Les poissons ne pleurent pas
Théâtre

Les poissons ne pleurent pas

Helena Petrovskaya — Oxana Gritsaeva

Cette pièce captivante est l’œuvre d’artistes ukrainiens et russes en exil et anti-guerre. Elle nous raconte l’histoire d’une femme qui, ayant survécu aux bombardements, aimerait se transformer en poisson pour oublier le passé. Pour s’alléger.

Les poissons ne pleurent pas
Les poissons ne pleurent pas
Lieu
  • Le Liberté
  • Salle Fanny Ardant
Accessibilité
  • Pour tous
    • dès 15 ans
    • Spectacle en russe surtitré en français
  • Dates Durée 1h15
  • mardi 15 octobre 2024 19:00
Tarifs
  • Plein tarif 30 €
  • Tarif adulte avec la carte Châteauvallon-Liberté 20 €
  • Tarif partenaire (CSE et Associations culturelles partenaires) 20 €
  • Tarif - 30 ans 15 €
  • Tarif - 18 ans 10 €
  • Tarif solidaire 5 €

Avec la Carte Châteauvallon-Liberté, votre 6ème place de spectacle est offerte !

Informations pratiques

Elle nous emmène au cœur de Marioupol. Face à l’avancée des belligérants, Martha s’empresse de fuir. Elle prend la voiture avec son époux, ses deux enfants, et leur poisson rouge. Effrayée, elle parle à l’animal. On dit que les poissons ont une mémoire de cinq secondes. Martha aimerait tant être à sa place pour ne garder aucun souvenir de l’horreur.

Écrit par Helena Petrovskaya, dramaturge ukrainienne, Les poissons ne pleurent pas est mis en scène par la russe Oxana Gritsaeva. Ce spectacle a été joué pour la première fois en mars 2024 à l’occasion du festival Le Doc en Scène ! La voix humaine : Ukraine en soutien à la création artistique ukrainienne et russe anti-guerre. Loin de leurs pays, ces artistes incarnent la paix. À travers cette création, ils mènent, unis, un même combat.

Soirée spéciale ukrainienne avec deux spectacles à la suite : 

Texte Helena Petrovskaya
Traduction Macha Zonina
Mise en scène Oxana Gritsaeva
Avec Olga Kent et Artem Bannikov
Scénographie Aglaya Shulzhenko

Production Association VERBA

Photos © Nikita Mouravieff © Gilles Vidal
Texte © Vanessa Asse

« Maman, est-ce que mourir fait peur ? » Comment je pourrai le savoir ? Je n’ai jamais été morte, moi. Moi je berce le petit. Même si ça sert à rien. Il dort déjà profondément. Et le poisson me dit alors : « dis-lui que ça ne fait pas peur. L’important c’est de ne pas mourir avant la mort. » Moi je n’ai pas compris. Comment ça « avant la mort », que je demande. Et lui: « tu vois, parfois t’as l’impression que tu es en vie, tu marches, tu respires, tu fais l’amour. Et en fait, tu n’es plus là ! »

« Mais les gens ne veulent pas croire. Ils aiment s’entretuer, Dieu sait pourquoi. C’est si facile. On dit que ce n’est dur que la première fois. Que c’est dur aussi quand tu vois les yeux de la personne que tu vas tuer. Mais les gens ont inventé une arme… quand on ne voit pas les yeux ! Tu appuies simplement un bouton… »

« Et vous savez quelles sont les meilleures pommes ? Les pommes de Paradis ! Et vous savez pourquoi les pommes de Paradis poussent sur la Terre ? Pour que notre planète ressemble au paradis. »

« Parce que pour aimer il faut… il faut qu’il y ait de l’amour. Et il n’y en a pas. Il a quitté notre planète. Il n’a pas aimé être ici. C’est pour ça que c’est plus facile de « faire » ! Même pas l’amour. Juste le sexe. C’est comme polir une planche ! »

« Les humains ne doivent pas tuer leurs semblables ! Ils ne doivent tuer personne ! Personne ! »

« D’abord vous tuez une chenille ! Car elle est si moche ! Beurk. Dégoûtante ! Mais vous ne pensez même pas qu’elle va devenir papillon… Et puis, vous tuez un papillon ! Parce qu’il sait voler et vous non ! Et vous êtes jaloux ! Ensuite vous tuez un oiseau ! Avec fierté vous l’amenez à la maison et le jetez à votre épouse en disant « Fais-le griller ! c’est notre dîner ! Je suis soutien de famille ! »