Danse

Roommates

(LA)HORDE — Ballet national de Marseille

Les œuvres de la (LA)HORDE sont reconnaissables entre toutes, urbaines et puissantes, à l’énergie débordante. Lors de cette soirée explosive, le collectif revient dans l’Amphithéâtre avec Roommates, imaginé comme une mosaïque mêlant son répertoire à celui du Ballet national de Marseille.

Lieu
  • Châteauvallon
  • Amphithéâtre
Accessibilité
  • Pour toutes et tous
    • Dès 12 ans
  • Dates Durée 1h30
  • jeudi 10 juillet 2025 22:00
  • vendredi 11 juillet 2025 22:00
Les Nocturnes
  • Plein tarif 35 €
  • Tarif adulte avec la carte Châteauvallon-Liberté 25 €
  • Tarif partenaire (CE et Associations culturelles partenaires) 25 €
  • Tarif - 30 ans 15 €
  • Tarif - 18 ans 10 €
  • Tarif solidaire 5 €
Informations pratiques

Interprété par les danseur·euses du Ballet national de Marseille, ce programme réunissant six pièces d’hier et d’aujourd’hui célèbre les écritures plurielles qui ont traversé l’histoire du Ballet. Il fait cohabiter trois pièces marquantes avec trois créations, interrogeant ainsi la notion de transmission dans la danse.

Conception (LA)HORDE
Marine Brutti, Jonathan Debrouwer et Arthur Harel
Avec Les danseur·euses du Ballet national de Marseille
Production Ballet national de Marseille direction (LA)HORDE

 

 

Weather Is Sweet

Pièce pour 6 danseur·euses
Chorégraphie (LA)HORDE

Grime Ballet (danser parce qu'on ne peut pas parler aux animaux)

Pièce pour 5 danseur·euses
Chorégraphie Cecilia Bengolea et François Chaignaud
Assistanat à la chorégraphie Erika Miyauchi

Concerto

Pièce pour 7 danseur·euses
Chorégraphie et costumes Lucinda Childs
Assistanat à la chorégraphie Jorge Pérez Martínez

Les Indomptés

Pièce pour 2 danseur·euses
Chorégraphie Claude Brumachon
Assistanat à la chorégraphie Benjamin Lamarche

Room with a view — Extrait

Pièce pour 7 à 9 danseur·euses
Conception artistique Rone et (LA)HORDE
Mise en scène et chorégraphie (LA)HORDE

To da bone

Photo © Room With A View – Aude Arago
Texte © Vanessa Asse

Roommates est votre deuxième programme avec transmissions et créations de chorégraphes invités, entourées de vos propres œuvres. Que représente cette forme pour vous ?
LA (HORDE) — Concevoir un programme est une nouvelle pratique pour nous depuis que nous sommes arrivés à la direction du Ballet national de Marseille. Nous imaginons la conception d’un programme comme la curation d’une exposition collective. Nous aimons penser qu’une histoire s’écrit dans l’imaginaire des spectateurs entre toutes ces œuvres. Qu’ils puissent sur l’ensemble d’une même soirée observer la métamorphose des danseurs qui traversent chacune des pièces. Dans Roommates, il y a différentes approches chorégraphiques et générations d’artistes, des écritures qui ont formé notre regard, qui nous ont donné nos premières émotions et nous accompagnent aujourd’hui encore. Les Indomptés de Claude Brumachon et Benjamin Lamarche est un duo qui nous a marqués profondément par sa force poétique et queer lors de sa création en 1992. Cecilia Bengolea et François Chaignaud font partie des artistes que nous avons toujours suivis. Proches de notre génération, leur générosité et leur personnalité créent une écriture puissante qui interroge diverses formes de danses. Quant à Lucinda Childs, elle nous accompagne depuis notre participation à Danse élargie avec To Da Bone en 2016, où elle était membre du jury. Ensuite, nous avons repris Tempo Vicino, la pièce qu’elle avait écrite pour le Ballet national de Marseille en 2009. Pendant le confinement, nous avons pu échanger avec elle via Zoom et grâce à ces discussions régulières, nous comprenons son écriture en profondeur. Tous ces univers vivent ensemble dans ce programme, tels des colocataires. D’où le titre, Roommates.

En voyant les six pièces d’un trait, on a l’impression que vous avez cherché à créer une dramaturgie autour du désir et d’énergies parfois violentes, d’autant plus que vous lancez le programme sous ce jour, avec votre création Weather is sweet. Comment préparez-vous cela avec les chorégraphes invités ?
LA (HORDE) — L’association libre des pièces entre elles, qui se succèdent, provoque une interprétation pour le spectateur. Un programme chorégraphique, c’est presque une pratique psychanalytique au final. Même si nous avons une idée en tête pour la cohérence de l’ensemble, nous ne sommes dans aucun rapport d’influence concernant l’écriture des créations avec les chorégraphes que nous invitons. L’impression d’une certaine cohérence résulte dans le choix des œuvres et de l’ordre dans lequel nous agençons les différentes pièces. Ensuite, il y a un fil rouge qui est celui des onze interprètes qui traversent les propositions, car tous sont chargés de l’histoire que nous construisons avec eux depuis notre arrivée au Ballet national de Marseille.

Les contrastes sont souvent enrichissants, par exemple quand Concerto de Lucinda Childs est suivi des Indomptés, transmis par Claude Brumachon et Benjamin Lamarche. De telles rencontres peuvent déplacer la lecture d’une pièce. Aussi Concerto n’est soudainement plus une affaire formelle, mais peut évoquer la mythologie, une excitation des dieux…
LA (HORDE) — C’est la magie des formes pures ! Selon le contexte, il peut y avoir de multiples interprétations et c’est ce qui nous plaît beaucoup dans le travail de Lucinda Childs. Nous avons choisi Concerto pour son côté extrêmement contemporain, alors que la pièce fêtera ses 30 ans l’année prochaine. Les Indomptés a été créée juste avant, en 1992 ! Que raconte ce duo aujourd’hui ? Dans les années 1990, montrer ainsi deux hommes au torse nu défendait une forme stigmatisée de l’amour. Aujourd’hui on y raconte encore un combat mais aussi de la douceur, le desir et la beauté à être ensemble !

Propos recueillis par Thomas Hahn.

(LA)Horde
Conception

À la direction du CCN Ballet national de Marseille depuis 2019, (LA)HORDE réunit depuis 2013 les artistes Marine Brutti, Jonathan Debrouwer et Arthur Harel.

À travers des films et performances, iels interrogent la portée politique de la danse et cartographient les formes chorégraphiques de soulèvement populaire, qu’elles soient massives ou isolées, des raves aux danses traditionnelles en passant par le jumpstyle.
Leur exploration des nouvelles dynamiques de circulation et de représentation de la danse et du corps qui se développent en ligne les amène notamment à former le concept de « danses post-internet ».

En diversifiant les supports, (LA)HORDE interroge la sérendipité quasi infinie qu’offre ce nouveau territoire et propose des regards multiples sur les révoltes que portent ces communautés avec lesquelles iels travaillent de façon hétérarchique. Après la création de Room With A View avec le compositeur Rone, iels invitent l’année suivante avec le Ballet national de Marseille quatre chorégraphes pour un programme mixte : Lucinda Childs, Tânia Carvalho, Lasseindra Ninja and Oona Doherty, chacune incarnant une écriture chorégraphique emblématique, inclusive et engagée. En 2022 iels présentent Roommates, où s’entrechoquent une multitude d’écritures contemporaines avec cinq pièces signées Lucinda Childs, Cecilia Bengolea et François Chaignaud, Claude Brumachon et Benjamin Lamarche, (LA)HORDE, ainsi qu’une grande exposition dansée, We Should Have Never Walked on the Moon mêlant le registre du cinéma d’action avec celui de l’avant-garde chorégraphique.
En 2023, iels créent Age of Content, leur dernière pièce chorégraphique grand format pour le Ballet national de Marseille.

Ballet national de Marseille
Interprétation

Le Ballet national de Marseille est une création de notre contemporain, le lieu d’une émergence qui depuis son origine est chargé d’une aura toute particulière. Fruit d’une exception, cette structure s’émancipe de la centralité française d’alors. Roland Petit inaugure ce récit, dont les différentes aventures et succès énoncent une histoire de la danse. La vivacité intrinsèque du Ballet trouve dans la direction de (LA)HORDE une forme régénérative qui imprime à nouveau l’identité d’une communauté de création extatique.

C’est en 1972 que le chorégraphe Roland Petit crée les Ballets de Marseille. Ayant perdu son pluriel, le Ballet national de Marseille devient un Centre Chorégraphique National en 1984. La création et la diffusion de spectacles du Ballet et d’artistes invités sont au cœur de ses missions. Fortement ancré dans son temps, curieux et ouvert sur le monde, le Ballet national de Marseille est également un haut-lieu du patrimoine architectural marseillais, à proximité du parc Borély.

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