La plus précieuse des marchandises
Théâtre

La plus précieuse des marchandises

Jean-Claude Grumberg — Charles Tordjman

Un train passe chaque jour à travers la forêt. Un paquet tombe du train. Dans un châle tissé d’or et d’argent est enroulé un bébé. C’est une fille. Sur le bord de la voie de chemin de fer, une bûcheronne est là. C’est le début d’un conte brillant de Jean-Claude Grumberg, nommé pour cette création aux Molières 2022.

La plus précieuse des marchandises
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La plus précieuse des marchandises
Lieu
  • Le Liberté
  • Salle Fanny Ardant
Accessibilité
  • Pour toutes et tous
    • dès 12 ans
  • Dates Durée 1h05 environ
  • mercredi 5 avril 2023 20:00
  • jeudi 6 avril 2023 20:00
Tarif B
  • Plein tarif 24 €
  • Tarif préférentiel 19 €
  • Tarif avec la Carte Encore 19 €
  • Tarif formule 3 spectacles et + 18 €
  • Tarif formule 10 spectacles et + 16 €
  • Tarif demandeur d'emploi 16 €
  • Tarif jeune (- de 30 ans et étudiants) 11 €
  • Tarif solidaire 5 €
Informations pratiques

« Il était une fois.. » Ça commence bien comme un conte. Ce serait donc qu’une « lointaine histoire » ? Mars 1943, l’enfant est juif, le train est le Convoi 49, le conte commence à faire peur. Bien sûr, il y a des sortes de loup et une sorte d’ogre… Et il y a, en creux, ce que l’on ne nomme pas : « ça ». Espiègle, Jean-Claude Grumberg joue des ressorts du théâtre, des pouvoirs d’évocation, des non-dits qui disent beaucoup. On ne sait pas tout mais on sait bien ce qu’il y a d’abomination dans ce qui se tait. Les acteurs, à la fois narrateurs et protagonistes, nous emmènent au plus profond de la forêt. Pas pour nous perdre mais pour nous émouvoir profondément.

Conte Jean-Claude Grumberg publié aux éditions du Seuil
Adaptation et mise en scène Charles Tordjman
Avec Eugénie Anselin, Philippe Fretun et la participation de Julie Pilod
Collaboration artistique Pauline Masson
Scénographie Vincent Tordjman
Création lumière Christian Pinaud
Création et réalisation vidéo Quentin Evrard, Thomas Lanza, Nicolas Mazet et Vincent Tordjman
Costumes Cidalia Da Costa
Création sonore Vicnet

Production Théâtre du Jeu de Paume, Aix-en-Provence
Coproduction Théâtre de Liège / La Criée, Théâtre National de Marseille / Théâtre National de Nice – CDN Nice Côte d’Azur

Photo © Antoine de Saint Phalle
Texte © François Rodinson

Un texte puissant que Charles Tordjman porte au théâtre avec, sur scène, deux acteurs qui n’en font ni trop ni trop peu et qui tiennent la note avec une justesse scrupuleuse. Télérama Sortir

Ce court texte de Jean-Claud Grumberg est un miracle […] qui est aussi frappé par la grâce et subjugue de bout en bout, où tout est en place, précis, plein d’humanité, plein de larmes retenues, qui bouleverse et enchante et touche au plus profond. Jean-Luc Porquet — Le Canard enchaîné

Un spectacle remarquable servi par des comédiens éblouissants ! […] Déchirant, palpitant, saisissant et attendrissant : éblouissant comme un phare confondant les ténèbres ! La terrasse

Un récit théâtral superbe où la fiction raconte la réalité inimaginable qui a existé. Un spectacle que l’on n’oubliera pas, autant nécessaire qu’agréable. Frédéric Perez — Spectatif

Jean-Claude Grumberg annonce à l’ouverture de ce livre qu’il s’agit d’un conte.
Certes. Il y a une forêt, un homme terrifiant, une chèvre, des chasseurs, une petite fille, un pauvre bûcheron et une pauvre bûcheronne qui ont grand faim. Et puis il y a un train qui traverse chaque jour la forêt profonde. Comme tout arrive dans les contes, voilà qu’un jour une petite marchandise tombe du train…
Et la peur envahit la forêt.
Comment mettre en scène cette peur… Comment dire la violence ce train qui la traverse pour une destination dont le lecteur sait qu’il s’agit d’Auschwitz. Grumberg nous dira à la fin de son récit que rien de cela n’est arrivé.
Et cette simple phrase nous sauve de la représentation naturaliste qui serait ici insensée. Il dit que cela n’est pas vrai, que cette histoire n’est pas vraie. Alors le théâtre qui toujours ment pour de vrai peut y trouver ses marques. Alors on dirait que cette histoire que la guerre étouffe se passe dans une forêt, une forêt de bric et de broc, une forêt pas vraie.
Une fausse forêt habitée par de vrais acteurs qui raconteront cette histoire avec ce qui s’y trouve ; de vraies branches où sont enfouis des restes de l’humanité ; des vraies machines à coudre, une fausse tête de chèvre, un piano démantibulé, un vrai bidon coloré, une paillasse. Et puis des bouts d’autres morceaux d’un monde disparu.
Et parce que quand le monde explose il faut bien continuer à raconter des histoires fausses ou vraies, les vrais acteurs se feront peur à imaginer, à inventer sa fin et sa disparition.
Le piano se mettra à jouer tout seul d’effrayantes symphonies, les machines à coudre deviendront des armes, la chèvre voudra bien donner du lait à qui saura la faire chanter. À l’abri dans une vraie fausse cabane les acteurs inventeront à nouveau un chant de fin du monde et ce sera comme une vraie fausse apocalypse. Jouer à dire la catastrophe. Chanter le désastre, ce sera le rôle des acteurs.

Charles Tordjman

Depuis 1977 Charles Tordjman a mis en scène un grand nombre de spectacles et particulièrement des textes d’auteurs contemporains (Tahar Ben Jelloun, Serge Valetti, Robert Bober, Jean-Claude Grumberg, François Bon, Bernard Noël, Antoine Volodine, Marguerite Duras…). Il a mis en scène ces spectacles dans les théâtres qu’il a dirigés et ailleurs (Comédie-Française, Chaillot – Théâtre national de la Danse, La Colline – théâtre national, Festival d’Avignon, Théâtre National de Strasbourg, Opéra Comique, Cité de la Musique, Théâtre du Rond-Point, Théâtre Martigny, Théâtre Antoine, Athénée Théâtre Louis-Jouvet, Théâtre de la Ville…). Il a mis en scène pour l’opéra (Opéra de Nancy, Metz, Luxembourg, Caen…). Il a écrit plusieurs pièces de théâtre et des adaptations pour le théâtre.

Il a présenté ses spectacles à l’étranger (Israël, États-Unis, Canada, Pologne, Lituanie, Russie, Maroc, Turquie, Italie, Luxembourg, Allemagne, Suisse, Chypre, Ouzbékistan…). Il a obtenu le Molière du meilleur spectacle public avec Daewoo de François Bon, obtenu les grands prix du syndicat de la critique pour Daewoo et Vers toi, terre promise de Jean-Claude Grumberg. Il a mis récemment en scène l’Être ou pas de J.-C. Grumberg au Théâtre Antoine à Paris avec Pierre Arditi et Daniel Russo et Monologue du Nous de Bernard Noël à la maison des métallos, Votre Maman de J.-C. Grumberg au Théâtre de l’Atelier et Douze hommes en colère de Réginald Rose qu’il a mis en scène en 2017 au Théâtre Hébertot a connu un vif succès et continue à être joué à Paris et en tournée. En 2019 il met en scène Vêtir ceux qui sont nus de Luigi Pirandello au Théâtre des Capucins à Luxembourg, Je poussais donc le temps avec l’épaule d’après Marcel Proust au Théâtre de la Ville de Paris, puis au Théâtre Hébertot, En garde à vue d’après le roman de John Wainwright.

Charles Tordjman a été successivement directeur du Théâtre Populaire de Lorraine, fondateur et directeur du Centre Dramatique de Thionville, directeur du centre dramatique national de Nancy, fondateur en 1996 et directeur du Festival Passages (festival des théâtres à l’Est de l’Europe et ailleurs). Il est actuellement directeur de la Compagnie Fabbrica.

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