Plutôt vomir que faillir
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Plutôt vomir que faillir

Rébecca Chaillon

De son adolescence, la metteuse en scène Rébecca Chaillon garde un sentiment doux-amer. Celui de n’avoir pas saisi ce qui lui arrivait, entre un corps en transformation et des normes sociales pas toujours faciles à ingurgiter. Dans Plutôt vomir que faillir, la metteuse en scène illustre ce trop-plein et ces injonctions.

Plutôt vomir que faillir
Plutôt vomir que faillir
Plutôt vomir que faillir
Plutôt vomir que faillir
Lieu
  • Châteauvallon
  • Théâtre couvert
Accessibilité
  • En famille
    • dès 14 ans
  • Dates Durée 1h40
  • mardi 4 février 2025 20:00
Tarifs
  • Plein tarif 30 €
  • Tarif adulte avec la carte Châteauvallon-Liberté 20 €
  • Tarif partenaire (CSE et Associations culturelles partenaires) 20 €
  • Tarif - 30 ans 15 €
  • Tarif - 18 ans 10 €
  • Tarif solidaire 5 €

Avec la Carte Châteauvallon-Liberté, votre 6ème place de spectacle est offerte !

Informations pratiques

Un mur de fours à micro-ondes, une assiette et des couverts géants, une rampe de self-service. Dès le lever de rideaux, nous voilà propulsés à l’heure du repas, dans une cantine scolaire, lieu de sociabilité et de fragilité.

Porté par un quatuor de jeunes artistes queer, ce spectacle corrosif raconte cette période où les questions forgent autant qu’elles fâchent. Les premières fois, les hormones qui s’agitent, les poils qui poussent trop ou pas assez, tout comme les seins. Les injonctions des parents. À cet âge-là, tout donne le haut-le-cœur. Tout donne l’envie de dégobiller.

Ces obsessions, les comédiens ont choisi de les décortiquer de façon décapante. De quoi galvaniser le public !

Mise en scène Rébecca Chaillon
Écritures Rébecca Chaillon et les interprètes
Avec Zakary Bairi, Mélodie Lauret (distribution en cours)
Dramaturgie et collaboration à la mise en scène Céline Champinot
Assistanat à la mise en scène Jojo Armaing
Scénographie Shehrazad Dermé
Création sonore Élisa Monteil
Création lumière et régie générale Suzanne Péchenart
Création dispositif réseau-vidéo Arnaud Troalic
Régie lumière Myriam Bertin
Régie son Jenny Charreton
Régie plateau Marianne Joffre
Création costumes Florence Bruchon
Construction du décor David Chazelet, Antoine Peccard et Thomas Szodrak
Réalisation couverts Rémy de l’entreprise Savoir-Fer
Remerciements Macha Robine, Sandra Calderan, Alexia, Lyes Bairi, Corinne Lauret, Mélanie Charreton et Hélène Barillot
Écriture et composition des chansons « Tout mon sang », « Et si je l’étais ? », « Poil » et « Putréfaction » Mélodie Lauret

Production Compagnie Dans le ventre
Directrice de production et du développement Mara Teboul
Coproductions CDN Besançon Franche-Comté (producteur délégué de la création et la première tournée 22-23) / TPR – Centre neuchâtelois des arts vivants – La Chaux-de-Fonds / Maison de la Culture d’Amiens / Le Maillon Théâtre de Strasbourg – Scène européenne / Théâtre du Beauvaisis – Scène nationale / Le Phénix – Scène nationale de Valenciennes / Centre dramatique national Orléans/Centre Val-de-Loire / Le Carreau du Temple – Établissement culturel et sportif de la Ville de Paris / La Manufacture – CDN Nancy – Lorraine
Avec le soutien de la DRAC Hauts-de-France dans le cadre de l’aide à la création et de la Région Hauts-de-France
Résidence Ferme du Buisson – Scène nationale de Marne la Vallée

Photos © Marikel Lahana
Texte © Vanessa Asse

Du collège, je garde le souvenir amer de n’avoir rien compris à ce qu’il m’arrivait. De prendre de pleine face et sans casque les codes d’une société nouvelle. D’avoir vécu mille violences et perditions dans l’enceinte de mon corps et de la cour.

Mes mots étaient vides de sens, je ne sais plus ce que je pensais à l’époque ni qui j’étais et si je
regarde vingt ans en arrière, c’est de loin la période où j’aurais voulu qu’on mette sur ma vie des mots, des images à la hauteur de mes émotions.

J’aurais voulu être sûre de ne pas rater le virage qui me mène à qui j’étais, j’aurais voulu que le
trajet vers mon identité soit bien mieux balisé. Fraîchement adulte (19 ans) et douze années durant, je retraversais les cours des collèges, avec Entrées de Jeu, une compagnie de débat théâtralisé. Nous jouions devant des centaines d’élèves autour de la vie affective, de la violence, des dangers liés aux psychoactifs et aux écrans. Des milliers de représentations en salle de perm, au CDI, dans des réfectoires, à travailler avec l’infirmière, les CPE.

Aujourd’hui, je sens que mon média de performeuse, que j’ai longtemps cru réservé à des adultes, d’une certaine classe sociale, serait le juste endroit, pour décrire l’intime en construction, l’intime parfois déjà en tempête, pour poser les questions qui fâchent, et les images douces et violentes, pour parler d’un corps individuel et collectif.

Vomir comme un rejet nécessaire et viscéral, une protection contre quelque chose qu’on ne digère pas. Vomir contre un ordre établi, contre un cadre qu’on n’a pas choisi.

J’ai envie de parler premières fois trop tôt et trop tard, boutons sur le front, poils partout et nulle part, seins qui poussent trop et pas assez, genre à l’envers, apprentissage de son corps, communication impossible avec la famille, famille sans passé nommé, fratrie décomposée, silence, silence, silence, coming out, foi de nos parents, foi à soi, dépendances et prises de risque, engagement militant numérique, jets de pensée, jets d’émotions, rejet de tout.

Rébecca Chaillon 

Toujours aussi percutante, Rébecca Chaillon n’a rien perdu de sa force de frappe en s’adressant à un public adolescent. Entre légèreté et noirceur, Plutôt vomir que faillir libère ses humeurs pour parler à la jeunesse les yeux dans les yeux, sans tabous ni fausse pudeur. Sceneweb

Avec Plutôt vomir que faillir, Rébecca Chaillon nous guide avec humour dans les coulisses de l’adolescence. Toute La Culture

Rébecca Chaillon signe une performance hilarante et d’une sensibilité d’écorchée. Foutrement inventive aussi. C’est trash et cash mais d’une vérité abrasive, explosive et jubilatoire. Un fauteuil pour l’orchestre

D’origine martiniquaise, Rébecca Chaillon passe son enfance et son adolescence en Picardie. Elle rejoint Paris pour des études d’arts du spectacle et le conservatoire du XXème arrondissement de Paris.

De 2005 à 2017 elle travaille au sein de la compagnie de débat théâtral Entrées de jeu dirigée par Bernard Grosjean et dans sa propre structure : La compagnie Dans le Ventre qu’elle fonde en 2006.

Sa rencontre avec Rodrigo Garcia lui confirme son envie d’écrire pour la scène performative, d’y mettre en jeu sa pratique de l’auto-maquillage artistique enseignée par Florence Chantriaux et sa fascination pour la nourriture. Elle écrit alors un seule-en-scène L’Estomac dans la peau (texte lauréat CNT/ARCENA dans la catégorie Dramaturgies Plurielles en 2012) ainsi que de courtes formes performatives, programmés dans de nombreux festival de performances mais aussi dans des lieux de diffusions tels que La Ferme du Buisson et la Scène Nationale d’Orléans.

Sa création suivante Monstres d’amour (je vais te donner une bonne raison de crier) est un duo avec sa collaboratrice principale Elisa Monteil, autour du cannibalisme amoureux et d’Issei Sagawa.

En 2016, Rébecca Chaillon participe aux films documentaires sur les performers pro-sex d’Emilie Jouvet My body my rules, et Ouvrir la Voix d’Amandine Gay sur les femmes afro-descendantes. Elle débute aussi sur les écrans avec un rôle récurrent pour une série produite par OCS, Les Grands, réalisée par Vianey Lebasque.

Rébecca Chaillon écrit les textes, danse et performe dans la création de Delavallet Bidiefono :
Monstres/On ne danse pas pour rien et travaille avec Yann Da Costa dans Loveless et les Détaché.e.s, avec Gianni Gregory Fornet dans Oratoria Vigilant Animal, Anne Contensou pour Elle/Ulysse, Arnaud Troalic dans Polis.

Son dernier spectacle autour du football féminin et des discriminations, Où la chèvre est attachée, il faut qu’elle broute, a été crée en novembre 2018 à la Ferme du Buisson, et représenté notamment aux CDN de Rouen, de Dijon, et à la Scène Nationale d’Orléans. En 2019, elle conçoit et interprète avec Pierre Guillois le spectacle Sa bouche ne connaît pas de dimanche – fable sanguine, dans le cadre de l’édition 2019 de Vive le sujet (festival d’Avignon/SACD).

En 2020, Rébecca devient artiste associée au Théâtre de la Manufacture – CDN de Nancy, et y crée fin 2021 : Carte Noire nommée Désir.