L’irréparable a été commis quand Élisabeth a cessé d’espérer que la colère et la violence s’arrêtent d’elles-mêmes. Un acte de désespoir qui fait d’elle une coupable et une victime. Incarcérée depuis 4 ans pour le meurtre de son mari violent, elle reçoit la visite de sa fille de 19 ans. Dans ce parloir, cet « endroit où l’on parle », on assiste à un échange intime et inédit où les mots libèrent. Un récit puissant porté par deux comédiennes de talent.
Mardi 23 Mai 2023 — 19h10
Réservation conseillée et possible jusqu’à la veille du spectacle par téléphone au 09 800 840 40
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À l’origine de Parloir, un fait divers : une femme emprisonnée depuis 4 ans pour le meurtre de son mari. Un mari violent une vie durant. Victime et meurtrière, elle purge une peine de 10 ans fermes. Dans un temps réel de parloir, elle fait face à Constance, sa fille de 19 ans venue lui rendre visite. Ensemble, elles n’imaginaient pas revenir sur le passé, aborder la question de la naissance de la violence, le phénomène d’emprise, le meurtre, et découvrent l’importance de la parole, aussi douloureuse que réparatrice. Il leur faudra parfois se heurter à l’incompréhension, au silence, à la distance qui les sépare pour rompre avec le passé pour mieux le dépasser, qu’il ne soit plus un obstacle à l’amour, à l’avenir, à la vie. Comment retracer l’origine de l’emprise, de la violence, du drame ? Comment se sentir responsable d’un meurtre en étant soi-même victime ? Et sans un sentiment de responsabilité, est-il possible de purger sa peine ? Est-on prêt à entendre l’histoire, les détails de celle-ci, la Vérité ? Et la comprendre est-elle le meilleur moyen de se reconstruire, d’accepter, de dépasser la douleur? Comment la parole minutée détermine un rapport au temps, lui donnant une valeur inestimable et influence le récit, dans sa construction et son épreuve ? Que dit-on dans un laps de temps donné ? L’imaginaire peut-il seulement consoler ? Parloir ouvre la coulisse d’un échange intime et inédit, celui où tout éclate, enfin. C’est ici, loin de l’épreuve du procès et du verdict, que la parole se libère et laisse entrevoir la mécanique infernale de la violence conjugale.
Texte et mise en scène Delphine Hecquet
Avec Marie Bunel et Mathilde Viseux
Scénographie et costumes Tim Northam
Lumières Jérémie Papin
Son Martin Hennart
Composition musicale Martin Hennart et Matthieu Bloch
Écriture chorégraphique Thierry Thieû Niang
Assistanat à la mise en scène Aurélien Hamard-Padis
Régie générale Jean-Philippe Bocquet
Régie lumières David Ménard
Régie son Kevin Grin et Gilles Gauvin
Production Compagnie Magique-Circonstancielle
Administration de production Le Petit Bureau/Virginie Hammel
Coproduction La Comédie — CDN de Reims / la Scène nationale du Sud Aquitain / Le Méta — CDN de Poitiers Nouvelle-Aquitaine / L’OARA, Office Artistique Région Nouvelle-Aquitaine
Avec le soutien du dispositif d’insertion de l’école du Théâtre National de Bretagne
La Compagnie Magique-Circonstancielle est une compagnie conventionnée par la Drac Nouvelle-Aquitaine et la Région Nouvelle-Aquitaine.
Photos © Simon Gosselin
Texte © Marie Minair
Cette séance au parloir ouvre la coulisse d’un échange intime où la parole est la clé pour échapper à la réalité de la prison. C’est une tragédie contemporaine, où, dans cette scénographie dépouillée, c’est la capacité d’une jeune femme à s’inventer un avenir différent, à briser le cycle de la violence qui se met en jeu. Szenik
L’autrice et metteure en scène Delphine Hecquet est fascinée par les manques et les pouvoirs de la parole. Parloir croise les deux thématiques autour des rendez-vous entre une fille et sa mère détenue. Eric Demey — La Terrasse
Delphine Hecquet met en scène les retrouvailles dans un parloir entre une fille et sa mère incarcérée pour avoir tué son mari violent. Cette pièce est une belle surprise. sceneweb.fr
Formée au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique (promotion 2011), elle a entre autres pour professeurs Dominique Valadié, Alain Françon, Olivier Py, Yves Beau-nesne, Jacques Doillon, Andrzej Seweryn. Au théâtre, elle joue dans Ivanov d’Anton Tchekhov (CDN des Alpes 2011, tournée 2011), Woyzeck de Georg Büchner (CDNA et TNS, 2012), George Dandin de Molière (CDNA et tournée 2012), Don Juan revient de Guerre de Ödön Von Horváth (CDNA 2013 et Théâtre Athénée Louis- Jouvet à Paris 2014) et Medealand de Sara Stridsberg (MC2 Grenoble, Comédie de Valence et Studio-Théâtre de Vitry 2014-2015), mise en scène Jacques Osinski. Elle joue également dans Fragments d’un discours amoureux d’après Roland Barthes mise en scène de Julie Duclos (La Loge, Paris, 2011), et dans Suite n°1 ABC de Joris Lacoste (2014-2015). Elle interprète Edith Piaf dans Hymne à l’amour, ballet musical, mise en scène de Misook Seo (Centre d’Art National, Corée du Sud, 2012). Au cinéma, elle tourne avec Bruno Ballouard, Lili-Rose – Cécile Télerman, Les yeux jaunes des crocodiles – Eugène Green, Correspondances (prix du Jury Festival de Locarno 2007) – Philippe Garrel, Un été brûlant – Gaël De Fournas, La bataille de Jéricho (court-métrage).
En 2012, installée pour quelques semaines à Moscou, elle écrit une pièce pour 3 interprètes, Balakat, qui se déroule au sein du parloir d’une prison et interroge la naissance de l’écriture. La pièce est sélectionnée dans le cadre du festival Impatience 2015. En avril 2015, elle part au Japon pour interroger le phénomène des évaporations (disparitions volontaires de personnes). Elle écrit Les Évaporés, une pièce pour six acteurs japonais et un acteur français, qui sera créée en octobre 2017 au Studio-Théâtre de Vitry (tournée 2017 Scène Nationale du Sud Aquitain à Bayonne, CDN de Lorient, CDN du Limousin – Théâtre de l’Union, L’Odyssée à Périgueux, Gallia-Théâtre à Saintes, Théâtre de Dax). Les Évaporés a été repris du 5 au 23 juin 2019 au théâtre de la Tempête à Paris.
En août 2017, elle écrit la courte pièce Room in New York, une commande du Festival Trente- Trente sur le thème du silence, paru aux Éditions Moires dans un recueil intitulé « Silence ».
Depuis janvier 2019, elle est artiste associée à La Comédie de Reims, dirigée par Chloé Dabert et en janvier 2020, elle crée Nos Solitudes, une pièce écrite pour 5 interprètes. Nos solitudes plonge au cœur d’un drame familial touché par la problématique de l’empoisonnement de la terre.
En juin 2021, elle crée Attraction, à partir du roman Corniche Kennedy de Maylis De Kerangal qu’elle adapte librement pour les élèves de La Comédie de Reims (production Comédie de Reims). Le temps d’un été, une bande de jeune revisite leur histoire à travers le journal intime d’un de leurs camarades décédé brutalement à 19 ans en sautant du haut de la Corniche Kennedy.
Delphine Hecquet est artiste associée à La Comédie-CDN de Reims aux côtés de Chloé Dabert depuis janvier 2019 et au CDN de Poitiers aux côtés de Pascale Daniel-Lacombe depuis janvier 2021.