Toutes les choses que j'ai pu voir
Théâtre

Toutes les petites choses que j'ai pu voir

D'après Raymond Carver — Olivia Corsini

Olivia Corsini adapte de très belles nouvelles de Raymond Carver. Elle nous emmène au cœur de l’Amérique des Années 1970. Une Amérique d’après l’âge d’or qui s’est embourbée dans un libéralisme économique et qui multiplie les laissés-pour-compte.

Toutes les petites choses que j'ai pu voir
Toutes les petites choses que j'ai pu voir
Toutes les petites choses que j'ai pu voir
Toutes les petites choses que j'ai pu voir
Lieu
  • Châteauvallon
  • Studios du Baou
Accessibilité
  • Pour tous
    • dès 14 ans
  • Dates Durée estimée 1h10
  • mercredi 21 mai 2025 19:30
  • jeudi 22 mai 2025 19:30
  • vendredi 23 mai 2025 19:30
Tarifs
  • Plein tarif 30 €
  • Tarif adulte avec la carte Châteauvallon-Liberté 20 €
  • Tarif partenaire (CSE et Associations culturelles partenaires) 20 €
  • Tarif - 30 ans 15 €
  • Tarif - 18 ans 10 €
  • Tarif solidaire 5 €

Avec la Carte Châteauvallon-Liberté, votre 6ème place de spectacle est offerte !

Informations pratiques

Sur scène, nous découvrons Nancy, Cliff, Sam, Franck et Bill. Tous les cinq ont une vie des plus ordinaires. Une vie faite de petits ratages et de frustrations. Un monde modeste, où on parle peu et on n’ose jamais assez.

Leur quotidien est à l’image de Nighthawks, le fameux tableau d’Edward Hopper. Dans cette ambiance surprenante, entre réel et fantastique, les personnages sont ensemble et pourtant si seuls. Leur existence, très calme, est teintée d’une certaine étrangeté. Nous suivons leurs histoires faites d’instants brefs,
mystérieux et vertigineux.

Coproduction et résidence Châteauvallon-Liberté

D’après des nouvelles de Raymond Carver
Mise en scène Olivia Corsini
Collaboration artistique Leila Adham
Avec Erwan Daouphars, Fanny Decoust, Nathalie Gautier, Tom Menanteau
(distribution en cours)
Collaboration artistique Leila Adam
Assistanat à la mise en scène Christophe Hagneré
Création lumières Marco Giusti
Création sonore Benoist Bouvot
Régie Samuel Mazzotti

Production déléguée Wild are the Donkeys / Compagnie Serge Nicolaï & Olivia Corsini
Coproductions Espace des Arts, Scène nationale Chalon-Sur-Saône / Châteauvallon-Liberté, Scène nationale / MC2 : Grenoble / Théâtre Molière – Sète, scène nationale archipel de Thau / La Maison, Nevers agglomération – Scène conventionnée art en territoire / Le Manège Maubeuge – scène nationale transfrontalière

Photos © Christophe Hagneré
Texte © Vanessa Asse

À l’image du tableau de Edward Hopper, Nighthawks, où des grandes parois de verre laissent deviner la profonde solitude des quatre personnages qui ne se regardent pas, les protagonistes des nouvelles de Carver vivent dans leur monde fait d’objets, de lits, de téléphones, de bouteilles, telles des figurines dans un grand tableau. Les personnages comme des petites poupées restent dans des intérieurs isolés, des refuges éclairés par les lueurs des abat-jour.

Chacun dans leur espace, comme autant d’îlots sans connexion entre eux. Instinctivement, il était clair que le lit serait posé sur la terre sèche et caillouteuse, que les pantoufles usées auraient marché non pas sur un linoleum lisse, mais dans la poussière de la terre nue et rêche.

Je voudrais recréer la sensation de noyade que nous pouvons ressentir quand une fuite d’eau remplit le salon et que nous nous sentons si dépassé que l’on dirait que l’océan tout entier est rentré pour tout emporter. Je voudrais tout d’abord construire des images qui aient un impact sensoriel et émotionnel et pas seulement esthétique.

L’envie d’un projet naît d’une vision, le décor n’est pas une scénographie mais la matrice, le cadre est le moteur de l’état dans lequel je cherche à plonger les acteurs. Carver n’avait pas le temps d’écrire de romans, sa situation économique ne le lui permettait pas de se consacrer complètement à l’écriture, il n’écrivit donc que des nouvelles courtes. En peignant ses personnages par des détails extrêmement parlants et reconnaissables, il restitue pour nous des instants clefs, des moments banals du quotidien où pourtant tout peut se jouer, où tout peut vriller.

Oui, malheureusement, on ne se quitte que très rarement dans la brume d’un petit matin au quai d’une gare… Le plus souvent cela se passe sans romantisme entre l’arrivé du plombier et le départ pour le travail. La vraie vie entrave l’image de la vie en nous révélant en tant que petits individus dont les actions ont des conséquences inéluctables. Pour incarner ces gens qui pourraient être nous-mêmes dans ces moments de grande détresse, il nous a fallut les approcher avec beaucoup d’empathie et d’affection, sans jamais les juger.

Dans ce chemin de reconnaissance en l’autre Carver est notre guide. Sa plume décrit des femmes et des hommes avec une telle justesse qu’on pourrait se dire que lui-même a été témoin ou acteur de ces évènements. Il y a dans cette narration épurée, une sorte de « solidarité entre perdants » qui fait que ces personnes nous touchent malgré leur manque de morale, d’élégance et de raison. Un acteur-narrateur, par les mots de Carver, nous amènera à la compréhension de ces êtres.

Actrice et metteuse en scène, née à Modena en Italie, formée à l’école nationale d’art dramatique Paolo Grassi de Milan et aux côtés d’artistes tels que Tina Nilsen (Odin Teatret), Julie Anne Stanzak (Tanztheater  Wuppertal Pina Baush), Kim Duk Soo, Carolin Carlson, Emma Dante.

Pendant deux ans elle travaille dans la compagnie internationale Teatro de los Sentidos, dirigée par le metteur en scène colombien Enrique Vargas, à Barcelone, Espagne.

En 2002 elle intègre la troupe du Théâtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine où elle y interprète les rôles principaux de 2002 à 2013.

Elle s’occupe de pédagogie et de formation dans différentes structures en Italie, en France et en Amérique latine : centre de Formation O barco (Sao Paolo Brésil); Timbre 4 (Buenos Aires -Argentine); L’ARIA (Robin Renucci-Corse); Université Aix Marseille d’Arts de la scène; école Supérieur de Physical Theater Accademia Dimitri (Suisse)

Elle signe les mise en scène du projet inter-générationel Di Ciro il modernista… avec la ville de Turin, les spectacle Nothing Is Lost– Accademia Dimitri, The Party Is Over– Cie Cirque Zanna (Suisse), Le Saut, production Universitaire Aix Marseille, A Bergman Affair aux cotés de Serge Nicolaï.

Depuis 2011 elle fait partie du Collectif If Human de Bruxelles où elle épaule en tant que collaboratrice artistique la metteuse en scène Gaia Saitia pour les spectacles Fear and Desire et Yes, No, Maybe.

Au cinéma elle joue dans les derniers films d’Ariane Mnouchkine, Tonino de Bernardi. Elle incarne le premier rôle et elle co-écrit le film Olmo and The Seagull de Petra Costa (productions Zentropa-Lars Von Trier/Tim Robbins).

En 2017 elle fonde la compagnie The Wild Donkeys avec Serge Nicolaï. Dernièrement elle est actrice protagoniste dans Democracy in America de Roméo Castellucci, dans Richard II, W. Shakespeare, mis en scène par Guillaume Severac Schmitz, dans A Bergman Affair qu’elle co-signe aux cotés de Serge Nicolaï et en répétition de La Mouette, (A. Tchekhov mis en scène par Cyril Teste), dans le rôle d’Arkadina.