Institut Ophélie est conçu comme une suite à Un Hamlet de moins et forme un diptyque avec cette pièce de Nathalie Garraud et Olivier Saccomano. Ophélie, c’est une invention. Une pièce pour faire faux-bond à la Loi-du-Nom et à la tradition, pour rendre justice à la langue secrète qu’Ophélie invente avant de mourir. Une pièce sur un désir qui ne s’adapte pas. Parce que ce qu’on veut, au fond, ce qu’on désire, c’est que le théâtre soit le lieu d’une relance permanente d’un principe de non-identité ; et que cette expérience en train de se faire, nous aide à écrire la Suite de l’Histoire.
Mardi 7 mars 2023 — 19h10
Réservation conseillée et possible jusqu’à la veille du spectacle par téléphone au 09 800 840 40
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Ophélie, dans Hamlet, invente une langue pour elle seule juste avant de mourir. Entre Hamlet, son fiancé qui déraille, Polonius, un père zélé et peu aimant, Laërtes, un frère jaloux et belliqueux, elle se tue et dérive sur l’eau claire d’une rivière. L’Institut Ophélie qu’invente Garraud et Saccomano est un lieu d’expérimentation sur lequel flotte ce nom connu qui vient de Shakespeare : Ophélie, sainte-patronne laïque des mélancoliques. L’institut recueille des jeunes en souffrance, les forme, les enferme, les expose. Chaque membre s’est donné un prénom suranné qui semble venir de temps révolus : Suzanne, André, Jeanne, Henri, Paul, Louis, Rose, Frantz. Ils sont arrivés là à des époques diverses. Entre ses murs, également des fantômes et des fantasmes… Ophélie est pour eux tous comme une figure tutélaire, jeune fille morte d’une histoire ancienne, inadaptée au royaume. Un deuxième volet sur le thème de la folie, de la jeunesse et de la révolte.
Conception Nathalie Garraud et Olivier Saccomano
Texte Olivier Saccomano
Mise en scène Nathalie Garraud
Avec Mitsou Doudeau, Karim Daher, Mathis Masurier*, Cédric Michel*, Florian Onnéin*, Conchita Paz*, Lorie-Joy Ramanaidou*, Charly Totterwitz* et Maïka Radigales
*Troupe Associée au Théâtre des 13 vents
Scénographie Lucie Auclair et Nathalie Garraud
Assistanat à la mise en scène Romane Guillaume
Costumes Sarah Leterrier
Lumières Sarah Marcotte
Son Serge Monségu
Assistanat à la mise en scène Romane Guillaume
Production Théâtre des 13 vents CDN Montpellier
Coproduction Châteauvallon, scène nationale / Les Quinconces – L’espal – Scène nationale Le Mans / L’empreinte – Scène nationale Brive-Tulle / Théâtre de l’Archipel – Scène nationale de Perpignan / Centre Dramatique National de l’Océan Indien / La Comédie de Reims – Centre dramatique national/ Les Halles de Schaerbeek — Bruxelles / Le Parvis Scène Nationale Tarbes-Pyrénées / Le Théâtre du Bois de l’Aune
Avec le soutien du Fonds d’insertion de L’éstba financé par la Région Nouvelle-Aquitaine
Photos © Jean-Louis Fernandez
Mention spécifique : utilisation interdite pour la presse
Texte © François Rodinson
Nathalie Garraud est née en 1977. Après une formation d’actrice, elle crée la compagnie du Zieu en 1998 à Paris. Il s’agit d’abord d’un espace d’expérimentation sur les écritures contemporaines où se croisent de jeunes auteurs, des acteurs, des architectes, notamment dans le cadre d’un festival qu’elle crée à l’École Spéciale d’Architecture : « Vues d’Ici – scénographie d’un lieu » (1999-2001). Entre 2003 et 2005, elle travaille régulièrement dans les camps de réfugiés palestiniens du Liban, où elle crée notamment Les Enfants d’Edward Bond. Après cette expérience marquante, elle crée en France Les Européens d’Howard Barker, mise en scène qui signe la structuration professionnelle de la compagnie en 2005. En 2006, elle rencontre Olivier Saccomano, avec qui elle codirigera désormais la compagnie. Ils conçoivent ensemble des cycles de création, dont elle signe les mises en scène : Ismène d’après Eschyle et Sophocle, Ursule d’Howard Barker et Victoria de Félix Jousserand (cycle Les Suppliantes), Les Études et Notre jeunesse d’Olivier Saccomano (cycle C’est bien c’est mal), L’Avantage du printemps, Othello, variation pour trois acteurs et Soudain la nuit d’Olivier Saccomano (cycle Spectres de l’Europe), pièces présentées au Festival d’Avignon en 2014 et 2015. Othello, variation pour trois acteurs poursuivra sa tournée jusqu’en 2019, notamment dans le cadre du dispositif « Itinérance » du Théâtre des 13 vents. Fin 2017, Nathalie Garraud et Olivier Saccomano débutent un nouveau cycle qui conduira à la création de La Beauté du geste en 2019.
Parallèlement, Nathalie Garraud continue à mener des projets de coopération et de formation en France et à l’étranger : un compagnonnage avec le collectif Zoukak à Beyrouth (depuis 2006), des productions étudiantes à Aix-Marseille Université (2011) et à l’Université Paul Valéry Montpellier III (2017, 2018), un laboratoire de création avec des acteurs italiens dans le cadre du projet européen Cities on Stage (2012) ou encore une création pour le projet de coopération internationale STAMBA en Irak (2013).
Depuis janvier 2018, elle est co-directrice du Théâtre des 13 vents CDN Montpellier.
Olivier Saccomano est né en 1972. Après des études de philosophie, il fonde en 1998 à Marseille la compagnie Théâtre de la Peste, au sein de laquelle il met en scène une dizaine de spectacles, adaptés de textes de Brecht, Sophocle, Kafka, Duras, Darwich, Dostoievski : C’est bien c’est mal, Le monde était-il renversé ?, Thèbes et ailleurs, Confessions de Stavroguine, et expérimente une forme théâtrale légère, Les Études, qui lie l’idée d’œuvre à celle d’exercice : Monk alone / Étude n°1 à partir de « Thelonious himself » de Monk, Le Bruit de la mer / Étude n°2 à partir de lettres de Marguerite Duras, Le Poème de Beyrouth / Étude n°3 à partir du poème de Mahmoud Darwich, Évocation / Étude n°4 à partir de l’oeuvre de John Cage.
De 2000 à 2013, il enseigne au département Théâtre d’Aix-Marseille Université, où il assure des cours théoriques et pratiques. Il y coordonne les Ateliers de Recherche Théâtrale, réunissant des théoriciens et des praticiens autour du thème « La parole et l’action dans les écritures dites post dramatiques ». Lors de ces ateliers, il rencontre Nathalie Garraud, puis rejoint la compagnie du Zieu en 2006. Ils travaillent ensemble à la conception de cycles de création, au sein desquels il se consacre à l’écriture : Notre jeunesse (2013), Othello, variation pour trois acteurs (2014), Soudain la nuit (2015), La Beauté du geste (2019). Il a parfois répondu à des commandes d’écriture, pour le CDN de Montluçon avec une pièce pour lycéens (Diogène, 2014) et pour Olivier Coulon-Jablonka dans le cadre du Festival Odyssée en Yvelines (Trois songes, un procès de Socrate, 2016).
Parallèlement, il poursuit ses recherches philosophiques et publie des textes théoriques. Il est notamment l’auteur d’une thèse de philosophie intitulée Le Théâtre comme pensée (2016), publiée, comme les textes des pièces, aux éditions Les Solitaires Intempestifs.
Depuis janvier 2018, il est co-directeur du Théâtre des 13 vents CDN Montpellier.