Anciens compagnons des Chiens de Navarre, Céline Fuhrer et Jean-Luc Vincent ont fait du rire leur arme pour révéler les absurdités de notre société. Ils reviennent avec une nouvelle satire, aux côtés de Valérie Karsenti et Cédric Moreau. Une drôle de comédie féministe !
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Dans un futur proche, à coup de propagande, le parti du GRAF – Grand Retour aux Fondamentaux – a pris le pouvoir. La dictature patriarcale est installée. Dès lors, les femmes se voient interdites d’accès au travail : retour à la maison. Révoltées, quatre d’entre elles entrent en résistance. Planquées dans les égouts, Françoise, Ava, Simone et Delphine cherchent à renverser ce nouveau pouvoir. Pour les auteurs de cette pièce corrosive, l’humour est le meilleur moyen de défendre des idées. Ils le prouvent face à l’obscurantisme et au sexisme. Quand le SCUM Manifesto de Valérie Solanas rencontre Papy fait de la résistance !
Texte et mise en scène Céline Fuhrer et Jean-Luc Vincent
Avec Céline Fuhrer, Valérie Karsenti, Cédric Moreau et Jean-Luc Vincent
Musique originale Christophe Rodomisto
Création sonore et régie générale Isabelle Fuchs
Scénographie François Gauthier-Lafaye
Costumes Elisabeth Cerqueira
Création lumière Ludovic Bouaud
Construction Flavien Renaudon
Régie plateau Jessica Maneveau
Direction de production et diffusion Olivier Talpaert / En Votre Compagnie
Production Compagnie Les Roches Blanches
Coproduction Châteauvallon-Liberté, scène nationale / Théâtre des Célestins, Lyon / Théâtre Jean Arp – Clamart, scène conventionnée d’intérêt national, art et création / Moulin du Roc à Niort, scène nationale / Théâtre du Rond-Point, Paris
Avec le soutien du fonds SACD Musique de scène / CENTQUATRE-PARIS
Avec la participation artistique du Jeune théâtre national
Action financée par la Région Île-de-France
Projet soutenu par le ministère de la Culture – Direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France, par la SPEDIDAM, société de perception et de distribution qui gère les droits des artistes interprètes en matière d’enregistrement, de diffusion et de réutilisation des prestations enregistrées, et par l’Adami (www.adami.fr).
Photos © Joseph-Philippe Bevillard
Texte © Vanessa Asse
Il semble que le féminisme a ceci de commun avec l’écologie d’être un des combats politiques les plus rassembleurs et les plus ennuyeux.
Les plus rassembleurs, car rares sont ceux désormais à oser revendiquer à voix haute (quelles que puissent être leurs convictions profondes) le retour des femmes dans les cuisines. Et s’il reste des femmes pour défendre une vision traditionnaliste de leur condition, leurs porte-paroles féminines ne sont pas pour autant prêtes à quitter les tribunes pour retourner laver le linge de leurs époux.
Les plus ennuyeux, car les discours prenant des airs de donner des leçons, si profonds soient-ils, incitent à bailler d’ennui (quand ils ne provoquent pas le plus irritant agacement). Et les femmes elles-mêmes les plus convaincues finissent pas succomber à la lassitude quand il s’agit d’expliquer encore une fois des revendications que des dizaines d’années de lutte n’ont toujours pas suffi à imposer comme des évidences.
Pour nous, l’humour est le meilleur remède à l’ennui ; il est aussi parfois la meilleure alternative au pamphlet pour défendre des idées ; il devient un argument massue, capable de remporter l’adhésion, autant dire une arme, dans le champ politique.
Traiter le féminisme avec humour ne revient pas à s’en moquer, mais bien au contraire à tenter de montrer l’absurdité de tout discours, attitude, comportement et projet de société relevant d’une pensée sexiste. Et cette absurdité, si elle peut faire rire, n’en a pas moins des conséquences tragiques.
Titulaire d’un master 2 de philosophie, Céline Fuhrer se forme comme comédienne à l’école Le Samovar. Elle complète son travail d’interprétation par une recherche physique en pratiquant la contorsion. Elle fonde en 2000, avec Jean-Luc Vincent, la Cie L’Antichambre, dont le premier spectacle, Qui Vive, a été créé au Théâtre des Amandiers de Nanterre. Elle joue ensuite notamment sous la direction de C. Alves-Meira à l’Athénée-Louis Jouvet, et de E. Drouin dans le In des festivals de Chalon-sur-Saône et d’Aurillac.
Elle rejoint les Chiens de Navarre en mai 2010 et participe pendant 10 ans aux différents spectacles de la compagnie, qui rencontrent un beau succès sur les scènes nationales et dans les CDN. Dans un tout autre registre, elle joue en 2021-2022 Tristesse Animal Noir d’Anja Hilling, mis en scène par T. Lerolle. Elle rejoue les dialogues du film de Jess Franco, Les Inassouvies, dans un ciné-concert dirigé par le compositeur et musicien C. Rodomisto (La Manufacture, Avignon 2022). Et elle intervient ponctuellement dans les performances circassiennes du Galactik Ensemble. Elle rejoint son partenaire de toujours Jean-Luc Vincent pour la création collective de Prenez garde à son petit couteau, satire politique librement inspirée de Lorenzaccio de Musset ; la pièce est créée au Monfort Théâtre à l’automne 2021.
Elle a joué dans plusieurs courts et moyens métrages dont Il est des nôtres, de Jean-Christophe Meurisse (prix d’interprétation au Festival Silhouette avec l’ensemble des acteurs, prix Ciné+, prix du Syndicat de la Critique), Mobile de Gabrielle Culand (prix France 2 au Festival du Film court de Brest), L’Autre sur ma tête de Julie Colly, Shiny happy people, de Mathilde Petit (prix du public au TFFL), Bibimpap de Guilhem Amesland, Hot spot d’Anaïs Couet-Lannes, Denise est morte ce soir de Loïc Vanelle, ainsi que dans le long-métrage Oranges Sanguines de Jean-Christophe Meurisse. À la télévision, elle intervient dans les séries Scènes de Ménages sur M6, ainsi que dans Têtard, de Jérémie Sein et Lola Roqueplo, et les trois saisons de Un Entretien, de Julien Patry, diffusées sur Canal+. On l’a vue dernièrement dans J’étais à ça, de Julie Gali et Martial Schmeltz, sur France 5. Elle tient le premier rôle féminin dans le long métrage Apnée réalisé par Jean-Christophe Meurisse, sélectionné à la Semaine de la Critique au festival de Cannes 2016, et sera à l’affiche du prochain film de Lucie Borleteau À mon seul désir. En 2018 elle coréalise avec Emmanuel Matte un moyen métrage, L’Union fait la force (Kazak productions ; Festival du Film Politique, Festival International de Montréal, Festival Fifigrot – Groland).
Ancien élève de l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm, agrégé de Lettres Classiques, Jean-Luc Vincent est acteur, dramaturge et metteur en scène. Il est l’un des acteurs membres fondateurs des Chiens de Navarre, groupe avec lequel il travaille de 2006 à 2016, dont les spectacles ont beaucoup tourné en France (à Paris au Théâtre du Rond-Point et aux Bouffes du Nord) et à l’étranger (Belgique, Suisse, Québec, New-York). Il collabore comme dramaturge avec le metteur en scène Bernard Levy depuis 2005, notamment sur Fin de Partie et En attendant Godot de Samuel Beckett (Théâtre de l’Athénée), Histoire d’une vie de Aharon Appelfeld (Scène Nationale de Sénart), Les chaises d’Eugène Ionesco (Théâtre de l’Aquarium, avril 2019), On ne paie pas ! On ne paie pas ! de Dario Fo en 2021 (MC2 de Grenoble). Il collabore aussi régulièrement comme dramaturge avec la metteuse en scène d’opéra Mariame Clément (Barkouf d’Offenbach à l’Opéra National du Rhin, Carmen à L’Opéra de San Diego). En février 2016, il joue à Londres un rôle parlé dans une de ses mises en scène, L’étoile d’Emmanuel Chabrier, au Royal Opera House de Covent Garden. Depuis 2017, il collabore également en tant que comédien et dramaturge avec l’autrice et metteuse en scène Sonia Bester, notamment pour le spectacle Ah ! Félix (n’est pas le bon titre) dans lequel il joue, puis en 2021 dans Comprendre, créé au Théâtre du Point du Jour à Lyon dans le cadre des Nuits de Fourvière en juin 2021.
Comme acteur, on a pu le voir en mars 2018 aux côtés de Karine Viard dans Véra, mis en scène par Martial di Fonzo Bo et Élise Vigier (Théâtre de Paris, mars-avril 2018). À l’automne 2019, il joue dans Reconstitution : le procès de Bobigny d’Émilie Rousset et Maya Boquet, créé au T2G dans le cadre du Festival d’Automne à Paris. En 2021, il coécrit et joue dans la création collective Prenez garde à son petit couteau (Théâtre Monfort). En 2022, il joue dans Bande Magnétique du chanteur Raphael, mis en scène par Guillaume Vincent (Théâtre des Bouffes du Nord et au Liberté en janvier 2023). En septembre 2022, il joue aux côtés de Joséphine de Meaux dans La cuisse du Steward de Jean-Michel Ribes, mis en scène par Joséphine de Meaux et Mériam Korichi au Théâtre du Rond-Point à Paris. En 2015, Jean-Luc Vincent fonde sa propre compagnie, Les Roches Blanches. En mars 2017, il crée Détruire, une adaptation scénique de Détruire, dit-elle de Marguerite Duras, au Studio-Théâtre de Vitry en coproduction avec la Comédie de Béthune, CDN des Hauts de France, et le Théâtre Dijon-Bourgogne. En octobre 2019, il écrit et met en scène le solo Édith B. Avant-hier soir je n’avais pas envie d’aller me coucher pour la comédienne Édith Baldy (Théâtre de la Reine Blanche, Paris).
Au cinéma, Jean-Luc Vincent a interprété le rôle de Paul Claudel dans Camille Claudel 1915 de Bruno Dumont avec Juliette Binoche (Berlinale 2013). Il retrouve Bruno Dumont en 2015 et joue dans Ma loute (Sélection Officielle, Festival de Cannes 2016) aux côtés de Juliette Binoche, Fabrice Luchini et Valeria Bruni Tedeschi. Il joue aussi dans le premier long métrage de Benoît Forgeard, Gaz de France, sorti en janvier 2015, et dans Apnée de Jean-Christophe Meurisse (Semaine de la Critique, Cannes 2016). Il a également joué dans de nombreux courts-métrages, notamment dans Calme ta joie d’Emmanuel Laskar sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes en 2015. On a pu le voir aussi dans Doubles vies d’Olivier Assayas, Les petits flocons de Joséphine de Meaux, Ulysse et Mona de Sébastien Betbeder, Femme-enfant d’Amro Hamzawi, Neuf Meufs et Neuf Mecs de Emma de Caunes. Récemment, il incarne le second rôle masculin du premier long métrage de Vincent Le Port, Bruno Reidal (Semaine de Critique, Festival de Cannes, 2021). Il sera aussi à l’affiche du premier long-métrage d’Emmanuel Laskar, Le Médium (2022).
Diplômée de l’École nationale des arts et techniques du théâtre, Valérie Karsenti est rapidement sollicitée par la télévision pour jouer dans des téléfilms, mais elle reste surtout attirée par le théâtre, où elle a interprété plus d’une vingtaine de pièces. En 2003, elle obtient le Molière de la révélation féminine pour Un petit jeu sans conséquence, mis en scène par Stéphane Hillel. Durant les années 2000, elle mène de front une carrière à la télévision, au cinéma et au théâtre. Au théâtre, elle joue notamment dans Le roi se meurt avec Michel Bouquet, mis en scène par Georges Werler, au Théâtre Hébertot, puis au Théâtre de la Madeleine avec Thierry Lhermitte dans Grand Écart, mis en scène par Benoît Lavigne. En 2015, elle interprète Home, de David Storey, mis en scène par Gérard Desarthe. Elle a joué dernièrement dans deux mises en scènes de Ladislat Chollat, Les inséparables, puis Le système Ribadier de Georges Feydeau.
À la télévision, on la voit sur France 2 dans Maigret, ainsi que sur Canal + dans Engrenages (2005) et Reporters (2008). Depuis 2009, Valérie Karsenti joue dans la série courte Scènes de ménages sur M6. De 2010 à 2013, elle a incarné Hortense Gaillac dans la série de Canal+ Maison close, créée par Jacques Ouaniche. En 2012, elle est aussi au casting des Hommes de l’ombre, de Frédéric Tellier. Puis elle tient un rôle dans la saga de France 3 Jusqu’au dernier, de François Velle (2014). Elle a joué récemment dans La Faute de Niels Tavernier (M6, 2018), Disparition Inquiétante d’Arnaud Mercadier (France 2, 2019), Paris-Brest de Philippe Lioret (Arte), La Fugue de Xavier Durringer (France 2), Rebecca de Didier Le Pêcheur (TF1), et Lycée Toulouse-Lautrec de Fanny Riedberger (TF1 ; prix de la meilleure série de 52 min au Festival de la fiction tv de La Rochelle).
Elle fait ses premiers pas au cinéma en 2005 dans Combien tu m’aimes ?, de Bertrand Blier. En 2008-2009, elle tourne dans plusieurs films : LOL, de Lisa Azuelos, Le hérisson de Mona Achache, Tellement proches, d’Olivier Nakache et Éric Toledano, et Modern Love, de Stéphane Kazandjian. On la voit ensuite à l’affiche de Je me suis fait tout petit de Cécilia Rouaud (2012) ou de la comédie À toute épreuve, d’Antoine Blossier en 2014. En 2015, elle tourne pour Philippe Lacheau et Nicolas Benamou dans Babysitting 2, ainsi que dans Ma famille t’adore déjà !, de Jérôme Commandeur et Alan Carno. Avec L’École buissonnière, de Jérôme Tonnerre et Nicolas Vanier (2016), elle remporte le prix de meilleure interprétation féminine au Festival international du film de fiction historique. Elle joue ensuite dans Le Poulain, de Mathieu Sapin (2017), Champagne !, de Nicolas Vanier, et L’Homme parfait, de Xavier Durringer.
Après des études théâtrales au Théâtre du Fil de 1996 à 2000, il rejoint la Troupe à Palmade, avec laquelle il joue diverses pièces : L’entreprise, au Théâtre Tristan Bernard, Les flics, à la Comédie de Paris, La troupe à Palmade s’amuse, au Théâtre de l’Œuvre (2019). Parallèlement, il joue aux côtés d’Amanda Lear dans Lady Oscar, et Noémie de Lattre dans Une femme libérée, ainsi que dans une pièce mise en scène par Jean-Luc Moreau, Jamais deux sans trois, et Divina, mis en scène par Nicolas Briançon.
Il intègre progressivement la troupe des Chiens de Navarre, où il retrouve Céline Fuhrer et Jean-Luc Vincent, avec lesquels il avait joué des années auparavant, et auprès de qui il interprétera Notes de cuisine en 2015. Il joue avec les Chiens de 2014 à 2019, Une Raclette, Les danseurs ont apprécié la qualité du parquet, Quand je pense qu’on va vieillir ensemble, et Jusque dans vos bras (Théâtre des Bouffes du Nord et tournée nationale). À partir de 2020, il interprète au Palace Les feux de l’amour et du hasard, mis en scène par Célia Pilastre et Crystal Shepherd-Cross.
À la télévision, il apparaît en 2019 dans Les copains d’abord, de Denis Imbert, Mouche, de Jeanne Herry, et Derby Girl de Nikola Lange. En 2020, on le voit dans Les petits meurtres d’Agatha Christie, de Nicolas Picard Dreyfuss, et Rebecca de Didier Le Pêcheur. Depuis il a également joué dans Le Grand Restaurant 4, de Pierre Palmade, Les siffleurs de Nathalie Marchak (2022), et est un rôle récurrent de J’étais à ça, série de Julie Gali et Martial Schmeltz, sur France 5. Au cinéma, il apparaît dans deux courts-métrages d’Avril Besson en 2014, puis dans les deux longs-métrages de J.C. Meurisse, Apnée (2016) et Oranges sanguines (2021). Il a joué dernièrement dans Le processus de paix, d’Ilan Klipper, et L’échappée belle, de Florence Vignon.