Habiter le seuil 1280
Danse

Habiter le seuil

Marine Chesnais

Un incroyable duo chorégraphique qui nous fait plonger aux côtés des baleines à bosse. Passionnée par la mer et férue d’apnée, la chorégraphe Marine Chesnais est allée à la rencontre de l’un des plus grands mammifères marins. Une aventure hors du commun qui lui a inspiré cette création.

Habiter le seuil 1
Habiter le seuil 2
Habiter le seuil 3
Lieu
  • Châteauvallon
  • Studios du Baou
Accessibilité
  • Pour toutes et tous
    • dès 12 ans
  • Dates Durée 50 min
  • jeudi 14 mars 2024 21:00
Tarifs
  • Plein tarif 30 €
  • Tarif adulte avec la carte Châteauvallon-Liberté 20 €
  • Tarif partenaire (CSE et Associations culturelles partenaires) 20 €
  • Tarif - 30 ans 15 €
  • Tarif - 18 ans 10 €
  • Tarif solidaire 5 €

Avec la Carte Châteauvallon-Liberté, votre 6ème place de spectacle est offerte !

Informations pratiques

Au milieu de l’Océan indien, face à l’infiniment grand, Marine Chesnais s’est posée mille questions : comment cohabiter ? Comment être présents ensemble dans un même espace sans que l’un domine l’autre? Que doit-on abandonner ? De ce contact surréaliste, la danseuse a transposé sur scène la sensualité de l’eau, l’apesanteur, la gestuelle de l’animal, la synchronisation du souffle. Habiter le seuil appelle à reconnecter l’humain à la nature pour mieux la préserver.

Conception, chorégraphie et scénographie Marine Chesnais
Avec Clémentine Maubon et Marine Chesnais
Création musicale François Joncour avec la collaboration de Stephen O’Malley
Costumes Anne Mailhol & Marine Chesnais
Création lumières Jérôme Houlès
Écriture voix off Marine Chesnais avec le regard de Patrice Van Eersel
Régie lumière Jérôme Houlès / Quentin Gohier
Régie son Thomas Bloyet
Administration, production, diffusion Aline Berthou et Charlotte Bayle – AOZA Production

Production Compagnie One Breath 
En partenariat avec la DRAC Bretagne / DGCA / Région Bretagne / Convention Institut Français – Région Bretagne / Lalanbik – Centre de Ressources pour le Développement Chorégraphique océan Indien / Domaine de Kerguéhennec – Département du Morbihan, La Briqueterie – CDCN du Val-de-Marne / La Manufacture – CDCN de Nouvelle-Aquitaine, La Cité des Arts – La Réunion, Centre culturel de la Ville Robert – Pordic, Centre culturel l’Hermine – Sarzeau / Dispositif PARI! ON THE MOVES / Institut Français-DGCA / La Carène, salle des musiques actuelles – Brest

Avec le soutien et la collaboration de l’Association scientifique de recherche sur les cétacés Globice – La Réunion / Quiétude Cétacés – La Réunion / Danse à tous les Étages / Réservoir danse / L’Hydrophone, scène de musiques actuelles – Lorient / Centre de plongée Bulle d’air – La Réunion / Équipement sous-marin Breier

Photos © Vincent Bruno (couverture) et © Gwendal Le Flem
Texte © Vanessa Asse

C’est à une plongée collective et immersive dans le grand bleu que la chorégraphe Marine Chesnais nous convie. Elle nous emmène en voyage dans l’aventure qu’elle a vécue : celle de la rencontre bouleversante avec ces animaux mythiques, mais également celle, vertigineuse, de l’apnée et des profondeurs marines. À mi-chemin entre le documentaire et le voyage sensoriel, ces deux fils narratifs de la rencontre inter-espèce et de la plongée en apnée s’entrelacent pendant le spectacle jusqu’à se fondre, le temps d’une seule et unique inspiration.

Tout commence par le souffle.

Celui que l’on va devoir retenir pour pouvoir s’immerger dans l’eau, doucement descendre et attendre que l’animal surgisse.

Tout cela paraît simple et le corps possède une incroyable intelligence d’adaptation sous-marine que l’on nomme réflexes d’immersions, vestiges de notre passé océanique. Pourtant, au fur et à mesure de la descente, quand l’air commence à nous manquer et que devant cet animal nous ne contrôlons plus rien, qu’aucun de nos codes habituels ne fonctionne, commence alors un autre voyage. Celui d’un seuil à franchir. Celui du miroir inversé que nous renvoie l’œil de la baleine et qui nous invite à choisir comment nous souhaitons entrer en relation, comment nous souhaitons habiter cet « espace entre » , cet interstice entre deux mondes, dans cet environnement qui nous entoure.

Est-il possible d’être présent ensemble dans un espace sans que l’un domine l’autre ?

Que doit-on abandonner, ouvrir ?

On dit de l’apnée que c’est une petite mort à traverser afin que d’autres choses puissent naître. Et c’est bien de cet espace de vulnérabilité qui permet à l’Homme d’ouvrir ces frontières, dont il est question dans cette création.

L’écriture de la danse appartient elle aussi à un entre deux inter-espèces. Composée entièrement à partir d’éthogrammes scientifiques qui répertorient les comportements gestuels des cétacés, elle est devenue un nouvel alphabet avec lequel Marine Chesnais tente de déplacer ses habitudes chorégraphiques et compose pour cette pièce une danse extrêmement écrite et précise.

Du contact avec la mer, la chorégraphe transpose sur scène la sensualité de l’eau, la suspension de l’apesanteur, l’incandescence volcanique des profondeurs.

Des rencontres avec les baleines, elle fait transparaître ce qu’on appelle la « conspiration » , c’est-à- dire la synchronisation du souffle qui devient peu à peu entre les deux danseuses un interstice d’alliance invisible, une troisième voix qui les fait exister ensemble dans cet espace d’immensité qu’elles ont créé.

Il reste le silence.

Marine Chesnais