Après deux jours de rencontres à la découverte d’un territoire, le collectif Eskandar écrit et compose des textes, fragments, récits, poèmes, morceaux, chansons pour rendre compte de la manière dont on y vit, rêve et invente l’avenir. La collecte et l’écriture du collectif donnent lieu dans l’urgence à une Conjuration.

C’est la rade de Toulon qui fait l’objet de cette nouvelle Conjuration. Rendez-vous au Liberté le mar. 18 mars à 18h30 pour rencontrer le collectif et participer à sa collecte de regards et d’expériences et le dim. 23 mars à 18h pour découvrir le spectacle né de cette semaine toulonnaise.

Du mar. 18 au jeu. 20 mars, le collectif investira plusieurs lieux de la métropole toulonnaise pour partir à la rencontre de celles et ceux qui vivent la Rade. Rendez-vous le mar. 18 mars à 18h30 au Liberté pour participer au projet et partager avec le collectif votre expérience de la rade. Une veillée sera également organisée le mer. 19 mars avec plusieurs auteur·rices du secteur maritime. De ces rencontres et de cette veillée naîtront un spectacle qui vous sera présenté le dim. 23 mars à 18h au Liberté.

Conception Samuel Gallet
Paroles Julie Aminthe, Samuel Gallet et Pierre Morice
Musique Mathieu Goulin et Lola Calvet
Création Sonore Adrien Wernert
Création Lumières Martin Teruel
Production Le Collectif Eskandar
En collaboration avec les habitant·es du territoire, Le Grand Hôtel de la
Gare – Boutique Hôtel et Fortil

Photo de couverture © Guillaume Castelot — Châteauvallon-Liberté, scène nationale
Photos du diaporama © Collectif Eskandar

Écrivain, dramaturge et metteur en scène, Samuel Gallet co-dirige le collectif Eskandar. Cette compagnie, qui rassemble musicien·nes, comédien·nes, auteur·rices et artistes, porte des pièces et performances mêlant théâtre, poésie et concert électroacoustique. En mars, il invite le public à participer à l’une de ses créations, Conjuration.

En quoi consiste Conjuration ?
Samuel Gallet — Ce projet est au croisement des deux axes de travail du collectif Eskandar : l’écriture performative et la création de spectacles mêlant théâtre et musique. Comme il aborde l’urgence climatique, il s’inscrit dans un temps court, six jours. Nous nous rendons dans une ville. Pendant deux jours, nous rencontrons les gens qui y résident, nous les interrogeons sur leur rapport au vivant, sur leur regard sur l’écologie. À partir de leurs témoignages,
nous écrivons plusieurs textes les jours suivants (verbatim, scènes de théâtre, poèmes, récits…) avant de les présenter au public, en musique, le sixième jour. Cette performance a déjà été créée dans une quinzaine de villes en France. À chaque fois, le projet est le même, et le résultat diffère car, quel que soit
le lieu où nous habitons, nous n’avons pas le même lien avec notre environnement.

À Toulon, quelles thématiques aborderez-vous ?
S. G. — Lors de rencontres individuelles ou en groupes, les artistes du collectif poseront plusieurs questions aux participants comme : « Que cela signifie pour vous de vivre à l’endroit où vous vivez ? Quel rapport entretenez-vous avec ce lieu ? Quel regard portez-vous sur notre monde abîmé ? ». Venir à Toulon me plaît beaucoup, car nous pourrons ouvrir nos réflexions autour de la mer Méditerranée.

Le sixième jour, la restitution se présente comme une performance théâtrale, poétique et musicale.
S. G. — Lors de cette lecture, nous serons quatre diseur·ses au plateau, accompagné·es de deux instrumentistes. Textes en main, nous les lirons au son du violon, de la contrebasse et de percussions. Dans une rhapsodie de paroles, nous mélangerons tous types de propos pour rendre compte de l’instant présent.

Pourquoi avoir choisi ce titre, Conjuration ?
S. G. — Ce mot a deux sens. Conjurer, c’est préparer secrètement une action contre quelque chose ou quelqu’un. C’est aussi faire référence à une formule magique pour chasser les démons. Ainsi, nous imaginons ce projet comme une conjuration pour lutter contre la catastrophe écologique. Convoquer la poésie, le théâtre et la musique pour stimuler l’imaginaire et appréhender l’idée d’une autre société.

Entretien réalisé par Vanessa Asse en janvier 2025