeux, le témoignage de Perechodnik est en réalité crucial. Mais ne donne-t-il pas également une signification particulière au choix de le mettre en scène au théâtre aujourd’hui ?

Paul Zawadski

Charles Berling découvre le théâtre à quinze ans en jouant au sein de l’atelier théâtre, créé par son frère aîné, Philippe Berling, au lycée Dumont-d’Urville de Toulon. Après son baccalauréat, il suit une formation de comédien à l’INSAS à Bruxelles puis intègre la Compagnie des Mirabelles et le théâtre national de Strasbourg dirigé par Jean-Louis Martinelli.

En parallèle à une carrière théâtrale, aux côtés des plus grands metteurs en scène (Moshe Leiser, Jean-Pierre Vincent, Bernard Sobel, Claude Régy, Alain Françon, Jean-Louis Martinelli, Ivo van Hove etc…), Charles Berling se fait connaître du grand public par le film Nelly et Monsieur Arnaud de Claude Sautet et surtout, en 1996, Ridicule de Patrice Leconte. Il alterne films populaires (Père et Fils, 15 août, Le Prénom, Trois jours et une vie…) et d’auteur (L’Ennui, L’Heure d’été…).

Ce comédien revendiquant sa liberté s’investit dans des aventures collectives qui lui donnent l’opportunité de prendre des responsabilités dépassant celle du jeu. Avec plus de cinquante rôles au théâtre, tout autant au cinéma, et plusieurs mises en scène, sa curiosité et ses désirs éclectiques ne tarissent pas et l’amènent sur le terrain de l’écriture (son premier roman, édité en 2011, empruntant son titre à Camus, Aujourd’hui, maman est morte, reçoit le prix Jean- Jacques Rousseau ; Un homme sans identité est lui édité en 2018) et sur celui de la chanson avec son album Jeune Chanteur, en 2012, dont il écrit la totalité des textes et à l’occasion duquel il se produit sur scène.

Il aborde la mise en scène dans les années 1990 et monte Dreck de Robert Schneider en 1997, puis Caligula d’Albert Camus, Fin de Partie de Samuel Beckett, Gould Menuhin spectacle théâtral et musical, Calek en 2014. En 2015, Charles Berling est à l’affiche de Vu du pont d’Arthur Miller, mis en scène par Ivo van Hove à l’Odéon – Théâtre de l’Europe, un rôle pour lequel il obtient le Molière du comédien dans un spectacle de théâtre public. Il a joué dans la reprise d’ART de Yasmina Reza, au Théâtre Antoine à Paris et en tournée partout en France en 2018-2019. Après la mise en scène et l’interprétation principale de la pièce de Bernard-Marie Koltès, Dans la solitude des champs de coton en 2016, il a conçu et mis en scène une adaptation du film de Jean-Luc Godard, Vivre sa vie en 2019.

En 2010, la ville de Toulon confie à Charles et Philippe Berling la direction du Théâtre Liberté qui ouvrira ses portes au public en 2011. En 2015, le Liberté, alors co-dirigé par Charles Berling et Pascale Boeglin-Rodier, et Châteauvallon dirigé par Christian Tamet, obtiennent ensemble le label Scène nationale, sous le nom de Châteauvallon-Liberté, scène nationale. En 2018, ces deux institutions culturelles majeures de l’agglomération toulonnaise sont réunies par une même direction, assurée depuis 2020 par Charles Berling seul, tout en poursuivant son activité artistique.

Au théâtre, il joue dans l’une des dernières créations de Pascal Rambert Deux amis (première le 9 juillet 2021 au Festival d’été de Châteauvallon).

Il a créé avec Bérengère Warluzel au Festival OFF d’Avignon 2021 Fragments d’après des textes d’Hannah Arendt. Il tourne dans toute la France avec Les Parents terribles, d’après Jean Cocteau dans une mise en scène de Christophe Perton, aux côtés de Muriel Mayette-Holtz, Marie de Medeiros, Émile Berling et Lola Créton.

Il a tourné pour la télévision dans l’adaptation de L’Île aux trente cercueils de Maurice Leblanc et partage l’affiche avec Isabelle Adjani et Pierre Niney dans Mascarade réalisé par Nicolas Bedos et présenté hors-compétition au Festival de Cannes 2022. En 2023, il tourne pour France Télévision le téléfilm L’Enchanteur, réalisé par Philippe Lefebvre, et présenté en compétition lors du dernier Festival
de la Fiction de La Rochelle.

Il adapte au théâtre avec Philippe Collin et Violaine Ballet le podcast à succès de France Inter : Léon Blum, une vie héroïque, écrit et réalisé par Philippe Collin. Cet évènement théâtral participatif a été présenté pour la première fois au Printemps des Comédiens 2023 à Montpellier. Il est en tournée dès 2024 avec de nombreuses dates dont une à Châteauvallon-Liberté, scène nationale et une à l’Assemblée nationale.

En 2023, il joue également aux côtés d’Emmanuelle Bercot dans la nouvelle création d’Ivo van Hove Après la répétition / Persona, créée au Printemps des Comédiens.

En mai 2024 il présentera Montessori, mise en scène adaptée et interprétée par Bérengère Warluzel et en mars 2025, sa nouvelle création Lost and Found / C’est si simple l’amour d’après l’oeuvre de Lars Norén à Châteauvallon-Liberté, scène nationale.