Théâtre & Musique

Les Serge (Gainsbourg Point Barre)

Stéphane Varupenne & Sébastien Pouderoux avec la troupe de la Comédie-Française

Explorer la part intime de Gainsbourg. Donner à entendre ses mots, ses frasques et sa poésie. Explorer la part intime de Gainsbourg. Donner à entendre ses mots, ses frasques et sa poésie. Dans cette pièce à mi-chemin entre le théâtre et le concert, six membres de la Comédie-Française nous font revivre avec virtuosité les moments forts de sa vie.

Lieu
  • Châteauvallon
  • Amphithéâtre
Accessibilité
    • Dès 14 ans
  • Dates Durée 1h20
  • mardi 1 juillet 2025 22:00
Les Nocturnes
  • Plein tarif 35 €
  • Tarif adulte avec la carte Châteauvallon-Liberté 25 €
  • Tarif partenaire (CE et Associations culturelles partenaires) 25 €
  • Tarif - 30 ans 15 €
  • Tarif - 18 ans 10 €
  • Tarif solidaire 5 €

Avec la Carte Châteauvallon-Liberté, votre 6ème place de spectacle est offerte !

Informations pratiques

À la fois acteur·rices, chanteur·euses et musicien·nes, chaque interprète incarne son propre Serge, enchaînant les répliques célèbres, les extraits d’interviews et les tubes pour un joyeux hommage.

Formant une tribute band, iels nous plongent dans son appartement Rue de Verneuil et dans son studio d’enregistrement. Au milieu des instruments de musique (guitares, batterie, basse, piano, claviers, trombone…), chacun·e interprète l’artiste à sa manière.

Dix-sept chansons au total, du Poinçonneur des Lilas à Love on the Beat, en passant par La Javanaise et Les Sucettes. Des titres devenus mythiques qui subliment son âme de poète. Des mélodies aux arrangements parfaits pour un voyage unique en Gainsbourie.

Adaptation et mise en scène Stéphane Varupenne et Sébastien Pouderoux
Avec La troupe de la Comédie-Française
Costumes Magdaléna Calloc’h
Lumières Éric Dumas
Arrangements musicaux Guillaume Bachelé,
Martin Leterme, Vincent Leterme et Les Serge
Son Théo Jonval

Production Comédie-Française
Spectacle créé au Studio-Théâtre (Paris) le 16 mai 2019

Photo © Vincent Pontet — coll. Comédie-Française
Texte © Vanessa Asse

Comment pourriez-vous décrire Serge Gainsbourg ?
Sébastien Pouderoux — Un esprit brillant et acéré. Un être profondément inspiré et inventif.
Stéphane Varupenne — Un artiste timide, sensible et paradoxal qui se cachait derrière sa froideur et son agressivité mais aussi derrière des volutes de fumée et des vapeurs d’alcool. La chanson, qu’il considérait comme un art mineur, le complexait moins que la poésie ou la peinture.
S. P. — Il me fait penser à Dylan, capable, comme lui, d’écrire dans l’urgence. Une sorte de vanne ouverte… Imaginez-vous que Je t’aime… moi non plus et Je suis venu te dire que je m’en vais ont été achevés en une nuit…

Serge Gainsbourg avait dit un jour : « Heureux, je n’aurais plus rien à dire. »
S. V. — Je pense que c’est ce qui caractérise la plupart des poètes.
S. P. — On aurait tort de croire qu’il n’a souffert qu’à ses débuts, quand il cherchait désespérément la reconnaissance. Le succès n’a pas eu pour vertu de le rassurer. En réalité, cela le détruisait, tout en lui apportant cette liberté de ton qui fait qu’aujourd’hui encore, on a du plaisir à l’écouter.

Artistiquement, Serge Gainsbourg a été un pionnier…
S. V. — Oui, il empruntait des thèmes classiques et en faisait des chansons. C’est un peu l’inventeur du sample. De plus, il était curieux de tout, s’essayait à tous les styles : le jazz, le rock, le reggae, l’électro… Il n’a jamais cessé d’évoluer.

Il cherchait à se démarquer au risque de choquer ou de provoquer. La provocation, selon lui, faisait partie de la création.
S. P. — Il disait que la provocation était une nécessité et qu’en secouant les gens, il en tombait toujours quelque chose, des pièces de monnaie, un livret de famille, etc. Dans Les Serge, notre intention n’est pas du tout de choquer ou de déstabiliser mais plutôt d’interroger le spectateur, d’éveiller sa curiosité.

Comment est venue l’idée du spectacle ?
S. P. — Depuis Comme une pierre qui… [spectacle créé au Studio-Théâtre en 2015 d’après Greil Marcus par Marie Rémond et Sébastien Pouderoux], Stéphane et moi avions envie de retravailler ensemble. Gainsbourg est, depuis toujours, une grande source d’inspiration alors quand Éric Ruf nous a fait cette proposition, nous l’avons acceptée. Le défi était de s’affranchir de la forme cabaret, un exercice avec lequel Gainsbourg était loin d’être à l’aise, pour aller vers le concert, qui lui correspond mieux.

Qui sont les Serge ?
S. V. — Nous sommes cinq comédiens-musiciens et une comédienne musicienne ; ce spectacle est l’occasion rêvée de créer un groupe.

Quelle forme a le spectacle ?
S. P. — Une sorte de concert stand-up. Nous interprétons des chansons et des extraits d’interviews. D’un côté, il y a la musique, de l’autre, il y a l’homme avec sa répartie en interview, son esprit irrévérencieux et subversif. Tout ce qui fait l’intérêt de le fréquenter à travers un spectacle.
S. V. — On pourrait penser à une ultime répétition la veille d’un concert. Notre volonté est d’explorer davantage l’envers du décor, la part intime et confidentielle de Gainsbourg…

Devant une œuvre aussi prolifique, comment avez-vous effectué des choix ?
S. P. — Nous avons privilégié le Gainsbourg amoureux et sensuel.
S. V. — En une 1h20 de spectacle, on ne peut donner à entendre qu’une infime partie de son immense répertoire. Nous avons accordé une place importante à tous ses morceaux emblématiques que la nouvelle génération ne connaît pas forcément.

Vous êtes six au plateau, verra-t-on six différents Serge ?
S. P. — Aucun de nous n’est en charge d’une période précise de la vie de Serge Gainsbourg. On pourrait imaginer un sous-titre : Chacun cherche son Serge. À chaque acteur ou actrice d’investir la partition à sa manière et de trouver en soi le provocateur, le subversif, le timide ou l’inhibé.

Vous avez plusieurs casquettes dans ce spectacle, est-ce un atout ou un inconvénient ?
S. V. — Par moments, c’est assez compliqué d’avoir du recul. C’est en cela que le binôme est précieux. Pour la musique, nous enregistrons nos sessions, ce qui nous permet davantage d’exigence. Nous sommes également très aidés par nos arrangeurs.

Dans le spectacle, vous rejouez la rencontre de Serge Gainsbourg avec Whitney Houston dans l’émission Champs-Élysées et la séquence où il brûle la moitié du billet de 500 francs sur le plateau de Sept sur sept. Ne craignez-vous pas de focaliser l’attention sur le provocateur qu’il a pu être ?
S. P. — Non, pas vraiment. La personne en charge de ces deux séquences les interprète avec beaucoup de délicatesse. Il s’agit davantage d’une citation que d’une volonté d’incarner ces provocations.
S. V. — Nous les détournons pour que cela reste un clin d’œil…

Quelle séquence retenez-vous comme la plus marquante dans la vie de Gainsbourg ?
S. P. — Lorsqu’il interprète une chanson inédite, La Noyée, sur un plateau de télévision. J’aime l’absence d’affectation. On ressent moins le pathos que chez Brel ou Ferré par exemple. Cela me touche énormément.
S. V. — En 1985, il est l’invité du Jeu de la vérité. Il reprend au piano Parce que, une chanson de Charles Aznavour. C’est un moment suspendu qu’il s’emploie ensuite à faire voler en éclats en répondant à Patrick Sabatier. Pour moi, c’est tout Gainsbourg, quelqu’un qui ne cesse de casser l’émotion.

Serge Gainsbourg voulait qu’on se souvienne de lui comme d’un homme parfois trouble, parfois violent, assez porté sur l’érotisme, avec un langage précis et un style. Qu’aimeriez-vous que le spectateur retienne du spectacle ?
S. V. — L’impression d’avoir entrevu l’âme d’un poète, comme dans la chanson de Charles Trenet. Et qu’il lui reste un air ou une parole en tête.
S. P. — Le sentiment d’avoir fréquenté Gainsbourg à travers nous.

Propos recueillis par Oscar Héliani en avril 2019

Stéphane Varupenne — Mise en scène

Après une formation en art dramatique, trombone et guitare au Conservatoire à rayonnement régional de Lille où il obtient un premier prix de trombone, Stéphane Varupenne intègre le Conservatoire national supérieur de musique
et de danse de Paris. Il poursuit son cursus au Conservatoire national supérieur d’art dramatique jusqu’en 2007, année de son entrée en tant que pensionnaire à la Comédie-Française dont il devient le 528e sociétaire le 1er janvier 2015.

Les metteur·euses en scène mettent régulièrement à profit sa formation de musicien notamment dans La Nuit des rois ou Tout ce que vous voulez et Le Roi Lear de Shakespeare montés par Thomas Ostermeier, Comme une pierre qui… d’après Greil Marcus par Marie Rémond et Sébastien Pouderoux, dans les cabarets proposés par Philippe Meyer ou encore le Cabaret Boris Vian par Serge Bagdassarian.

Hors Comédie-Française, il a joué dans divers orchestres, big bands jazz et groupes de chanson française. Il intervient comme récitant et collabore durant deux saisons en tant que comédien avec l’Orchestre de Paris pour des concerts pédagogiques.

En 2022, il cosigne avec Sébastien Pouderoux la mise en scène des Précieuses ridicules de Molière au Théâtre du Vieux-Colombier.

Sébastien Pouderoux — Mise en scène

Formé à l’école du Théâtre national de Strasbourg, Sébastien Pouderoux y rencontre les metteurs en scène Christophe Rauck, Jean-François Peyret et Yann-Joël Collin. Il travaille notamment avec Stéphane Braunschweig,
Alain Françon, Roger Vontobel, Daniel Jeanneteau, Marie-Christine Soma, Laurent Laffargue, Michel Deutsch, Christophe Honoré…

Entré à la Comédie-Française en 2012, il en devient le 535e sociétaire le 1er janvier 2019. Il joue sous les directions, entre autres, de Jean-Yves Ruf, Muriel Mayette-Holtz, Volodia Serre, Jacques Vincey, Denis Marleau, Dan Jemmett, Lilo Baur, Cédric Gourmelon, Ivo van Hove, Thomas Ostermeier, Julie Deliquet ou encore Denis Podalydès, Clément Hervieu-Léger, Anne Kessler.

En 2015, il cosigne, avec Marie Rémond, la mise en scène de Comme une pierre qui… d’après Greil Marcus et, en 2022, celle des Précieuses ridicules, avec Stéphane Varupenne.

Au cinéma, il a tourné dans les films de Jérôme Bonnell, Christophe Honoré, Bertrand Tavernier, Kheiron, Guillaume Gallienne, Yann Gozlan, François Ozon
et Rebecca Zlotowski…

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