« On ne naît pas femme, on le devient », disait Simone de Beauvoir dans son essai Le deuxième sexe. À partir de cette phrase célèbre qui dénonce l’assignation des femmes à une place secondaire, la compagnie La Baraka, avec la chorégraphe Nawal Aït Benalla, invente une danse énergique et audacieuse qui questionne et revendique une place entière, une féminité qui s’affirme.
Samedi 19 novembre 2022 — 19h10
Réservation conseillée et possible jusqu’à la veille du spectacle par téléphone au 09 800 840 40
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Alors que la société avance encore trop doucement sur la question de l’égalité des droits pour les femmes, beaucoup reste à faire pour sortir d’une relégation bien ancrée. Avec sept danseuses, Nawal Aït Benalla exprime poétiquement ce qui ne peut se dire aisément par les mots. Il faut du courage et lancer des défis pour trouver les voies de l’affirmation de soi après des timidités inculquées qui bloquent. La libération de désirs enfouis autorise une danse frénétique et compulsive qui bouscule les limitations et trouve ses marques avec une grâce singulière. Le poids d’un corps offert et le dépassement de cette pesanteur, une empreinte dans le sol, la revendication d’un espace à soi… Les parcours individuels sont dépassés et le groupe trouve une parole de libération et de gloire nouvelle.
Chorégraphie Nawal Aït Benalla
Avec Anna Beghelli, Élise Bruyère, Marion Frappat, Jade Lada, Johana Malédon, Chloé Moynet et Maé Nayrolles
Concept musical Nawal Aït Benalla
Composition musicale et arrangements Olivier Innocenti
Création lumière Alain Paradis
Costumes Charlotte Pareja
Production Compagnie La Baraka
Coproduction Châteauvallon-Liberté, scène nationale / Maison de la Danse, Pôle Européen de création / C.C.N de Créteil, Mourad Merzouki / Bonlieu, scène nationale d’Annecy
Accompagnement Fondations Edmond de Rothschild
Soutien Fonds Régnier pour la Création et ADAMI
Partenaires Annonay Rhône Agglo — « En Scènes »
La Compagnie La Baraka / La Chapelle — Abou Lagraa et Nawal Aït Benalla est soutenue par la D.R.A.C Auvergne-Rhône-Alpes, la Région Auvergne-Rhône-Alpes, le Département de l’Ardèche et la Ville d’Annonay
Photo © Dan Aucante
Texte © François Rodinson
« On ne naît pas femme… On le devient » — Simone de Beauvoir
Alors que la société avance encore trop lentement sur la question de l’égalité des droits des femmes, beaucoup reste à faire pour sortir d’une relégation bien ancrée. Quand je choisis de travailler avec des femmes, je me confronte à la question ‘pourquoi que des femmes ?’. Si la question existe c’est qu’il y a déjà là soit un acte de bravoure, soit une gentillesse.
Pour Sur tes épaules, les sept interprètes que j’ai choisies ont, tout comme moi, des origines multiples. Avec cette troisième création, je souhaite exprimer la pensée de sept femmes, de sept corps dont chaque cellule porte l’histoire et l’héritage laissés par nos mères et nos grands-mères.
J’ai à cœur, par mon procédé chorégraphique, de juxtaposer et faire dialoguer sept personnalités, en m’autorisant une danse frénétique et compulsive qui bouscule les limitations. Le poids d’un corps offert et le dépassement de cette pesanteur, une empreinte dans le sol, la revendication d’un espace à soi… La danse trouve un langage où le groupe dépasse les destins individuels pour devenir une parole de libération et de célébration nouvelle.
Le lever de rideau laisse entrevoir une femme, au lointain, qui évolue dans un espace restreint. Comme divisée en plusieurs fragments d’une même histoire. La scène se remplit peu à peu, pendant que l’univers sonore vient mêler des sons du quotidien et des fragments de voix des grands airs d’opéra. Une forme de contraste entre une architecture, une organisation trop bien définie par la société, envers les femmes, et le besoin de s’en échapper. L’univers musical bascule dans un registre électronique, puis se transforme, tout comme la danse, en un poème hypnotique, qui scande sans relâche la féminité de chacune.
Nawal Aït Benalla
Formée à la danse classique, puis au jazz et au contemporain, Nawal Aït Benalla fut sollicitée par des artistes des plus divers, pour ne citer qu’eux : Laurent Garnier, Jacques Weber, Eli Chouraqui, Blanca Li, Géraldine Armstrong ou encore Yannis Kokkos…
Elle intègre la Compagnie La Baraka en 2006, d’abord en tant que danseuse, responsable pédagogique puis assistante chorégraphique aux côtés d’Abou Lagraa. Leur complémentarité est telle qu’ils décident rapidement de co-diriger La Baraka.
Convaincue que l’art et l’engagement social sont indéfectiblement liés, Nawal initie de nombreux programmes alliant formation et création : le « Pont Culturel Méditerranéen » pour 10 danseurs algériens créant le premier Ballet Contemporain Algérien (2009), Femmes sur le devant de la scène pour 7 danseuses aux parcours atypiques et empêchés, cela donne naissance à sa première pièce entant que chorégraphe Do you be, coproduite entre autres par la Maison de la Danse de Lyon (2015).
En 2020, elle élabore pour 8 danseurs et danseurs, un programme de formation et de création co-développé avec les Fondations Edmond de Rothschild. Elle signe sa deuxième pièce Premier(s) Pas » (volet 1). En 2022, nouvelle édition de Premier(s) Pas : un tremplin pour les artistes femmes, danseuses et chorégraphes. Dans ce cadre, elle signe en octobre 2022, Sur tes épaules pièce pour 7 danseuses questionnant l’avancée de la place des femmes dans la société.