Cher cinéma
Danse

Cher Cinéma

Jean-Claude Gallotta

Le chorégraphe Jean-Claude Gallotta n’a eu qu’une école : le cinéma. La danse, la musique, la littérature, il a su s’en approcher grâce au 7e art. Il y a tout appris : la vie et ses ressorts, le corps et les mouvements. Nombre de cinéastes ont influencé son travail. Après My Ladies Rock et My Rock, il revient avec cette nouvelle création.

Cher cinéma
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Lieu
  • Châteauvallon
  • Théâtre couvert
Accessibilité
  • Pour tous
    • dès 12 ans
  • Dates Durée estimée 1h15
  • mercredi 18 décembre 2024 20:00
  • jeudi 19 décembre 2024 20:00
Tarifs
  • Plein tarif 30 €
  • Tarif adulte avec la carte Châteauvallon-Liberté 20 €
  • Tarif partenaire (CSE et Associations culturelles partenaires) 20 €
  • Tarif - 30 ans 15 €
  • Tarif - 18 ans 10 €
  • Tarif solidaire 5 €

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Informations pratiques

Tonie Marshall, Federico Fellini, Bertrand Blier, Nanni Moretti, Jean-Luc Godard, Nadège Trebal… Ces cinéastes, très différents, ont un point commun : celui d’avoir croisé Jean-Claude Gallotta. Que leurs projets aient abouti ou non, il en garde un souvenir intense qu’il partage avec nous dans cette pièce.

La caméra s’est immiscée au milieu de la troupe de Gallotta. Ses chorégraphies ont infiltré les plateaux de tournage. Passant de l’ombre à la lumière, neuf artistes interprètent ces synergies. En duo ou bien en groupe, ils évoquent l’œuvre de ces réalisateurs et leur rendent un vibrant hommage.

Chorégraphie Jean-Claude Gallotta
Assistante à la chorégraphie Mathilde Altaraz
Textes et dramaturgie Claude-Henri Buffard
Lumières et scénographie Manuel Bernard
Avec Axelle André, Alice Botelho, Ibrahim Guetissi, Fuxi Li, Bernardita Moya Alcalde, Clara Protar, Jérémy Silvetti, Gaetano Vaccaro et Thierry Verger
Musiques originales Eric Capone et Sophie Martel

Production Groupe Émile Dubois / Cie Jean-Claude Gallotta
Coproduction Théâtre de Caen, Maison de la culture de Bourges / Scène Nationale
Avec le soutien de la MC2 : Grenoble / Théâtre des Franciscains, Béziers

Photos © Joseph Caprio
Texte © Vanessa Asse

Après avoir voisiné avec le récit mythologique (Ulysse, Pénélope), Jean-Claude Gallotta se penche aujourd’hui sur des figures plus proches, plus réelles, celles qui ont fait et font le cinéma, – elles aussi bientôt (ou déjà), mythiques ? – et qui ont joué un rôle important dans la construction de son cheminement artistique.

Le chorégraphe n’aura eu finalement qu’une école : le cinéma. La danse, la musique, la littérature, il a su s’en approcher grâce au cinéma. Il y a tout appris, la vie, et ses ressorts ; les gens, et ce qui les anime ; le corps, et ce qui le régit ; la pensée, et ce qui la colporte ; la beauté, et tout ce qu’elle guérit.

Cher cinéma se propose de retrouver quelques moments de rencontres avec des cinéastes, de se souvenir de la relation que le chorégraphe a établie avec eux, parfois éphémère mais toujours fertile, ouverte sur des projets réalisés ou seulement rêvés, fondée sur le simple désir « de faire quelque chose ensemble ». Les phrases, ou même simplement les mots, qu’il a échangés avec eux, il les cultive encore. Et c’est avec ce matériau mémoriel, sans doute assez inconsciemment, qu’il chorégraphie.

De cette complicité danse/cinéma sont nées très naturellement des apprivoisements, des emboitements, des synergies entre les deux arts. Quand le cinéma est entré dans la danse de Gallotta, il l’a fait sous différentes formes : avec des portraits filmés dans 99 duos, avec des hommages, à Vittorio de Sica dans Trois Générations, ou à David Lean dans les Chroniques chorégraphiques où les images de cinéma sont devenues des séquences à part entière ; avec Rei Dom et l’Amour en deux, où le chorégraphe s’est fait lui-même cinéaste ; avec enfin les Carnets de voyage où il s’est changé en caméraman.

Bien sûr, à son tour, sa danse a infiltré le cinéma. Quelques cinéastes ont fait « œuvre sur l’œuvre » : Claude Mouriéras avec Un chant presqu’éteint et Montalvo et l’enfant, ou Raul Ruiz avec Mammame ; d’autres ont distillé dans leurs films un peu de l’esprit gallottien par diverses citations ou collaborations : Anne-Marie Mieville dans Lou n’a pas dit non, Jean-Luc Godard dans Nouvelle Vague, Bertrand Blier dans les Côtelettes…, ou encore Nadège Trébal dans Douze mille.

Cher cinéma est alors une évocation. Une remembrance. Avec des corps, des mots, des mouvements, des lumières, peut-être des images fondues dans le noir. Un peu à la manière de ces fresques antiques qui s’effacent trop vite au contact de l’air (Roma de Fellini), Cher cinéma est une danse qui connait sa propre fugitivité. Dans les plis de sa mémoire, le grave et l’ironique se liguent sur la scène pour résister aux assauts du présent. Où il se change, si possible et sans faillir, en un bel aujourd’hui.

C.-H.B.

 Jean-Claude Gallotta, accompagné par les danseurs du Groupe Émile Dubois, se penche sur les grands noms de la pellicule qui ont marqué son cheminement artistique.(…) Une sortie de résidence pour une première ébauche chorégraphique sans frontières. Midi Libre

Après un séjour à New York à la fin des années 70 où il rencontre Merce Cunningham et découvre l’univers de la post-modern Dance (Yvonne Rainer, Lucinda Childs, Trisha Brown,…), Jean-Claude Gallotta fonde en 1979 à Grenoble – avec Mathilde Altaraz – le Groupe Émile Dubois qui devient en 1984 l’un des premiers Centres chorégraphiques nationaux, inséré dans la Maison de la culture de Grenoble, dont il sera également le directeur de 1986 à 1988.

Ulysse, 1981, lui ouvre les portes de la reconnaissance internationale, jusqu’à Shizuoka où il dirige une compagnie japonaise de 1997 à 1999. Suivront notamment Daphnis é Chloé (1982,) Hommage à Yves P. (1983), Mammame (1985), Docteur Labus (1988), Presque Don Quichotte (1999), Nosferatu (à l’Opéra de Paris, 2001). Attaché à ouvrir grand les portes de la danse contemporaine, il propose une série de pièces sur et avec « les Gens », dont Trois Générations (2004), et Racheter la mort des gestes (Théâtre de la Ville, 2012), où il mêle danseurs professionnels et personnes de tous âges, de toutes corpulences, de toutes histoires.

Puis son répertoire de plus de quatre-vingts chorégraphies s’enrichit au fil des années par le croisement de la danse avec les autres arts : le cinéma (il a lui-même réalisé deux longs-métrages), la vidéo, la littérature, la musique classique. Son Sacre et ses révolutions, en 2015, est présenté à la Philharmonie de Paris ; en 2016, il crée Volver avec la chanteuse Olivia Ruiz, à la Biennale de la danse de Lyon ; cette même année, son Groupe Émile Dubois, redevient compagnie indépendante. Il travaille également autour des figures du rock avec le triptyque My Rock, My Ladies Rock et la recréation de l’Homme à tête de chou en 2019 au Printemps de Bourges.

En 2020, il rend hommage à son premier maître, Merce Cunningham, en créant le Jour se rêve, accompagné par le musicien Rodolphe Burger et la plasticienne Dominique Gonzalez-Foerster. Parallèlement, il développe une forme adaptée à l’espace public, Climatic’ Danse, ainsi que sa version pour enfants, Danse, ma planète, danse !

En 2021, il recrée, à la demande du Volcan, Scène nationale du Havre, Ulysse, 40 ans après sa création.

À la rentrée 2022 il crée Pénélope versant féminin et contemporain de son Ulysse originel. Jean-Claude Gallotta est hébergé avec sa compagnie à la MC2: Grenoble.