Vernissage des expositions le mercredi 25 janvier à 18h, suivi à 19h d’une rencontre avec Claire Chazal et Pascal Rambert : Le désir de Théâtre. Vernissage en partenariat avec Les Vins de Provence et les domaines Figuière et Lolicé. À cette occasion, un sommelier des Vins de Provence animera un atelier de dégustation ludique.
Portraits des équipes Châteauvallon-Liberté, du public, des artistes, des partenaires, des scolaires, de ceux qui rendent le spectacle… vivant !
Photo Plaidoyer pour une civilisation nouvelle © Vincent Berenger – Châteauvallon-Liberté, scène nationale
Cet été, le scénographe Christian Fenouillat disparaissait brutalement. Collaborateur de longue date de Charles Berling, notamment sur les pièces Fragments et Vivre sa vie, compagnon de route de Bruno Boëglin, il a régulièrement travaillé avec Christophe Perton et Claudia Stravisky ainsi que pour l’opéra, en particulier avec Moshe Leiser et Patrice Caurier. Des maquettes, photographies et fusains de Christian Fenouillat nous plongent dans son univers sensible, pour lui rendre un dernier hommage.
L’actrice Juliette Binoche et le scénographe Christian Fenouillat ont peint à quatre mains des toiles abstraites, fruit d’une immédiateté de leurs gestes. Ces peintures sont l’histoire d’une rencontre artistique et de leur plaisir de peindre ensemble. Comme un torrent d’énergie, leur travail est un hommage à la couleur et à ceux qui l’ont magnifiée, comme Pierre Bonnard, le peintre favori de Juliette Binoche. La lumière apparait, la couleur vibre, vivante. Les photographies exposées dans le hall du Liberté présentent les deux artistes devant certaines de leurs œuvres.
Depuis quelques années Bruno Boëglin se consacre à la peinture. Là, comme avec ses pièces de théâtre, il revisite les œuvres de ses semblables : il met en scène ce qu’il trouve chez les autres, « voleur » et « bricoleur » d’images, il révèle par un regard énigmatique ce que nous n’avions pas vu. Sur bois, sur papier, sur tissu, il aime les petits formats, et pour chacun si vous l’interrogez il vous racontera une histoire.
Bruno Boëglin : le lyonnais à l’éclat d’enfance. Il n’a pas d’âge. Un éclat d’enfance l’en protège. Il fait du théâtre depuis l’adolescence. Son talent est tissé d’humour et de poésie voyageuse et son caractère aussi fantasque qu’obstiné l’ont souvent écarté d’un parcours balisé par l’institution. Il a longtemps dirigé l’Eldorado à Lyon, théâtre aux allures de music-hall décrépi, où il a monté Malcolm Lowry, Shakespeare, Dostoïevski… Puis, entre les œuvres originales présentées dans les plus grandes institutions, il s’est tourné vers ses projets nicaraguayens, jouant le long du Rio Coco pour les indiens Miskitos et dans les casernes Sandinistes, il n’a ainsi cessé de brouiller les pistes. Ami de l’écrivain Bernard-Marie Koltès, il est le premier à lui commander l’écriture d’une pièce : Sallinger qu’il crée en 1977. En 1991, en hommage à cet ami disparu prématurément il créera sa pièce posthume Roberto Zucco qui va déclencher une polémique. Parmi ces cinquante mises en scène Pan Theodor Mundstock est un spectacle splendide, adapté du roman de Ladislas Fuks et récompensé par le prix du meilleur spectacle créé en province en 1994 (prix décerné par le Syndicat de la critique dramatique). Son œuvre quoique dérangeante pour certains, a contribué à l’évolution du théâtre autant en France qu’à l’étranger.