Femelles est un spectacle interprété par une femme ou par un homme. Il interroge les inégalités entre les femmes et les hommes à travers la parole de 8 femmes venant de plusieurs pays (Égypte, États-Unis, France, Japon, Nigeria, Philippines).

Mannequin transgenre, politicienne célèbre, journaliste engagée, universitaire musulmane, artiste asiatique, autrice noire… Ces femmes permettent d’entendre des témoignages forts, des visions différentes du féminisme, toutes singulières.

Abusant et tordant les stéréotypes, utilisant aussi bien le cliché de la princesse Disney qu’une burqa, jouant avec les tabous et s’affranchissant des conventions, Femelles est notre approche sensible et artistique du féminisme. Femelles considère la parole de chaque femme, qu’elle que soit son histoire ou sa vie, afin d’ouvrir un dialogue plus que nécessaire, loin de tout dogmatisme.

Textes Hillary Clinton, Mona Eltahawy, Benoîte Groult, Megumi Igarashi, Morgane Merteuil, Chimamanda Ngozi Adichie, Geena Rocero et Amina Wadud
Mise en scène Matthieu Dandreau
Avec (en alternance) Sébastien Depommier ou Grégory Fernandes ou Julie Grelet ou Marie Quiquempois
Chorégraphie Efi Farmaki
Lumière Iannis Japiot
Costumes Léa Perron

Production Es3 — Théâtre

Textes et photos © DR

Genèse & Démarche

Féminisme, un mot qui dérange — FÉMINISME. Ce mot ne plaît pas (ou plus) et malgré l’évidence des inégalités entre les femmes et les hommes, pour beaucoup, il ne signifie plus grand chose voire devient une idée négative, un qualificatif péjoratif. Bien avant les affaires Weinstein et #BalanceTonPorc, j’ai été un petit garçon conscient que le monde n’autorise pas les mêmes choses aux femmes et aux hommes. Il n’y a pas eu de déclic, j’ai toujours été en colère face aux injustices, peut-être parce qu’étant homosexuel, j’ai très vite compris que les étiquettes de genre (être soit masculin soit féminin) ne me convenaient absolument pas et qu’il fallait s’émanciper de ces catégorisations étouffantes. Aujourd’hui encore je suis scandalisé de constater que pas un jour ne passe sans que des actes machistes et/ou sexistes ne soient relatés dans la presse ; que tous les jours des femmes soient agressées, battues, violées, tuées, torturées, mutilées, infantilisées…

Des textes exclusivement écrits par des femmes

Je suis un homme qui veut défendre un spectacle féministe, et pour cela, j’ai fait le choix de travailler sur des textes écrits ou prononcés exclusivement par des femmes. J’aurais pu choisir les textes canoniques d’Olympe de Gouges ou de Simone de Beauvoir, ou d’autres écrits théoriques féministes, mais j’ai préféré choisir des femmes moins connues. Des femmes du monde entier et de tout horizons : journaliste ou mannequin, musulmane ou profondément athée, prostituée, artiste, première dame ou universitaire, cisgenre ou transgenre, noire ou blanche. J’ai préféré m’attarder sur cette parole peu académique, plus ancrée dans la réalité, plus accessible aussi peut-être.

L’enjeu a été de mettre en lien ces femmes, leurs mots et y trouver un écho non pas pour faire un patchwork du féminisme ou de la place des femmes dans le monde mais pour montrer le plus important : il n’existe pas qu’un seul féminisme ou qu’une seule façon de l’être. La richesse inexploitée du féminisme, c’est sa diversité et sa pluralité, et ce spectacle entend la mettre en avant.

Dialoguer, débattre, échanger

Mon approche se veut sensible et réflexive, se défendant de toute démagogie ou dogmatisme. Je veux une parole forte, parfois dure peut-être, mais je veux avant tout une parole compréhensible, qui laisse le temps de la réflexion, qui permet l’introspection. J’ai voulu penser ce spectacle comme un lieu intermédiaire qui regrouperait différentes façons de vivre et d’expliquer son féminisme, que se soit par la radicalité des FEMEN ou des Pussy Riot, le raisonnement philosophique d’une Elisabeth Badinter, le décalage et l’humour d’une Florence Foresti ou la corporalité glamour d’une Beyoncé.

Formé au Conservatoire de Clermont-Ferrand (2002-2006) puis diplômé d’un Master de Théâtre à Nanterre en 2016, Matthieu Dandreau devient, la même année, assistant stagiaire à la mise en scène de Krzysztof Warlikowski sur Phèdre(s). L’année suivante, il est assistant à la mise en scène d’Ivo Van Hove sur Vu du pont.

En 2018, sa compagnie ES3-THEATRE est sélectionnée dans le cadre de la Carte Blanche aux jeunes compagnies de l’Espace Icare (Issy-les-Moulineaux) où il met en scène Dionysos. En 2019, il crée Femelles au théâtre La Flèche. Il est aussi assistant à la mise en scène de Judith Depaule sur Murs de Fresnes et de Charles Berling sur Vivre sa vie.

En 2021, il est assistant de Bertrand Mandico sur le tournage de Conan la barbare et retrouve Ivo Van Hove pour l’assister sur La ménagerie de verre (Création à l’Odéon avec Isabelle Huppert). La même année, il écrit Nostalgie du réconfort (lauréat de la bourse Beaumarchais), un texte sur son enfance dans une famille rurale et ouvrière. En 2022, il est invité par le Lyncéus Festival (Binic-Étables-sur-Mer) pour mettre en scène Tu peux me dire vous, il a aussi été sélectionné par Jeunes Textes en liberté dans le cadre des rdv en liberté pour travailler sur Mon Nom est Rom de Claire Audhuy.

En 2023, il retrouve Ivo Van Hove pour l’assister sur Après la répétition / Persona (Création Printemps des comédiens). Parallèlement, il mène régulièrement des ateliers de théâtre dans des collèges, lycées, maisons d’arrêt…