Jonathan Capdevielle revisite avec brio l’œuvre d’Albert Camus, rendant toute sa complexité au personnage de Caligula dans une flamboyante interprétation. Une adaptation à la fois fidèle au texte et audacieuse sur les contradictions de la liberté et l’exercice du pouvoir.
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En partenariat avec le réseau Mistral, une navette BUS, offerte, vous transporte de la place de la Liberté jusqu’à Châteauvallon les soirs de spectacle au Théâtre couvert.
Départ de l’arrêt Liberté à 18h50.
Réservation nécessaire et possible jusqu’à la veille du spectacle, par téléphone au 09 800 840 40 ou lors de votre réservation sur internet.
Chaque soir de représentation, l’équipe Les Têtes d’ail vous propose désormais une petite restauration locale et de saison, pour manger sur le pouce ! Vous avez la possibilité de vous restaurer au moins une heure avant le spectacle et à l’issue.
Tout commence dans une calanque. À l’abri du soleil méditerranéen, la petite société romaine, en maillot de bain, se prélasse. Tout lui semble paisible. Jusqu’à l’arrivée de Caligula. L’empereur, qui n’a régné que quatre années, a laissé derrière lui l’image d’un tyran cruel.
Dans cette version, Jonathan Capdevielle dresse le portrait d’un idéaliste déçu, romantique et absurde. Un Caligula qui aime le travestissement, les exécutions sommaires et les orgies. Sur scène, danse, musique et chant enrichissent le récit de Camus. Tous font résonner les désirs et les angoisses de l’homme. De quoi donner au despote une aura autant détestable qu’inattendue.
Texte Albert Camus
Conception et mise en scène Jonathan Capdevielle
Assistante à la mise en scène Christèle Ortu
Avec Adrien Barazzone, Jonathan Capdevielle, Dimitri Doré, Jonathan Drillet, Michèle Gurtner, Arthur B. Gillette en alternance avec Ignacio Plaza Ponce, Jennifer Eliz Hutt, Jérôme Masson, Anne Steffens et Jean-Philippe Valour
Musique live Jennifer Eliz Hutt et Arthur B. Gillette en alternance avec Ignacio Plaza
Composition et mise en espace sonores Vanessa Court
Régie son Vanessa Court ou Johann Loiseau
Lumière Bruno Faucher
Régie lumière Bruno Faucher ou David Goualou
Musique originale Arthur B. Gillette et Jennifer Eliz Hutt
Création costumes Colombe Lauriot Prévost
Atelier costumes Caroline Trossevin
Habillage Cara Ben Assayag ou Coline Galeazzi
Conception scénographie Nadia Lauro
Chorégraphie Guillaume Marie
Régie générale Jérôme Masson
Régie plateau Léa Bonhomme ou Clémence Roudil
Régie surtitres Christèle Ortu ou Guillaume Marie
Coachs italien Lavinia Lucia Marziale et Chiara Bucher
Construction scénographie Ateliers Nanterre – Amandiers / Marie Maresca, Vincent Garnier, Charlotte Wallet, Michel Arnould, Jules Cruveiller, Myrtille Pichon, Nina Michel et Albin Farago
Traduction Camilla Diez
Production, diffusion, administration Fabrik Cassiopée – Manon Crochemore, Mathilde Lalanne et Isabelle Morel
Production déléguée Poppydog
Coproduction T2G, centre dramatique national de Gennevilliers / Festival d’Automne à Paris / Théâtre des 13 vents centre dramatique national de Montpellier / Le Quartz scène nationale de Brest / Chateauvallon Liberté Scène nationale / Le Parvis, scène nationale de Tarbes / Comédie de Béthune CDN / L’Onde Théâtre – Cinéma Vélizy Villacoublay / Centre Dramatique National Besançon Franche Comté / Maillon – Théâtre de Strasbourg – Scène européenne / Théâtre Nanterre-Amandiers-CDN
Avec l’aide de la Région Ile-de-France, au titre de l’aide à la création
Jonathan Capdevielle est artiste associé au T2G Théâtre de Gennevilliers, Centre Dramatique National
L’association Poppydog est soutenue et accompagnée par la Direction régionale des affaires culturelles d’Ile-de-France et le ministère de la Culture, au titre du conventionnement.
Photos © Marc Domage
Texte © Vanessa Asse
Cette pièce de Camus m’intéresse particulièrement car elle questionne tout autant l’endroit du pouvoir et ses vices que le sens à donner au sentiment amoureux, à la mort, au tragique ; ces grandes thématiques sont explorées à travers le geste artistique impulsé par le personnage de Caligula.
Il y a quelques similitudes entre le César raconté par Suétone et le personnage de Camus. Par exemple, l’auteur emprunte à la folie délirante et à la paranoïa de l’empereur décrites dans les récits de Suétone, notamment dans les Douze Césars. Son goût pour le travestissement, les exécutions sommaires ou les orgies s’en inspire également. Mais, loin d’en faire uniquement un empereur cruel et sanguinaire, le Caïus de Camus apparait aussi subtil, sensible, et émotionnellement tourmenté. Déçu de l’état du monde, il se met en scène dans une pièce qui, acte après acte, crée les conditions parfaites de la destruction, et sème le chaos au cœur de l’institution politique, rythmée par les questions régaliennes, les impôts et les lois agraires.
Un empereur artiste au pouvoir, qui exerce sa tyrannie, en imposant les règles d’un jeu absurde, drôle, pervers, cruel, et sans limite. Il met à l’épreuve son entourage rompu à l’exercice de la politique et, non sans humour, il déstabilise ses patriciens et fait tomber les masques d’un système vieillissant, tout en s’attachant avec passion à la jeunesse, notamment à travers ses échanges avec le personnage de Scipion. Utilisant l’art comme une forme nécessaire pour définir sa perception du monde et du futur, il prend en charge un royaume dans lequel « l’impossible est roi », dans le but de contrebalancer un constat qu’il exprime : « de quoi me sert ce pouvoir si étonnant si je ne puis changer les choses (…) que la souffrance décroisse et que les êtres ne meurent plus (…) Les hommes meurent et ils ne sont pas heureux ». Le Caïus de Camus est un personnage ambivalent et insaisissable, désireux de faire éclater la vérité sur la condition humaine, en dénonçant les mensonges par lesquels les hommes cachent leur contingence.
J’ai lu deux versions du Caligula celle de 1941 et celle de 1958. L’œuvre de 1941 est plus poétique, romantique tandis que celle de 1958 est plus politique. Je souhaite travailler avec ces deux textes en conservant l’ordre des actes et leurs scènes et en respectant le sens que Camus donne à son œuvre. Comme il le rappelle dans une interview de 1952 : « chez certains écrivains, il me semble que leurs œuvres forment un tout où chacune s’éclaire par les autres, et où tout se regarde ».
Le désir de mettre en œuvre ce projet commence par la vision pluridisciplinaire que je me fais de cette pièce. La danse, la musique, le chant, la marionnette ou les arts plastiques, sont des disciplines qui permettent d’explorer, de réinventer et d’enrichir les questionnements profonds liés à un texte dialogué ou un récit comme celui de Camus. Pour commencer le processus de création, les sujets et les thématiques issus du texte de Camus serviront à une première étape de travail immersif avec les acteurs et actrices qui maîtrisent la transdisciplinarité et l’utilisation multiple de supports dramatiques. Nous mettrons en place avec eux différents ateliers de recherche, d’improvisation et d’écriture au plateau afin de travailler sur les différents personnages de la pièce. Nous organiserons ainsi une sorte de training d’acteur et un chantier dramaturgique, espérant développer sur scène un type de jeu instinctif et créer d’autres formes personnelles d’écriture(s). Pour cela, nous nous éloignerons donc, dans un premier temps, de l’œuvre originelle, laissant libre cours au travail d’improvisation des interprètes sur ce que la pièce nous raconte. Ceci afin de s’approprier les enjeux de l’œuvre, d’explorer le caractère des différents personnages, leur corps, leur esthétique. Nous reviendrons dans un second temps sur le texte « intact » de Camus, forts des explorations précédentes.
Je souhaite aussi travailler à plusieurs scénarios de mise en scène imposés par le personnage de Caligula. L’intérêt de ces scénarios multiples est de proposer pour chaque représentation, une des versions de la pièce initiée par le personnage principal, afin de produire sur le groupe de comédiens et comédiennes qui incarnent les autres personnages, un effet de surprise, une adaptation aux propositions de mise en scène de Caligula. Nous travaillerons également autour des techniques de dissociation corps et voix afin de multiplier les différents espaces de représentation du texte, permettant à la parole de se détacher de manière troublante du corps, le corps en état de sur-marionnette (la source du mouvement qu’implique la marionnette s’applique au corps de l’acteur). Accompagné par le chorégraphe Guillaume Marie, je souhaite entreprendre pour ce spectacle un travail approfondi sur le corps, l’incarnation du mouvement et le mouvement dansé.
Jonathan Capdevielle
Jonathan Capdevielle est né en 1976 à Tarbes et vit à Paris. Formé à l’École supérieure Nationale des arts de la marionnette, Jonathan Capdevielle est metteur en scène, acteur, marionnettiste, ventriloque, danseur, chanteur.
Il a participé à plusieurs créations, dont, entres autres : Personnage à réactiver, œuvre de Pierre Joseph (1994), Performance, avec Claude Wampler (1999), Mickey la Torche, de Natacha de Pontcharra, traduit par Taoufik Jebali, mise en scène par Lotfi achour, Tunis, (2000), Les Parieurs et Blonde Unfuckingbelievable Blond, mise en scène par Marielle Pinsard (2002), Le Golem, mise en scène de David Girondin Moab (2004), Le groupe St Augustin, Le Dispariteur, Monsieur Villovitch, Hamlet et Marseille Massacre (atelier de création radiophonique – France Culture), mise en scène d’Yves-Noël Genod (2004-2010), Bodies in the cellar, mise en scène de Vincent Thomasset (Mars 2013).
Collaborateur de Gisèle Vienne depuis ses premières mises en scènes, il est interprète au sein de presque toutes ses pièces entre 2000 et 2015 ; dans celles réalisées par Étienne Bideau Rey et Gisèle Vienne : Splendid’s de Jean Genet, Showroomdummies et Stéréotypie, et dans celles mises en scène par Gisèle Vienne I Apologize, Une belle enfant blonde, A young, beautiful blonde girl, Kindertotenlieder, Jerk, pièce radiophonique, Jerk, solo pour un marionnettiste, Éternelle idole, This is how you will disappear et The Ventriloquists Convention.
Jonathan Capdevielle travaille également en tant qu’interprète au cinéma, notamment avec Patric Chiha (Boys like us en 2014) et Safia Benahim (Le sang noir en 2018). En 2021, il tourne dans l’adaptation cinématographique de Jerk par Gisèle Vienne qui a été projeté dans de nombreux festivals. Il collabore régulièrement avec le réalisateur Sebastien Betbeder dans Ulysse et Mona en 2018, Jusqu’à l’os en 2019 ; et Tout fout le camp en 2022.
Il crée en 2007 la performance-tour de chant Jonathan Covering au Festival Tanz im august à Berlin, point de départ de sa pièce Adishatz/Adieu, créée en janvier 2010 au festival C’est de la Danse Contemporaine du Centre de Développement Chorégraphique Toulouse / Midi Pyrénées. Il répond ensuite à deux invitations. En novembre 2011, il présente Popydog, créé en collaboration avec Marlène Saldana au Centre National de la Danse – Pantin et en août 2012, sur une proposition du festival far° – festival des arts vivants de Nyon (Suisse), il propose Spring Rolle, un projet in situ avec Jean-Luc Verna et Marlène Saldana.
Avec Saga (créé en février 2015 au Parvis Scène nationale de Tarbes), Jonathan Capdevielle ouvre un nouveau chapitre du récit autobiographique en travaillant sur des épisodes du Roman familial, avec ses personnages emblématiques et ses rebondissements. Une exploration des frontières entre fiction et réalité, entre présent et passé. En novembre 2017, il signe À nous deux maintenant, une adaptation du roman Un Crime de Georges Bernanos. En 2019, il propose Rémi, une pièce tout public à partir de 8 ans, adaptée du roman Sans famille d’Hector Malot. Ces deux projets sont créés au Quai, CDN d’Angers puis présentés notamment à Nanterre Amandiers CDN dans le cadre du Festival d’Automne à Paris. En septembre 2021 il créé, Music All, cosignée avec Marco Berrettini et Jérôme Marin, présentée en Suisse notamment à l’Arsenic Lausanne puis en tournée en France, à commencer par le T2G CDN de Gennevilliers dans le cadre du Festival d’Automne à Paris. Il prépare actuellement sa prochaine création, une mise en scène de la pièce Caligula d’Albert Camus, prévue pour septembre 2023 au T2G CDN de Gennevilliers.
L’ensemble de ces projets est traversé par des thématiques communes qui évoluent au cours des créations. Notamment la construction de l’identité, les carnets intimes et la famille à travers la culture traditionnelle et la chanson populaire, l’imposture comme forme de pouvoir dévastateur, la confusion des genres et les détournements de l’ordre moral établi. Par ailleurs, en tant que metteur en scène et auteur de chacune de ses créations (œuvre originale ou adaptation), Jonathan Capdevielle attache une grande importance à la diversité des matières narratives qui passe par l’adaptation d’œuvres littéraires tout comme par l’écriture de plateau ou par l’improvisation. Le travail du son tient également une place importante dans son parcours. Cela se traduit par la sonorisation des voix et une diffusion spatialisée des sons et de la musique. Ainsi chaque projet s’inscrit dans une recherche et une écriture du son : le son pensé comme créateur d’espaces, de hors champs, de climats.
Depuis 2021, Jonathan Capdevielle est artiste associé au T2G – Théâtre de Gennevilliers et membre de l’Ensemble Associé au Théâtre des 13 vents, centre dramatique national de Montpellier.