De quoi rions nous ? De qui ? Peut-on tout moquer ? L’utilité du rire est-elle dans le transgressif ? Est-il pour autant sans limite ? Peut-on parler d’une morale du rire ?
La table ronde sera suivie de la pièce Tartuffe et de la Nuit Liberté.
Charles Berling découvre le théâtre à quinze ans en jouant au sein de l’atelier théâtre, créé par son frère aîné, Philippe Berling, au lycée Dumont-d’Urville de Toulon. Après son baccalauréat, il suit une formation de comédien à l’INSAS à Bruxelles puis intègre la Compagnie des Mirabelles et le théâtre national de Strasbourg dirigé par Jean-Louis Martinelli. En parallèle à une carrière théâtrale, aux côtés des plus grands metteurs en scène (Moshe Leiser, Jean-Pierre Vincent, Bernard Sobel, Claude Régy, Alain Françon, Jean-Louis Martinelli, Ivo van Hove etc…), Charles Berling se fait connaître du grand public par le film Nelly et Monsieur Arnaud de Claude Sautet et surtout, en 1996, Ridicule de Patrice Leconte. Il alterne films populaires (Père et Fils, 15 août, Le Prénom, Trois jours et une vie…) et d’auteur (L’Ennui, L’Heure d’été…). Ce comédien revendiquant sa liberté s’investit dans des aventures collectives qui lui donnent l’opportunité de prendre des responsabilités dépassant celle du jeu.
Avec plus de cinquante rôles au théâtre, tout autant au cinéma, et plusieurs mises en scène, sa curiosité et ses désirs éclectiques ne tarissent pas et l’amènent sur le terrain de l’écriture (son premier roman, édité en 2011, empruntant son titre à Camus, Aujourd’hui, maman est morte, reçoit le prix Jean-Jacques Rousseau ; Un homme sans identité est lui édité en 2018) et sur celui de la chanson avec son album Jeune Chanteur, en 2012, dont il écrit la totalité des textes et à l’occasion duquel il se produit sur scène. Il aborde la mise en scène dans les années 1990 et monte Dreck de Robert Schneider en 1997, puis Caligula d’Albert Camus, Fin de Partie de Samuel Beckett, Gould Menuhin spectacle théâtral et musical, Calek en 2014. En 2015, Charles Berling est à l’affiche de Vu du pont d’Arthur Miller, mis en scène par Ivo van Hove à l’Odéon – Théâtre de l’Europe, un rôle pour lequel il obtient le Molière du comédien dans un spectacle de théâtre public. Il a joué dans la reprise d’ART de Yasmina Reza, au Théâtre Antoine à Paris et en tournée partout en France en 2018-2019. Après la mise en scène et l’interprétation principale de la pièce de Bernard-Marie Koltès, Dans la solitude des champs de coton en 2016, il a conçu et mis en scène une adaptation du film de Jean-Luc Godard, Vivre sa vie en 2019. Les deux pièces sont actuellement en tournée.
En 2010, la ville de Toulon confie à Charles et Philippe Berling la direction du Théâtre Liberté qui ouvrira ses portes au public pour la première fois en 2011. En décembre 2015, Le Liberté, alors co-dirigé par Charles Berling et Pascale Boeglin-Rodier et Châteauvallon, dirigé par Christian Tamet, obtiennent le label de scène nationale. L’Union Châteauvallon-Liberté est créée pour réunir ces deux institutions culturelles majeures de l’aire toulonnaise. Suite au départ de Christian Tamet en 2018, et à celui de Pascale Boeglin-Rodier en 2020, Charles Berling assure seul la direction de Châteauvallon-Liberté, scène nationale, tout en poursuivant son activité artistique.
Au théâtre, il joue sous la direction de Pascal Rambert pour sa nouvelle création Deux amis (première le 9 juillet 2021 au Festival d’été de Châteauvallon). Il a créé avec Bérengère Warluzel au Festival OFF d’Avignon 2021 Fragments d’après des textes d’Hannah Arendt. Il a tourné dans toute la France avec Les Parents terribles, d’après Jean Cocteau dans une mise en scène de Christophe Perton, aux côtés de Muriel Mayette-Holtz, Marie de Medeiros, Émile Berling et Lola Créton. Il tourne pour la télévision dans l’adaptation de L’Île aux trente cercueils de Maurice Leblanc et partage l’affiche avec Isabelle Adjani et Pierre Niney dans Mascarade réalisé par Nicolas Bedos.
Titulaire d’un Master Européen de Recherche en Sciences de l’Éducation et d’un doctorat en Sciences de l’Éducation de l’Université de Rouen, Bruno Humbeeck est actif à la fois sur le terrain en tant que psychopédagogue et en tant que directeur de recherche au sein du service des Sciences de la famille de l’Université de Mons.
Son immersion continue dans les pratiques de soutien à la parentalité des familles défaillantes l’amène à interroger en permanence la validité opérationnelle des perspectives théoriques à travers lesquelles la réalité psychosociale des personnes et des familles en difficulté peut être envisagée.
Spécialiste de la résilience, il est aussi formateur et auteur de plusieurs publications dans le domaine de l’éducation familiale, des relations école-famille, de la maltraitance, de la toxicomanie et de la prise en charge des personnes en rupture psychosociale.
Les travaux qu’il mène depuis septembre 2012 dans le domaine de la prévention des violences visibles et invisibles dans l’environnement scolaire et périscolaire l’ont amené à concevoir un modèle de prévention des situations de harcèlement articulé autour des concepts de « cour de récréation régulée » (pour assurer la maîtrise des espaces et de ce qui s’y déroule) et d’espaces de parole régulés (pour assurer la maîtrise des groupes-classes et de ce qui s’y vit).
Hervé Lassïnce se forme au Conservatoire national d’art dramatique de Créteil puis à l’École des Enfants Terribles. Il joue ensuite dans Volpone de Jules Romain et Stephan Zweig, mis en scène par Renato Ribeiro pour le Festival d’Avignon Off en 1998 ; dans Les Troyennes de Sénèque, mise en scène de Francine Eymery au Théâtre de l’Opprimé, et dans Les Nuits du Hampton-Club d’André Mouessi-Eon, mise en scène d’Olivier Balazuc.
En 2000, il est repéré par Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff et apparaît dans la série Les Deschiens sur Canal Plus. C’est le début d’une longue collaboration entre eux, tant au théâtre (La Cour des Grands ; Les Étourdis ; Salle des Fêtes) qu’à l’opéra (L’Enlèvement au Sérail au Festival d’Aix-en-Provence, La Veuve joyeuse à l’Opéra de Lyon et Zampa à l’Opéra–Comique). En 2009, il est le Rodolfo du Angelo Tyran de Padoue de Victor Hugo, mis en scène par Christophe Honoré pour le Festival In d’Avignon. Au théâtre, on a pu également le voir dans Le Banquet de Platon, mise en scène de Juliette Deschamps à l’Auditorium du Louvre ; dans Le Roi Lear de Shakespeare, avec Dominique Pinon et Philippe Duclos, mise en scène de Laurent Fréchuret ; dans L’homme qui mangea le monde, de Nis Momme-Stockman, mise en scène d’Olivier Martinaud pour le festival de NAVA ; dans Les Apaches, une création de Macha Makeïeff au Théâtre de la Criée de Marseille ; dans Berthollet de Charles-Ferdinand Ramuz, mise en scène de Mathieu Bertholet à Monthey en Suisse ; dans Au bord de la mer d’Edward Albee, mise en scène de Jacques Lasalle pour le festival de NAVA ; dans Le Banquet d’Auteuil de Jean-Marie Besset, mise en scène de Régis de Martrin-Donos pour le Théâtre des 13 vents de Montpellier et le Théâtre 14 à Paris.
Il est également acteur au cinéma, dans Paparazzi et L’Enquête corse d’Alain Berberian, Les Gaous d’Igor Sekulic, Feux rouges de Cédric Kahn, L’Italie d’Arnold Pasquier, Monsieur Lapin de Pascal Cervo, Darling de Christine Carrière et Tu veux ou tu veux pas de Tonie Marshall, ainsi qu’à la télévision. Récemment, il a également créé la série Drôle diffusée sur Netflix en mars 2022, en collaboration avec Fanny Herrero, la créatrice de la série Dix pour cent.
Hervé Lassïnce est par ailleurs photographe, il a fait l’objet de plusieurs expositions, notamment à Paris dans galerie P38, dans la galerie Agathe Gaillard, et à la Philharmonie de Paris, à Marseille ainsi qu’à la Villa Noailles de Hyères (Festival international de la Mode et de la Photographie), à Los Angeles (galerie Paris-Berlin) et à Milan, à la galerie OFF Arch. Il est régulièrement sollicité par la presse pour réaliser des portraits. Il a ainsi réalisé les portraits de Jean-Michel Jarre, Benjamin Biolay, Christophe Honoré, Olivier Assayas, Arnaud Desplechin, Perez, Yannick Haenel, Mathieu Lindon, Nabil Ayouch, Nils Schneider, Stéphane Giusti, Antoine-Olivier Pilon, ou encore, Sara Martins.
Autrice, metteure en scène, plasticienne et scénographe, Macha Makeïeff se forme au Conservatoire d’art dramatique de Marseille, puis à la Sorbonne où elle étudie l’histoire de l’art. Elle choisit la voie de la mise en scène, rejoint Antoine Vitez qui lui confie sa première mise en scène, puis crée avec Jérôme Deschamps une compagnie et invente Les Deschiens pour Canal+. Elle conçoit les décors et costumes de ses spectacles, monte de nombreux opéras, scénographie et expose dans différents musées (Arts décoratifs, Cinémathèque, Grand Palais, Fondation Cartier…) et publie des essais.
Macha Makeïeff dirige La Criée Théâtre national de Marseille depuis 2011 et s’attache à réunir, autour d’une programmation théâtrale exigeante, musique, images, arts plastiques, cirque… Après Les Apaches, Ali Baba, Trissotin ou Les Femmes Savantes, elle crée Lewis versus Alice au Festival d’Avignon 2019 et imagine à la Maison Jean Vilar Trouble fête collections curieuses et choses inquiètes, une exposition qu’elle réinvente au Musée des Tapisseries, Palais de l’Archevêché Aix-en Provence (de mai 2020 à novembre 2021) et au Théâtre National Populaire de Villeurbanne (mars à mai 2022). Elle vient de créer Tartuffe de Molière en novembre 2021 à La Criée, le spectacle, joué en décembre aux Bouffes du Nord à Paris, est actuellement en tournée dans toute la France et sera présenté au Liberté du 24 au 26 mars.