Vanish 1280
Théâtre

Vanish

Marie Dilasser — Lucie Berelowitsch

Quitter la terre et son quotidien, larguer les amarres, tel est le projet de Rodolphe qui, à l’aube de la cinquantaine, décide un beau jour de partir en mer et de disparaître. Quel est le déclic ?

Vanish 1
Vanish 2
Lieu
  • Châteauvallon
  • Théâtre couvert
Accessibilité
  • Pour toutes et tous
    • dès 14 ans
  • Dates Durée 1h40
  • mercredi 13 mars 2024 20:30
Tarifs
  • Plein tarif 30 €
  • Tarif adulte avec la carte Châteauvallon-Liberté 20 €
  • Tarif partenaire (CSE et Associations culturelles partenaires) 20 €
  • Tarif - 30 ans 15 €
  • Tarif - 18 ans 10 €
  • Tarif solidaire 5 €

Avec la Carte Châteauvallon-Liberté, votre 6ème place de spectacle est offerte !

Informations pratiques

Marin aguerri, Rodolphe prépare minutieusement son départ à bord d’un voilier, laissant à terre sa femme, son fils, sa vie. Mais après une nuit accablante de chaleur, l’homme est témoin d’un phénomène météorologique mystérieux. En proie à des hallucinations, il nous raconte son histoire, celle qui l’a menée jusqu’ici. Avec Vanish, d’après Océanisé.e.s de Marie Dilasser, la metteuse en scène Lucie Berelowitsch relève un défi de taille : porter l’océan au plateau. Interprétée par trois comédiens, cette pièce traite avec une langue concrète et poétique l’ambivalence de la mer, entre danger et liberté.

D’après Océanisé.e.s de Marie Dilasser
Adaptation Lucie Berelowitsch et Marie Dilasser
Mise en scène Lucie Berelowitsch
Avec Guillaume Bachelé, Najda Bourgeois et Rodolphe Poulain
Collaboration artistique Sylvain Jacques
Assistanat à la mise en scène Élise Douyère
Musique Guillaume Bachelé
Scénographie Hervé Cherblanc
Lumières Christian Dubet
Sonorisation Mikaël Kandelman
Costumes Suzanne Veiga Gomes assistée de Cécile Box
Décor Les Ateliers du Préau
Régie générale Cyrille Florchinger
Régie plateau Cyrille Florchinger et Hervé Cherblanc

Production Le Préau – CDN de Normandie – Vire
En coproduction avec L’ArchipelGranville – scène conventionnée d’intérêt national Art en territoire, le Théâtre de Lorient–CDN, la communauté d’agglomération Mont Saint-Michel–Normandie
Avec le soutien de La ville de Saint-Lô–Théâtre de la Ville de Saint-Lô
En coréalisation avec le Théâtre de la Tempête

Photos © Alban Van Wassenhove
Texte © Vanessa Asse

Voici trois jours que nous avons commencé la résidence sur Vanish à Granville, Najda, Marie, Guillaume, Rodolphe, Sylvain et moi. Le théâtre de la haute ville est pittoresque, très petit et sombre, parfait pour rentrer dans l’univers de l’espace réduit d’un bateau. Nous lisons beaucoup de livres sur les voyages en mer, regardons des films, nous essayons à des chansons de marins, écoutons les récits de navigateurs. La longue route de Moitessier nous suit entre autres beaucoup, ainsi que Jack London, écrivain et marin, et l’histoire de Donald Crowhurst, histoire étonnante et terrifiante d’un des skippers de la toute première transatlantique en solitaire.

L’histoire se construit petit à petit en commun autour de la table, sur celui qui part en mer et ceux qui restent, sur la liberté et le sentiment de joie et de plénitude mêlée à ceux de la solitude, du danger. En mer, concret et pragmatisme se mêlent à des moments de grande poésie, de grand contact avec les éléments, de grande plongée aussi en soi-même.

Vanish est l’histoire de Rodolphe, homme à l’aube de la cinquantaine acculé par la vie et qui ne peut concevoir son salut qu’à la suite d’une disparition volontaire. Marin aguerri, il prépare minutieusement son départ à bord d’un voilier. Il laisse à terre sa femme, sa famille, sa vie. Après une nuit accablante de chaleur, cet homme – qui, fort de sa contradiction fuit dans l’espoir d’être retrouvé – est témoin d’un phénomène météorologique non identifié. La côte semble avoir disparu, les champs magnétiques sont perturbés, les instruments de navigation inutilisables.

Après plusieurs jours de perdition, la solitude, la déshydratation, le manque de sommeil provoquent chez Rodolphe des rêves éveillés. Aux prises avec ses hallucinations, il nous décrit son nouvel environnement fantasmé ou non, ce monde parallèle, et raconte son histoire, celle qui l’a mené jusqu’ici.

Ce projet traite tout à la fois le voyage en mer, et une réflexion sociale: quitter tout pour trouver autre chose. Pourquoi certaines personnes dans le monde moderne n’ont plus aucune autre solution que de disparaître de la société qu’on leur a imposée?

Les hallucinations éprouvées par le marin y introduiront une poésie : entre un monde merveilleux imaginaire et des souvenirs de sa femme et de sa vie.

Lucie Berelowitsch, septembre 2019

Une mise en scène plurielle qui, dotée d’une création lumière et d’une recherche de transitions cinématographiques et d’un accompagnement musical renversant, comme une enluminure, soulève la poésie du texte. À la fois narrée et incarnée, l’histoire est somptueusement jouée par les comédiens et la comédienne au plateau. Holybuzz

Voir ce vif moment d’égarement, c’est prendre une bouffée d’air et d’eau et d’amour. RegArts

La force évocatrice du spectacle vient de la mer pour elle-même comme jetée sur le plateau avec audace et désinvolture, et de la ré-appropriation impossible d’un monde sous la surface, du contraste entre une immensité et la fragilité de l’être. Une performance scénique qui tient la route… maritime, avec la générosité de beaux performers. Hottello

Marie Dilasser

Formée à l’ENSATT en écriture théâtrale, Marie Dilasser y rencontre Enzo Cormann, Pauline Sales, Samuel Gallet, Magali Mougel, Julie Aminthe, Jean-Marie Clairambault, Ewa Brykalska, Olivier Neveux, Dominique Laidet, la théorie Queer, le trouble dans le genre, les traboules et Michel Raskine qui met en scène trois de ses pièces Me zo gwin ha te zo dour ou Quoi être maintenant ?, Le Sous-locataire et Blanche-Neige, histoire d’un Prince. Laurent Ziveri met en scène sa pièce Les Vieilles ; Sylvie Jobert Écho-Système ; Nicolas Ramond Crash Test. Christophe Cagnolari, Barbara Shlittler et Blandine Pélissier s’emparent à tour de rôle de Paysage Intérieur Brut. En 2012, elle écrit Montag(n)es. Laëtitia Guédon met en lecture Supposée Ève et met en scène Penthésilé.e.s/ Amazonomachie; Hélène Soulié met en scène MADAM#2 Faire le mur, ou comment faire le mur sans passer la nuit au poste; Laurent Vacher Intermondes (road movie squaw) puis, en 2019, Soudain, chutes et envols, texte écrit à partir de Fragments d’un discours amoureux de Barthes.

Lucie Berelowitsch

Directrice du Préau CND de Normandie – Vire depuis janvier 2019, Lucie Berelowitsch a fait partie du collectif d’artistes de La Comédie de Caen CDN de Normandie, a été artiste coopératrice au Théâtre de l’Union CDN de Limoges et a été soutenue par Le Trident – scène nationale de Cherbourg-en-Cotentin de 2007 à 2016. Formée en tant que comédienne au Conservatoire de Moscou (GITIS) et à l’école de Chaillot, elle travaille comme actrice puis comme assistante à la mise en scène d’opéras, avant de créer en 2001 avec Thibault Lacroix et Vincent Debost le collectif de comédiens et musiciens Les 3 Sentiers. Elle met en scène L’Histoire du soldat de Stravinsky et Ramuz, Morphine de Boulgakov, Le Gars de Marina Tsvetaïeva, Juillet d’Ivan Viripaev, Kurt/Landes, solo avec ou sans guitare, Lucrèce Borgia d’Hugo, Un soir chez Victor H. inspiré des séances de spiritisme de la famille Hugo et Portrait Pasolini. En 2015-2016, elle adapte et met en scène Antigone de Sophocle avec des comédiens et musiciens ukrainiens, dont le groupe les Dakh Daughters. En 2016, elle adapte et met en scène Le Livre de Dina d’Herbjørg Wassmo. En 2018, à l’invitation du Théâtre de Magdebourg, elle adapte Solaris de Stanilas Lem en allemand. Elle travaille sur de nombreux projets pédagogiques, ateliers avec amateurs et en maisons d’arrêt, intervention en écoles de théâtre… Elle a été membre du Lincoln Center, Director’s Lab à New York et a participé à Saint Pétersbourg au BDT à un travail sur L’Idiot de Dostoïevski. Elle crée Rien ne se passe jamais comme prévu, coécrit avec Kevin Keiss, et Vanish au Préau en octobre 2020. Elle est jury pour la maison Antoine Vitez des écritures russophones et vient de traduire la pièce Voltchok de Vassili Sigarev. Elle fait partie du comité de lectures du TNS.