Sorti en 1930, le film La Terre a fait la renommée d’Alexandre Dovjenko. Il y aborde la lutte des classes, sujet clivant de la collectivisation des terres, et s’interroge sur la domination de la nature par l’homme. Lors de cette soirée spéciale, ce très beau film sera mis en musique par Mariana Sadovska. Au rythme de ce long-métrage, elle mêlera musique occidentale, répertoire traditionnel et mélodies vernaculaires issues du folklore de Kiev. Une façon de partager sa culture, elle qui vit aujourd’hui exilée à Cologne.

Une partie des recettes du ciné-concert sera reversée par le FiMé à l’AFUCA (Association Franco-Ukrainienne Côte d’Azur).
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Film de Alexandre Dovjenko (NB — 1930)
Avec Semyon Svashenko, Yuliya Solntseva, Yelena Maksimova…
Chant et clavier Mariana Sadovska

Photos © DR & Meyer Originals
Texte © Vanessa Asse

Alexandre Dovjenko est originaire d’une famille de paysans ukrainiens. D’abord instituteur, il fait partie de l’Armée Rouge entre 1917 et 1919. Il prend ensuite la fonction de Secrétaire du Parti à l’Enseignement, puis celui de Directeur des Beaux-arts de Kiev (il écrit de nombreuses critiques d’art et de théâtre) avant d’être nommé au Commissariat du peuple pour la modernisation. Ces différentes fonctions l’amènent à voyager de Kiev à Karkhov, mais aussi en Pologne et en Allemagne où il est nommé diplomate. Il connaît une carrière politique assez fulgurante, qu’il abandonne à trente ans pour se consacrer à sa passion pour le cinéma. Il est accueilli à la Ciné-fabrique d’Odessa et commence, quelques jours à peine après en avoir franchi la porte, à réaliser ses premiers films, pour la plupart des agit-films (films de propagande), dont un nommé Ceux de l’Arsenal, qui évoque son futur film Arsenal. En 1928, il signe Zvenigora, son premier grand film, œuvre qui selon Eisenstein montre « la naissance d’un maître. »

Dovjenko s’est attaché dans son œuvre à magnifier son Ukraine natale, mais aussi la lutte du peuple, construisant souvent un parallèle entre les hommes et la terre russe. Il aborde ces deux thèmes de façon poétique, lyrique et emportée, notamment dans sa « trilogie ukrainienne» composée de Zvenigora, La Terre et Arsenal.

Fille du chanteur, auteur-compositeur et traducteur ukrainien Viktor Morozov, Mariana Sadovska a embrassé la carrière artistique très jeune. Formée en Europe et à New York, durant plusieurs années, elle a mené des expéditions ethnomusicologiques en Ukraine, en Irlande, en Égypte, à Cuba et au Brésil. Elle a aussi organisé de nombreux échanges culturels entre des artistes contemporains d’Europe et des États-Unis avec les chanteurs traditionnels d’Ukraine. Aujourd’hui exilée à Cologne en Allemagne, elle développe ses projets musicaux et discographiques. Celle qui est considérée par la critique comme « la Björk ukrainienne » tisse des liens entre musique contemporaine, répertoire traditionnel et mélodies vernaculaires issues du vibrant folklore ukrainien.