Au fil de ses quatre-vingts créations, le chorégraphe Jean-Claude Gallotta a exploré les mythologies et les répertoires et fait dialoguer sa danse avec de grandes figures du siècle. Dans Le Jour se rêve, il renoue avec la forme chorégraphique de ses débuts : une danse sans livret, sans habillage narratif, sans références thématiques et monte même sur le plateau pour nous offrir un solo entre deux ensembles.
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Les dix danseurs en mouvement occupent pleinement l’instant présent. Pourtant, on flirte avec le tout début des années 80, quand l’apprenti chorégraphe Jean-Claude Gallotta rencontrait l’immense Merce Cunningham à Manhattan. Cette pièce rend hommage à celui qui a révolutionné la danse en composant à partir du hasard et en la faisant coexister avec d’autres arts. Ici, le guitariste et chanteur Rodolphe Burger signe une bande-son qui « mêle le rock à la philosophie, qui fréquente Beckett et Johnny Cash, Büchner et Lou Reed ». Les costumes et la scénographie ont été pensés par la première artiste plasticienne française à avoir investi le Turbine Hall de la Tate Modern à Londres, Dominique Gonzalez-Foerster. Et chacun construit dans une unité de lieu et de temps son propre espace. On se laisse emporter par l’intensité des mouvements, habiter par l’énergie des danseurs et cette ode au temps présent. On vit un grand moment.
Chorégraphie Jean-Claude Gallotta
Avec Axelle André, Naïs Arlaud, Ximena Figueroa, Ibrahim Guétissi, Georgia Ives, Fuxi Li, Bernardita Moya Alcalde, Jérémy Silvetti, Gaetano Vaccaro, Thierry Verger et Jean-Claude Gallotta
Musique Rodolphe Burger
Assistanat à la chorégraphie Mathilde Altaraz
Dramaturgie Claude-Henri Buffard
Textiles et couleurs Dominique Gonzalez-Foerster assistée d’Anne Jonathan et de Chiraz Sedouga
Scénographie Dominique Gonzalez-Foerster et Manuel Bernard
Lumières Manuel Bernard
Production musicale Dernière bande
Production Groupe Émile Dubois / Cie Jean-Claude Gallotta
Coproduction Théâtre du Rond-Point / Scènes Vosges / Le Manège – Scène nationale de Maubeuge / Le Grand R – Scène nationale La Roche-sur-Yon / Malraux – Scène nationale de Chambéry Savoie / L’Archipel – Scène nationale de Perpignan
Avec le soutien de la MC2:Grenoble
Le Groupe Émile Dubois / Cie Jean-Claude Gallotta est soutenu par le ministère de la Culture — Direction Régionale des Affaires Culturelles Auvergne-Rhône-Alpes, la Région Auvergne-Rhône-Alpes, et le Département de l’Isère et, pour ses actions sur le territoire, par la Ville de Grenoble
Photo de couverture © Joseph Caprio
Photo n° 1 © Giovanni Cittadini Cesi
Photo n° 2 © Laurent Philippe
Photos n° 3, 4, 5 et 7 © Guy Delahaye
Photo n° 6 © Pauline Le Goff
Texte © Marie Minair
Les danseur.ses […] semblent tous sans exception portés par le souffle de l’écriture chorégraphique de Gallotta, cette gestuelle frétillante qui n’appartient qu’à lui. Non, Gallotta ne prend pas une ride. Il n’y a qu’à se laisser envahir par les déboulés des danseurs, la dynamique enlevée qui les fait passer des coulisses au plateau. Accélérations, ruptures de rythme et changements soudain de direction, humour toujours saupoudré ça et là, et la joie de danser, immense, palpable et communicative, l’ADN Gallotta est bel et bien là. Marie Plantin — Sceneweb
Jean-Claude Gallotta est monté sur scène avec des danseurs prodigieux pour présenter la première de Le Jour se rêve. Grandiose. […] Il y a du génie dans cet homme-là. Il a proposé une vraie pépite au public. […] Trois tableaux incroyablement bien travaillés. L’ensemble est réellement magistral. Délicieux. La Voix du Nord
L’énergie des danseurs.euses, impressionnante, emporte totalement. Le soin de la construction scénique classe ce travail remarquable parmi les grands moments de la danse contemporaine. Magcentre
Entre l’intimité poétique offerte par le chorégraphe et la beauté impétueuse de ses danseurs, un souffle régénérant emporte la salle, tout entière ragaillardie dans un immense sourire. Marie-Valentine Chaudon — La Croix
Souvent, la danse de Jean-Claude Gallotta, afin de souscrire à l’ici et maintenant que le corps des interprètes lui impose, s’est cherchée des thèmes qui la protègent du présent : les mythologies, le répertoire, les hommages. Plus récemment, avec le triptyque rock (My Rock, My Ladies Rock, L’Homme à tête de chou), le diptyque danse-littérature (L’Étranger, Bonjour Tristesse), Jean-Claude Gallotta a fait dialoguer sa danse avec de grandes figures du siècle. Aujourd’hui, il renoue avec la forme chorégraphique de ses débuts, une danse sans livret, sans « propos », sans habillages narratifs, sans références thématiques. Avec le Jour se rêve, Jean-Claude Gallotta revient rôder du côté de Bethune Street, à Manhattan, où, dans les baies vitrées du studio de Merce Cunningham se reflétaient au début des années 80 ses espérances d’apprenti chorégraphe. Le voilà qui vient réinterroger ses sources, sa source : l’abstraction. Mais une abstraction qui ne rejette pas la chair de la danse.
« Deux épaules ou deux cuisses, ça se prend, ça se mord », disait Béjart. Il y a, il y aura toujours chez Jean-Claude Gallotta, un peu de sens, un rien de narration, un soupçon de figuration, une touche de jeu ou d’ironie pour venir troubler l’ordonnance rythmique de la scène. On pourrait nommer ce mouvement chorégraphique : l’« abstraction ludique ». Pour le Jour se rêve, fidèle à la pratique du « carrefour d’échanges » de Cunningham, Cage et Rauschenberg, Jean-Claude Gallotta a donné rendez-vous à un musicien, Rodolphe Burger et à une plasticienne, Dominique Gonzalez-Foerster. Dans le lieu et le temps de la scène, la danse, la musique et les couleurs s’émancipent alors les unes des autres, créant un nouvel espace qui, comme le premier jour du monde, n’existait pas avant elles.
C.-H.B.
Après un séjour à New York à la fin des années 70 où il rencontre Merce Cunningham et découvre l’univers de la post-modern Dance, Jean-Claude Gallotta fonde en 1979 à Grenoble – avec Mathilde Altaraz – le Groupe Émile Dubois qui devient en 1984 l’un des premiers Centres chorégraphiques nationaux, inséré dans la Maison de la culture de Grenoble, dont il sera également le directeur de 1986 à 1988.
En 1981, Ulysse, lui ouvre les portes de la reconnaissance internationale, jusqu’à Shizuoka où il dirige une compagnie japonaise de 1997 à 1999. Suivront notamment Daphnis é Chloé (1982,) Hommage à Yves P. (1983), Mammame (1985), Docteur Labus (1988), Presque Don Quichotte (1999), Nosferatu (à l’Opéra de Paris, 2001).
Attaché à ouvrir grand les portes de la danse contemporaine, il propose une série de pièces sur et avec « les Gens », dont Trois Générations (2004), et Racheter la mort des gestes (Théâtre de la Ville, 2012), où il mêle danseurs professionnels et personnes de tous âges, de toutes corpulences, de toutes histoires.
Puis son répertoire de plus de quatre-vingts chorégraphies s’enrichit au fil des années par le croisement de la danse avec les autres arts : le cinéma (il a lui-même réalisé deux longs-métrages), la vidéo, la littérature, la musique classique. Son Sacre et ses révolutions, en 2015, est présenté à la Philharmonie de Paris ; en 2016, il crée Volver avec la chanteuse Olivia Ruiz, à la Biennale de la danse de Lyon ; cette même année, son Groupe Émile Dubois, redevient compagnie indépendante. Il travaille également autour des figures du rock avec le triptyque My Rock, My Ladies Rock et la recréation de l’Homme à tête de chou en 2019 au Printemps de Bourges. En 2020, parallèlement à la création du Jour se rêve, il développe une forme adaptée à l’espace public, Climatic’ Danse, ainsi que sa version pour enfants, Danse, ma planète, danse! À la rentrée 2021, il recrée, à la demande du Volcan, Scène nationale du Havre, Ulysse, 40 ans après sa création. Il prépare pour 2022 une création intitulée Pénélope, versant féminin et contemporain de son Ulysse originel. Jean-Claude Gallotta est hébergé avec sa compagnie à la MC2: Grenoble. Il est également artiste associé du Théâtre du Rond-Point à Paris et de Scènes Vosges à Épinal.