Il est un artiste prolifique. Elle est une ancienne championne finlandaise de gymnastique rythmique. Dans nEither Either botH and, Sean Gandini et Kati Ylä-Hokkala cherchent et trouvent une forme de danse dans le jonglage.

Sur un plateau conçu comme une boîte noire, quatre interprètes – dont nos deux circassiens – nous séduisent avec des jetés de massues, balles, rubans et contorsions. Leurs figures, combinées à des pas de danse, sont exécutées côte à côte ou l’une derrière l’autre.

Ils jonglent avec leur corps, avec l’espace. Ils jonglent avec des objets à trois, quatre, cinq et six mains. Et créent ainsi une forme artistique majestueuse, unique.

Dans le cadre de la Biennale Internationale des Arts du Cirque Marseille Provence-Alpes-Côte d’Azur. En coréalisation avec LE PÔLE, scène conventionnée d’intérêt national.

De Gandini Juggling
Chorégraphie Gill Clarke
Avec Sean Gandini, Kati Ylä-Hokkala, Benjamin Beaujard et Yu-Hsien Wu
Musique Steve Williams sur des textes lus par Suzanne Parke

Production Gandini Juggling
Avec le soutien de Archaos Pôle National Cirque – Appel à projet Faire Revivre

Photos © Dave Pickens
Texte © Vanessa Asse

La première création de la compagnie, nEither Either botH and, était basée sur des schémas simples de jonglage en solo et en passing combinés à des pas de danse contemporaine relativement simples et à des inclinaisons du haut du corps. La danse servait de « colonne vertébrale » de plusieurs sections de l’œuvre, les interprètes obtenant une fluidité gracieuse de mouvement d’avant en arrière sur la scène.

Cependant, le jonglage était rarement autorisé à se dérouler sans interruption et, souvent, les schémas étaient interrompus ou fragmentés et d’autres lancers étaient insérés à la place. Là où Gandini et Ylä-Hokkala apportaient un œil vif et détaillé à la structure des schémas de jonglage et des différents rythmes, Clarke apportait un examen rigoureux et détaillé de la physicalité des corps et de l’espace. Tous les trois partageaient un vif intérêt pour l’interrogation de ces « structures » au sein de l’oeuvre. nEither Either botH and a vu la compagnie prendre plusieurs décisions clés qui ont servi de base à toutes leurs explorations ultérieures avec Clarke et au delà.

La première de ces décisions a été de déplacer la performance du jonglage d’une simple relation face à face ou de côté avec le public vers une relation qui permet au corps de l’interprète de se réorienter pendant l’acte de jonglage. De même, dans l’exécution des schémas de passing juggling, plutôt que de se tenir face à face, comme dans la tradition classique du jonglage, les interprètes se tenaient souvent côte à côte ou l’un derrière l’autre. Ce faisant, les interprètes partageaient également le jonglage de schémas particuliers, de sorte qu’au lieu de travailler uniquement avec des schémas à deux mains, la compagnie a commencé à formuler des schémas à trois, quatre, cinq et six mains.

Thomas J. Wilson dans Juggling Trajectories, Gandini Juggling (1991 – 2015)

nEither Either botH and s’accorde avec les valeurs les plus profondes de la danse post-moderne tout en se fixant pour objectif de célébrer certaines de nos plus anciennes compétences en matière de divertissement. Le groupe nous confronte soudainement à l’essence même de la danse, à savoir avoir des objets/des corps en mouvement dans l’espace, formant des relations avec cet espace, avec d’autres corps. Herald Scotland

Fondé en 1992 par Sean Gandini et Kati Ylä-Hokkala, Gandini Juggling est un groupe qui demeure à la pointe du cirque contemporain en réinventant et dynamisant l’art du jonglage pour le 21^e siècle.

Gandini Juggling célèbre le jonglage sous toutes ses formes, explorant non seulement ce qu’est le jonglage, mais aussi ses possibilités infinies. Actuellement, ils forment un ensemble en constante évolution, composé de jongleurs virtuoses, s’étendant régulièrement pour inclure jusqu’à 20 interprètes lors d’événements et de performances spécialement commandées. Ils sont d’une grande prolificité, créant en permanence de nouvelles œuvres allant de fusions audacieuses entre l’art et le jonglage à des performances théâtrales accessibles, des études chorégraphiques à des numéros sur mesure pour des entreprises.

Depuis leur création, les Gandini ont donné plus de 6 000 spectacles dans 50 pays. Ils continuent à se produire dans de nombreux festivals et salles prestigieuses à travers le monde, des musées d’art contemporain en France aux opéras en Allemagne, en passant par les chapiteaux en Argentine.

Gandini Juggling collabore avec un large éventail d’artistes. Ils ont débuté en s’associant avec la chorégraphe Gill Clarke, et plus récemment, ils ont travaillé avec le Royal Ballet de Londres, le Merce Cunningham Trust, la musicienne Caroline Shaw, ainsi que les chorégraphes Seeta Patel et Alexander Whitley. Leur inspiration puise dans diverses disciplines telles que la musique contemporaine, le ballet, la danse contemporaine, la mode, l’informatique et les mathématiques.

Ils ont également travaillé en étroite collaboration avec des orchestres, en chorégraphiant des figures de jonglage sur une large gamme de compositions classiques, et ont eu de la musique spécialement composée pour eux par des compositeurs de renom tels que Tom Johnson, Nimrod Borenstein, Gabriel Prokofiev et Caroline Shaw.

En plus de se produire dans le monde entier, Gandini Juggling enseigne régulièrement dans les écoles de cirque. Ils animent des ateliers, créent des performances et soutiennent la prochaine génération d’artistes de cirque. Parallèlement, Gandini publie des livres et propose des cours virtuels pour promouvoir une compréhension plus large des possibilités du jonglage, tant pour les jongleurs que pour les non-jongleurs. Les Gandini sont animés d’une soif insatiable de nouvelles créations en jonglage et d’un vif désir de collaborer, de communiquer et de susciter des réactions. Leur objectif est de repositionner le jonglage comme une forme d’art polyvalente, captivante et adaptable à notre époque.