Triste histoire que celle de Luca, retrouvé mort noyé dans l’Arno et que pleurent à l’unisson, sans se connaître, sa compagne et son amant. Accident, assassinat, suicide ? En portant le roman de Philippe Besson au plateau, Mathieu Touzé impressionne par sa mise en scène sobre et délicate qui explore en profondeur la dérive des sentiments.
Retrouvé mort sur une berge de l’Arno, Luca s’est noyé dans ce fleuve italien qui traverse Florence, ville d’art et de sacré. Accident, assassinat, suicide ?
Anna, sa compagne, reconnaît son corps à la morgue. Léo, l’amant de Luca, un jeune prostitué de la gare de Florence, apprend sa mort par la presse. Trois points de vue, trois voix disent l’amour partagé, le deuil, la solitude. Trois car nous sommes au théâtre, et le mort lui aussi s’exprime : « J’ai perdu l’équilibre ». Une enquête est menée, l’intime se dévoile autant qu’il se dérobe. Le monde a sa réalité et son interprétation.
Quand le secret prend la couleur de la confusion, quand la précaution devient lâcheté, une très intense humanité affleure. Dans la grâce et la douleur mêlées, un désespoir que le bonheur éblouit parfois. Clair-obscur, étreintes fugaces, voix qui remuent, comme un toucher sur le clavier d’émotions retenues, comme une cantate délicate, tout est sensualité, charme, mystère.
D’après Philippe Besson
Mise en scène et adaptation Mathieu Touzé
Avec Maud Wyler, Mathieu Touzé
et Yuming Hey
Création lumière Renaud Lagier
Production Collectif Rêve Concret
Avec le soutien de Théâtre Ouvert à Paris, du Théâtre Montansier de Versailles et du Département de l’Essonne
Administration Sabine Aznar
Diffusion Ninon Leclere
Photos 1 & 3 © Sean Cackoski
Photos 2, 4 & 5 © Christophe Raynaud de Lage
Texte © François Rodinson