La comédienne Cléo Sénia est une artiste totale. Elle chante, danse, mime et maîtrise l’art de l’effeuillage. Dans ce spectacle musical, elle retrace l’existence de cette grande avant-gardiste : son enfance dans sa fameuse maison de Saint-Sauveur-en-Puisaye, Paris à la Belle Époque, son goût pour le music-hall et ses relations extra-conjugales.

Dans un décor aux multiples facettes défilent les thèmes chers à l’autrice : la nature, la condition féminine et la maternité. Une ode réjouissante à la liberté et à la beauté des mots. Femme indépendante, Colette refusait toute étiquette dont celle du féminisme. Écrivaine reconnue, elle disait ne pas aimer la littérature. Toutes ces contradictions, Cléo Sénia nous les rapporte admirablement sous forme de vives saynètes.

Librement inspiré de la vie de Colette
Écriture Cléo Sénia et Alexandre Zambeaux
Adaptation et mise en scène Léna Bréban
Interprétation Cléo Sénia
Assistanat à la mise en scène Ambre Reynaud
Scénographie Marie Hervé
Chorégraphie Jean-Marc Hoolbecq
Chansons Hervé Devolder
Musique et création sonore Victor Belin et Raphaël Aucler
Création lumière Denis Koransky assisté de Sébastien Sivade
Création costumes Alice Touvet
Perruquière Julie Poulain
Création vidéo et réalisation Julien Dubois
Voix off Martine Schambacher et François Chattot
Mapping vidéo Jean-Christophe Charles

Production Espace des Arts, Scène nationale Chalon-sur-Saône
Coproductions Les scènes du Jura – scène nationale / Veilleur de Nuit / Sandra
Ghenassia Production

Photos © Julien Piffaut
Texte © Vanessa Asse

Il y a 5 ans, j’ai découvert la maison d’enfance de Gabrielle Sidonie Colette à Saint-Sauveur-en-Puisaye. J’ai été saisie par la poésie qui émanait de ce « paradis perdu » qu’elle ne cessera de convoquer tout au long de sa carrière d’écrivain.

Je me suis plongée dans son œuvre et j’ai découvert une femme qui a su se réinventer à chaque instant : « Trente ans pour devenir Colette, ça n’est pas trop cher payé ! » Ses réflexions sur la capacité à ressentir le moment présent, sur la quête de liberté, la mise en scène de soi et sur la sensualité m’ont éclairée sur mes propres préoccupations artistiques. Autant que son travail d’orfèvre à ciseler la langue française et son obsession à traquer le mot toujours « meilleur que meilleur », la vie de Colette m’a fascinée. Presque sans s’en apercevoir, elle bouscule les codes d’une époque gouvernée par la religion, le patriarcat, la censure et les règles de bienséances : « Je veux faire ce que je veux ! »

Colette est une figure complexe et moderne. Elle n’envisage la liberté de la femme que comme un combat personnel et ne milite que pour sa propre liberté. Femme libre, elle refuse toute étiquette dont celle du féminisme ; mariée trois fois, elle assume des relations extra-conjugales, parfois saphiques ; écrivaine populaire et reconnue, elle n’aime pas la littérature. « Moi, c’est mon corps qui pense ! Il est plus intelligent que mon cerveau. Toute ma peau a une âme. »

Comment raconter toutes ses contradictions, toutes ses vies ? Des pantomimes légères du Moulin Rouge à l’Académie Goncourt ; du journalisme à la création d’un salon de beauté; de ses liaisons scandaleuses aux obsèques nationales ? Comment la petite Gabri de Saint-Sauveuren- Puisaye est-elle devenue Colette, la grande dame du Palais-Royal ? Comment les codes du féminisme, de la nudité, de la liberté ont évolué ou persisté après plus d’un siècle de combat ? Comment répondre à toutes ces questions ?

En faisant un parallèle entre Colette et une jeune femme artiste d’aujourd’hui : Cléo.

Cléo Sénia & Alexandre Zambeaux

Le spectacle est admirablement mis en scène par Léna Bréban. […] Le texte de Cléo Sénia et d’Alexandre Zambeaux – parsemé de merveilleuses citations – aborde tous les thèmes chers à l’auteur : la nature, la condition féminine, la maternité, les amours bisexuelles, les trois mariages, la littérature qu’elle disait – figure de style ! […] C’est aussi dans cette discipline que se révèle la sensuelle Cléo Sénia. […] Comme son personnage, elle assume sa liberté de corps et d’esprit, et le public – avec lequel elle ne cesse de jouer – ne peut rester indifférent devant les numéros, ou plutôt les tableaux, de son «musicolette». Le Figaro

Le texte, la mise en scène, la scénographie, les lumières, les costumes, la musique, chansons comprises et surtout l’interprétation constituent une union parfaite pour rendre hommage à cette femme de talent qui rêvait de liberté. L’Œil d’Olivier

Formé à l’école du Théâtre National de Chaillot, puis au Conservatoire national supérieur d’art dramatique, il joue entre autre sous la direction de Claudia Stavisky, Benoît Lavigne, Tanya Lopert, Michel Favart, et dans des films d’Éric Woreth, Yves Boisset, José Pinheiro, Laurent Carcélès, Philippe Garrel. Il est nommé pour le Molière de la révélation en 2010 dans Paroles et Guérison mis en scène par Didier Long. Il collabore à de nombreuses reprises avec Léna Bréban pour l’écriture, la mise en scène et en tant qu’acteur.

À la sortie du premier confinement, il participe au Cabaret sous les balcons mis en scène par Léna Bréban.

Dernièrement il a joué dans Sans Famille à la Comédie-Française mis en scène par Léna Bréban, et avec qui il a adapté le roman d’Hector Malot.

Après un cursus de pianiste au C.R.R de Nancy, Cléo Sénia découvre l’Art dramatique avec Sylvia Bergé (sociétaire de la Comédie-Française). Elle suit une formation au Studio-Théâtre d’Asnières, puis à l’école nationale de l’E.S.CA. Elle joue notamment dans la Double Inconstance de Marivaux, mis en scène par René Loyon, puis dans deux spectacles écrits et mis en scène par Daniel Colas au Théâtre du Petit Saint-Martin : Brasseur et les enfants du paradis et La Louve. Au moment du premier déconfinement, elle participe au Cabaret sous les balcons mis en scène par Léna Bréban : un spectacle-itinérant destiné aux personnes âgées des EHPAD ainsi qu’au personnel soignant. On lui propose ensuite le rôle de Gaby Deslys, la première icône du Music-hall, dans le biopic musical de Jean-Christophe Born Gaby la magnifique, spectacle en tournée dans le Sud de la France puis joué de mars 2022 à décembre 2023 au théâtre de Passy à Paris. Avec ce rôle, elle est nominée aux trophées de la comédie musicale 2022 dans la catégorie : révélation féminine.

Passionnée depuis toujours par l’univers de la Revue et du Cabaret, elle crée avec Anne-Laure Bonet le duo des Sœurs Papilles. Ce duo culotté et malicieux se produit aussi bien en spectacle qu’en format événementiel pour différentes maisons de haute-couture.

En s’associant au dernier décor de lupanar parisien Aux belles Poules en 2019, elles proposent des conférences-spectacles immersives retraçant l’histoire des maisons closes. Le spectacle des Sœurs Papilles dont l’intégralité du répertoire est composé par Jean-Marie Sénia est joué en 2021 à la Comédie Bastille, puis au Théâtre des Corps Saints lors du Festival OFF d’Avignon 2022 et a été repris au Théâtre du Lucernaire pour les fêtes de fin d’année 2022.

Parallèlement, Cléo Sénia se produit à Paris et à l’étranger sous le pseudonyme de « Séléné du Styx » dans des numéros d’effeuillage burlesque à la croisée de la pantomime, de la danse et du strip-ease. Elle développe un univers poétique et surréaliste, dessine ses costumes, et se met en scène en intégrant la sculpture en fil de fer, le chant, le théâtre et la vidéo à son travail.

Artiste pluridisciplinaire, elle imagine ce spectacle sur Colette comme une fusion de toutes ses pratiques artistiques.

Actrice, autrice et metteuse en scène, Léna Bréban se forme au Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris. Elle est dirigée par de nombreux metteurs en scène tels qu’Alain Françon, Charles Tordjman, Michel Didym, Ladislas Chollat ou encore Pascal Rambert. En 2015, elle joue dans La Maison d’à côté de Sharr White mise en scène par Philippe Adrien, performance pour laquelle elle est nommée au Molière de la comédienne dans un second rôle. Au Théâtre de l’Aquarium, Jean-Louis Benoît la dirige, seule en scène, dans Garde-barrière et garde-fous d’après l’émission de France Culture Les Pieds sur terre. On la retrouve régulièrement dans des rôles au cinéma et à la télévision. En tant qu’autrice et metteuse en scène, elle monte et signe l’adaptation de Verte de Marie Desplechin à l’Espace des Arts, Scène nationale Chalon-sur-Saône, spectacle nommé au Molière du jeune public en 2019.

Elle conçoit, durant le confinement du printemps 2020 Cabaret sous les balcons, spectacle qu’elle joue par la suite avec sa troupe sous les fenêtres des EHPAD de Saône-et-Loire et qui lui vaut la mention spéciale « Initiative » du Prix de la Critique de théâtre et de danse 2020-2021. Depuis janvier 2020, Léna Bréban est membre du Vivier d’artistes constitué par Nicolas Royer à l’Espace des Arts, Scène nationale Chalon-sur-Saône, où elle a créé, fin janvier 2021, Renversante d’après Florence Hinckel, qu’elle a déjà joué plus de 170 fois, en duo avec Antoine Prud’homme de la Boussinière. Cette saison, elle a mis en scène Sans famille d’Hector Malot à la Comédie-Française.

En parallèle, elle met aussi en scène Comme il vous plaira de William Shakespeare pour le théâtre de la Pépinière à Paris en janvier 2022, pièce qui a remporté quatre distinctions (spectacle du théâtre privé, metteure en scène, comédienne et comédienne dans un second rôle), lors de la 33e Nuit des Molières en 2022 ainsi que le Prix Laurent-Terzieff 2022. Elle est remporte également le Prix Nouveau Talent Théâtre de la SACD en 2022.