Spectacle immersif surprenant, entre théâtre et concert, Dans la ville quelque part nous emmène dans les souvenirs d’une histoire d’amour, dans les réminiscences d’une époque révolue. Dans un univers onirique où la vie doit reprendre.
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Une femme plane au-dessus d’une artère et se remémore sa vie passée. La Terre a explosé. Depuis, son corps tourne en satellite autour d’un fragment de notre planète. Dans un long poème, elle s’adresse à la personne qu’elle a tant aimée et qui a disparu, mais aussi, à l’humanité tout entière. En pleine réincarnation, elle appréhende à tâtons sa relation aux autres, se fraye un chemin dans ce nouvel environnement confus et porte en elle un élan d’humanité à reconquérir. À la fois parlé, chanté ou slamé, son discours est mis en musique sur une partition électronique. Dans un jeu de son et lumière, il résonne de part et d’autre de la scène. De quoi nous emporter dans ce monde imaginaire.
Texte et mise en scène Clémentine Baert
Avec Clémentine Baert et Aurélie Mestres
Composition Aurélie Mestres
Création sonore Vanessa Court
Création lumière Gildas Gouget
Regard extérieur Pierre Moure
Designer Christophe Dubois
Conseil chorégraphique Salomé Genès
Dramaturgie Yann Richard
Chargée de production Romane Roussel
Production A&P
Coproduction Châteauvallon-Liberté, scène nationale / T2G Centre dramatique national de Gennevilliers / structure production
Cette création est accompagnée par l’incubateur de jeunes créateur.ices contemporaines de structure, maison de production de l’artiste Pascal Rambert, portée par Pauline Roussille, Juliette Malot et Sabine Aznar
Avec le soutien de la Ménagerie de verre dans le cadre de l’accueil de la compagnie en Studiolab, Montévidéo (Marseille) accueil en résidence et du 104 dans le cadre de la résidence d’accompagnement.
Photos © Elise Toïdé
Texte © Vanessa Asse
Dans la ville quelque part est l’histoire d’un envol, d’une transformation qui cherche à reconstruire dans les méandres de la mémoire d’une femme un lien au monde. En pleine réincarnation d’elle-même, elle appréhende à tâtons sa relation aux autres, se fraye un chemin dans un monde confus, porte en elle un élan d’humanité à reconquérir. Il s’agit d’un spectacle pluridisciplinaire, une performance vocale, physique et musicale à deux voix qui explore les méandres de la mémoire d’une femme qui tente de se reconstruire.
Cette femme plane au-dessus d’une artère d’une grande ville et se remémore son histoire d’amour. On comprend au fur à mesure que la Terre a en réalité explosé et que son corps tourne en satellite autour d’un fragment de notre planète. La pièce débute dans une ville, lieu de la modernité et se termine dans un monde onirique sur un débris de terre. Telle une métaphore de sa mémoire fragmentée, elle cherche à recoller les morceaux de cette relation en s’appuyant sur des moments, des gestes et des sons. Comme dans mes projets précédents, je m’intéresse au glissement qui existe entre le mouvement intérieur de la pensée et de la mémoire d’un individu vers ce qu’il donne à voir de lui-même (ses sentiments et sensations).
La musique électronique, répétitive, sera à la fois un relais à la voix intérieure de cette femme et un rappel des sons du monde extérieur. Ce projet est né de ma rencontre avec Aurélie Mestres, compositrice, auteure et chanteuse, dont l’univers m’a immédiatement inspirée pour faire écho à ce poème. Un projet qui porte une attention particulière à la question de l’adresse et de l’oralité et où les
sons répétitifs vont venir ponctuer de manière organique les textes pour les transformer en chansons, car dans cette histoire d’amour, les deux interprètes cherchent à retrouver la vibration première de leur rencontre.
De plus, nous allons explorer le caractère tragi-comique de la fin d’une histoire d’amour. Dans une adresse directe au public, les deux interprètes vont aussi jouer sur un décalage d’interprétation entre ce qui est dit et ce qu’elles font au plateau. J’ai été fortement marquée par la poésie et la musique répétitive notamment durant ma formation auprès de Robert Wilson. Je suis fascinée par la manière dont un mot peut devenir un monde si celui-ci est répété ou adressé d’une certaine manière. C’est ce que je vais aussi explorer au cours de ce projet, tant au niveau vocal que musical.
Clémentine Baert
Après des études à l’E.R.A.C., Clémentine Baert a joué sous la direction, entre autres, de Pascal Rambert, Georges Lavaudant, Bernard Sobel, Christophe Fiat, Oriza Hirata, Thomas Quillardet & Jonathan Capdevielle. Ses collaborations régulières aux projets de Robert Wilson de 1998 à 2002, à New York, en ont fait une artiste cosmopolite et singulière. En 2017, elle est interprète dans la pièce A nous deux maintenant, mise en scène par Jonathan Capdevielle et présentée notamment au Théâtre de Nanterre-Amandiers dans le cadre du Festival d’Automne. Elle joue dans le spectacle de Thomas Quillardet Où les coeurs s’éprennent, qui sera repris en 2021, 2022 et 2023. Elle fait également partie de la création de Silvia Costa Wry smile Dry sob à l’automne 2021 dans le cadre du Festival d’Automne au Centre Pompidou. Elle joue actuellement dans L’arbre, le maire et la médiathèque d’après Eric Rohmer mis en scène par Thomas Quillardet.
Au cinéma, elle a travaillé en tant qu’actrice avec Jean-Charles Fitoussi, Emmanuel Mouret, Sigried
Alnoy, Olivier Dahan, Philippe Lioret, Wim Wenders, Cédric Anger et Guillaume Canet. Depuis 2001, et au sein de sa propre compagnie A&P depuis 2005, elle crée des performances au théâtre autour de la question de l’identité. En 2006 a lieu la création du spectacle Echo avec Alexandre Meyer, un opéra rock contemporain autour du mythe d’Echo dans Les Métamorphoses d’Ovide (Théâtre du Golfe – La Ciotat, au Théâtre Dijon-Bourgogne CDN, à Mains d’Œuvres et à La Comédie de Saint-Étienne CDN). En 2015, elle crée Alors, est-ce que c’est là ? au Théâtre de Vanves, solo qu’elle présente au T2G CDN de Gennevilliers et au Théâtre Dijon-Bourgogne CDN lors de la saison 16/17, puis au Caire (Egypte). En 2016, elle écrit et met en scène Un matin au Théâtre de Vanves. Ce spectacle jeune public, qui a été présenté au T2G Centre Dramatique National de Gennevilliers en novembre 2016, est actuellement disponible en tournée.
En 2018, à la demande de l’Odéon-Théâtre de l’Europe, elle met en scène Je nous promets avec des jeunes comédiens amateurs dans le cadre du dispositif Adolescences et Territoire(s), donnant lieu à des représentations aux Ateliers Berthier (Odéon-Théâtre de l’Europe), à l’Espace 1789 de Saint-Ouen et au T2G – CDN de Gennevilliers. Suite à cette expérience, elle réalise son premier court-métrage, Je nous promets, sur une commande du BAL et avec la troupe de jeunes acteurs rencontrés lors de la création du spectacle. Ce court-métrage a été sélectionné lors du festival Côté Court de Pantin 2019 et présenté au Cinéma des Cinéastes. Clémentine Baert tourne actuellement un documentaire, Nos chemins, sur la jeunesse et travaille à l’écriture d’un long-métrage et d’une nouvelle pièce.
Initiée tôt à la musique, Aurélie Mestres étudie le violon au cours de son enfance et se plonge dans l’apprentissage de la musique classique. Elle en découvre la matière et la spiritualité qui l’impressionneront fortement. Avant d’initier son projet solo Louise Roam, et en parallèle de celui-ci, Aurélie compose et produit différentes musiques pour le théâtre et l’image. En 2011, elle réalise et interprète la musique pour une libre adaptation du Faust de Marlowe, Mefausti au théâtre des Bouffes du Nord, mise en scène par Damien Odoul. Sa création musicale recevra un accueil remarqué. Elle collabore ensuite avec Damien sur certains de ses films en tant que compositrice et même actrice aux côtés de Mathieu Amalric et Emmanuelle Béart en 2012 dans le film Le reste du monde.
En 2013, Damien l’invite à mettre en musique une sélection de poésie du 19e siècle, cet album ne voit finalement pas le jour publiquement mais fait germer l’idée d’un projet solo de paysages sonores, qui sera la base de Louise Roam. 2014 voit naître la collaboration (musique originale et sound design) avec différents artistes vidéastes tels que Edmond Carrère, Mathilde Marc, Hugo Arcier, Regina Demina, dans le cadre de courts et moyens métrages ou encore d’expérimentations vidéos numériques. À partir de cette année Aurélie commence à travailler à des identités sonores innovantes pour vidéos, événements et radios. Certains aspects de ce travail de « commande » nourrit également son processus créatif en tant qu’artiste. En composant une pièce electroacoustique de 35 minutes pour un événement au Zénith de Paris en 2014, elle pose les bases sonores de ce que sera Louise Roam. Aujourd’hui Aurélie continue de voir ce travail annexe comme un terrain de jeu, d’expérimentations et de liberté.
En 2015 la rencontre avec Pierre Lefeuvre, créateur du projet Saycet, est décisive et lui fait une forte impression. Aurelie intègre la tournée du 3ème album de Saycet. Le premier Ep de Louise Roam, Raptus, voit le jour en juin 2015 suivit d’un second, Avaton en novembre 2015. Créés en errance (Roam fait référence au terme de l’errance en anglais) dans les grandes forêts solitaires de Scandinavie et sur les côtes puissantes de la Grèce, ces 2 disques portent la marque de l’élévation et de l’éther. Son passage remarqué au Transmusicales de Rennes fin 2015 sur la scène de l’Aire Libre en première partie de Paradis, marque le début de sa collaboration avec le tourneur Wart. Durant l’année 2016, Louise Roam tourne notamment en première partie de Jeanne Added (Olympia à Paris, Cirque Royal de Bruxelles…), Shannon Wright (Café de la Danse à Paris), Mansfield Tya. On a pu la voir jouer dans divers festivals : Mama Festival à Paris, Les Femmes s’en Mêlent à Paris, Nouvelles Scènes à Niort, Le Printemps de Bourges… En 2017, Louise compose et produit un troisième Ep, Stargaze. En 2019 et 2020, Aurélie produit, arrange et compose plusieurs disques pour divers projets de musique – un disque autour de l’oeuvre de Françoise Sagan, No Mady, Mathildes Veyrunes, Mishaps, etc… Elle rencontre Julien Gasc la même année, pour qui elle est claviériste et entame avec lui la composition d’un disque de techno sous le nom Fuck Dead. Le disque sortira au printemps sous le label Les Disques du festival Permanent.